Une forte minorité de pêcheurs (amateurs), conteste depuis plusieurs années la stratégie de communication de la Fédération nationale pour la pêche en France (FNPF), qu’ils jugent aussi inefficace et dispendieuse que ringarde. Rencontre avec l’un de leurs représentants.
« La stratégie de communication de la FNPF a encore frappé (à côté).
Nous le savons, c’est dit et redit, nous vivons une situation inédite et difficile, et espér(i)ons un monde qui change.
Le monde change et celui des milieux aquatiques n’est pas épargné. Il sera encore plus impacté dans les années à venir.
Le monde de la pêche a cependant l’ambition naïve, du fait de sa passion, de vouloir encore agir pour eux.
En plus de cette passion pour les milieux aquatiques est hameçonnée celle pour la pêche.
Ainsi le nombre de pêcheurs ne cesse de diminuer annuellement en France.
L’ instance nationale gérant ce monde de la pêche et de la protection des milieux aquatiques est la Fédération nationale pour la pêche en France.
Celle-ci récupère une partie de l’argent des cartes de pêche afin de financer des actions en quasi-totalité développées par les fédérations départementales.
Mais c’est la fédération nationale qui garde sous le coude un budget dédié à la promotion de la pêche auprès du grand public.
Quoique que la pêche bénéficie encore d’une bonne image auprès du grand public, l’intention est honorable.
Elle vise à augmenter le nombre de pêcheurs, et partant de cartes de pêche.
Le fond est bon, mais la forme ne l’est pas.
Historiquement, ce budget a été utilisé pour un évènement national. Mais d’une portée jugée trop parisienne : le Salon de l’agriculture.
C’est vrai que la pêche est bien liée, que dis-je spoliée, par l’agriculture lorsque l’on voit l’abus en prélèvements pour l’irrigation, la dégradation de la qualité de l’eau via les produits phytosanitaires ou les nitrates, la suppression de la ripisylve, la suppression des zones humides, etc.
Mais le but de la présence de la FNPF au Salon de l’agriculture n’était pas de dénoncer cela, ni de valoriser d’éventuelles actions en partenariat avec le monde agricole, mais de faire de la représentation.
Bref cela n’a pas été reconduit et nous comprenons bien pourquoi. Nous ne comprenions pas pourquoi ce choix de tâter le cul des vaches.
Nouveau choix : participer à la caravane du Tour de France. Durant plusieurs années... Trop d’années... Trop d’enveloppes charnues...
Pour cette fois tâter le cul moulé dans un cuissard des coureurs cyclistes ?
Les questionnements demeurent.
À cet événement populaire, la FNPF a choisi de ne pas s’associer en 2020.
Victime surprenante mais presque soulageante du coronavirus...
Un sondage, dont l’impartialité reste à prouver, à été financé par la FNPF pour justifier ses choix.
Il relatait pourtant que c’était un événement bien choisi et avec des retombées exceptionnelles... N’y croient que les commanditaires du sondage, même pas les sondeurs eux- mêmes...
On aurait pu pour une fois lui dire merci à cette pandémie de Coronavirus.
Sauf que la FNPF est malade dans ses choix en termes de communication. Et cette fois ci les symptômes laissent penser à une gastro-entérite.
Taratata.
Une campagne de publicité !
Une nouvelle...
Oui parce que ça a déjà été fait.
Jugé cher et inefficace.
Mais on le refait.
Quel prix pour la conception de ces spots ? La concurrence parisienne des cabinets de communication et l’amateurisme des acteurs a, on l’espère, permis de limiter le coût...
Quel tarif pour un passage par jour sur les chaînes 1, 2, 3, 5 et sur Chasse et pêche pendant 3 semaines ?
Quand on connaît le prix à la seconde des spots de publicité...
Est-ce que le pêcheur souhaite investir ne serait-ce que 2 euros de sa carte de pêche là-dedans ?
Cette année, en plus d’être une solution de repli hâtive toujours inefficace, c’est moche.
Ça ne donne pas envie.
L’authenticité de la pêche, ses décors naturels, sa sportivité, les actions de protection ou de restauration des milieux naturels n’y sont pas.
Le format du spot de publicité est également mauvais et ne rencontre pas l’adhésion des pêcheurs, et probablement pas du grand public.
Je vous laisse juge :
Nous comprenons l’importance d’agir pour mettre en lumière notre passion, et ne pas laisser l’enveloppe du Tour de France dans un tiroir.
Fidéliser les pêcheurs actuels, augmenter leur satisfaction, leur permettre d’apprendre des choses sur la pêche, les espèces, les milieux aquatiques, les actions innovantes et efficaces des fédérations départementales et des AAPPMA, de façon moderne, c’est la voie qu’il est urgent de choisir.
Aider les petites chaînes YouTube et autres influenceurs à se développer, financer des postes de chargés de communication, etc.
Puisque la recherche de la rentabilité à la carte est là, posons nous ouvertement les questions :
– un pêcheur content ramène combien de nouveaux pêcheurs ? En maintient combien dans leur passion ?
Les solutions ne manquent pas.
Dans la communication comme pour les autres sujets (régulation de la pêche professionnelle, augmentation des sécheresses des cours d’eau, permettre aux pêcheurs la pêche du silure la nuit, etc.).
Faut-il encore être à l’écoute des pêcheurs pour faire les bons choix.
Forts, efficaces, durables.
La stratégie de communication de la FNPF a encore frappé et c’est un lourd uppercut qu’elle assène à chaque fois au pêcheur français. »
commentaires
Comme toujours vos posts sont argumentés et pertinents ! Je suis encore d’accord avec quasi tout sur le fond et dans la forme... à une nuance près. Ecouter les pêcheurs, oui, mais cela ne garantit pas en soi les bons choix. On entend souvent cela ces temps ci. Mais "les pêcheurs" (terme qui reflète mal leur diversité) sont aussi massivement pour des alevinages aussi coûteux qu’inefficaces, ils savent qu’il y a moins de poissons qu’avant, mais pas que ceux qui étaient là il y a 200 ans disaient la même chose... Ils savent parler de leur passion, OUI, mais ils ne sont pas des professionnels de la communication. Je connais ma voiture comme personne parce que je la conduit tous les jours, mais je ne suis pas mécanicien auto pour autant. Aussi, si le mécano ne m’écoute pas, il risque de se planter. Et réciproquement. C’est bien la diversité des avis qui permet les bonnes décisions, pas toujours les avis "qualifiés".
Il y a un grand paradoxe entre la marchandisation des cours d’eau et leur protection. La pêche de loisir est une pratique anti-écologique, mais pourquoi pas ? A ce titre, les FD de pêcheurs vendent donc des cartes de pêche pour assurer leur business. Le sujet pourrait s’arrêter là.
Mais cela ne leur suffit pas pour remplir leurs caisses : elles ne perdent pas une occasion pour capter des fonds publics pour des activités diverses. A ce titre, cela devient très litigieux car ces missions devraient être la contrepartie de l’usage d’un bien commun mis à leur disposition.
Non seulement un fermier paye un fermage à son propriétaire mais il lui incombe aussi la charge de l’entretien.
La FNPF est plus forte que la FNSEA : elle encaisse les revenus procurés par ses clients pêcheurs, ne paye jamais aucun loyer, n’a pas la charge de l’entretien (dévolu légalement aux riverains des cours d’eau non domaniaux) et se fait grassement payer le gardiennage du cours d’eau et les interventions pseudo-techniques.
C’est un privilège rare (unique ?).
Bernard.
vraiment nuls à ch... ces spots !
c’est pas ça qui va donner envie à des jeunes de prendre une carte de pêche.
où est la nature, ’eau , etc ?