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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
Les faux-semblants de la Directive cadre européenne sur l’eau
par Marc Laimé, 1er juin 2009

WWF-International et le Bureau européen pour l’environnement dénoncent dans une étude qu’ils ont publié le 29 mai 2009 l’insuffisance des plans nationaux de gestion mis en œuvre par les Etats membres, qui sont très insuffisants pour atteindre l’objectif de recouvrement d’un « bon état » des masses d’eau, théoriquement prévu pour 2015.

Après que nombre d’associations françaises de défense de l’environnement, au même titre qu’élus et usagers, aient tour à tour émis de vives réserves, lorsqu’iis ont été appelés à s’exprimer dans le cadre de la révision des futurs SDAGE, qui s’est accompagnée d’une nouvelle « grande consultation nationale » qui a revêtu tous les atours d’un flop retentissant, le « grand récit » de la DCE, qui a littéralement aspiré depuis plusieurs années tous les « acteurs de l’eau » comme phalènes dans un phare, prend décidément de plus en plus l’eau…

Non seulement « L ‘objectif 2015 » devenu mantra incontournable, est désormais renvoyé à 2021 ou 2027 (et encore…), mais une nouvelle étude conduite conjointement par WWF-International et le Bureau européen de l’environnement (BEE) qui regroupe une quarantaine d’associations européennes, rendue publique le 29 mai 2009, souligne, douce litote, les dramatiques insuffisances des plans de gestion qui doivent être adoptés avant la fin de l’année 2009.

Ces programmes ne sont pas assez ambitieux. Les financements mobilisés sont trop faibles. Les ressources en eau européennes ne seront donc pas protégées correctement comme nous y enjoint la DCE…

Au final seuls quelques Etats-membres parviendraient tout juste à un objectif de 20% des masses d’eau au "bon état" en 2015.

Si l’affaire a tout du secret de Polichinelle, ce rapport a toutefois le mérite de pointer sans fard, sous l’invraisemblable propagande qui voudrait nous faire accroire le contraire, les « vérités qui dérangent ».

« Par exemple, il est dans l’intérêt de l’agriculture et de l’industrie de devenir de moins en moins vulnérable à l’insécurité de l’approvisionnement en eau. Pourtant, il y a très peu de plans qui visent à réduire leur consommation d’eau », estime M. Pieter de Pouss, du BEE.

« Pour faire face aux défis de l’eau en Europe, les plans des Etats membres doivent être visionnaires, et abandonner l’approche d’une mise en œuvre minimaliste », recommande M. Sergey Moroz, spécialiste de l’eau au WWF.

Les auteurs du rapport ont identifié cinq priorités pour une meilleure gestion de l’eau :

 une gestion publique et transparente,

 la réduction du gaspillage,

 plus d’espace pour les cours d’eau,

 une eau potable pour la santé humaine et environnementale,

 une adaptation des politiques sur l’eau au long terme.

Autant dire que les auteurs du rapport, s’ils enjoignent les Etats membres d’améliorer leur copie avant décembre 2009, dernier délai pour produire leurs plans de gestion de l’eau, risquant d’attendre longtemps avant de voir leurs voeux se réaliser…

Le résumé de l’étude

Lire :

Quel futur pour l’eau dans l’Union européenne ?

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