En dépit de la propagande aussi outrancière que lénifiante du Cartel, Eaux glacées ne cesse de recevoir des témoignages édifiants relatifs aux innombrables dysfonctionnements qui affectent les compteurs d’eau des particuliers qui en sont dotés. A l’heure où les « indicateurs de performance » deviennent les mantras incontournables de la propagande des Trois Sœurs, on mesurera à cette aune ce que valent les « engagements » de nos zamis, et des collectivités locales qui, quand bien même elles sont gérées en régie ne sont pas non plus toujours à l’abri de tout reproche...
Un village près de Nîmes
« J’habite un petit village du Sud-Est, près de Nîmes. A la suite de travaux (déplacement du compteur par la commune qui est gestionnaire) le relevé de cette année passe d’une moyenne de 100 m3 (2 adultes) à 530 m3. Ci joint un tableau que j’ai l’intention d’adresser au maire ainsi que la documentation recueillie sur votre site.
J’ai rencontré "préventivement" hier le secrétaire général de la Mairie. Bien entendu, la réponse est usuelle : "Faites une réclamation à réception de la facture, mais attention à la bonne lecture du règlement communal..." sans oublier évidemment " les branchements pirates..."
Evidemment, il m’a parlé de l’expertise du compteur qui n’est remis en cause que par ses qualités de fiabilité : il tourne parfaitement et s’arrête de même.
A la lecture dudit règlement, on s’aperçoit vite que toutes les précautions sont prises pour protéger la commune :
« (...) * Il est fortement conseillé à l’abonné de placer après compteur un détendeur (à peine 2 bars de pression) ! Celà aurait-il eu un impact préventif sur l’effet "air comprimé" ?
(...) * (Il est interdit) de modifier la position du compteur, d’en gêner le fonctionnement, d’en briser les plombs ou cachet. »
– Sur ce point : lors de l’achat de la propriété, le compteur se trouvait chez moi en pleine terre, dans un coffret jardin « vert », complètement "pourri". Fait constaté par le responsable des services techniques municipaux qui m’invita à passer aux ateliers chercher un coffret mural à encastrer et un nouveau compteur (2001).
Dès le mur d’enceinte monté et le boîtier encastré à 70 centimètres de hauteur pour plus de commodité, je l’appelle afin qu’il ferme la bouche à clé. J’installe le compteur et le rappelle pour la remise en oeuvre. Il se déplace, vérifie mon installation dans la boîte, manoeuvre et s’en va en me précisant « que le compteur sera recacheté sous peu ».
Après moult rappels par l’intermédiaire de la police municipale afin que ce soit fait, le compteur a été déplacé par la commune dans la chaussée en 2007 et recacheté. Cause de ces travaux : j’ai alerté la mairie que des travaux - déclarés - de terrassement et d’arrachage d’une haie ont mis à jour l’alimentation en eau de mes voisins qui traversait ma propriété (ces travaux ayant été faits par la commune en 1984 - chemin le plus court !). Ils en ont également profité pour revoir les branchements d’un deuxième voisin (amont et aval de chez moi).
Inutile de préciser les commentaires soupçonneux sur mon installation, malgré les vérifications faites par le responsable des services techniques qui a visité ma propriété recto-verso en 2007...
Voilà le tableau...
Des "bruits de couloir" font état d’autres problèmes du même type, mais avoir une confirmation officielle ne sera pas simple car, comme me l’a déclaré le secrétaire général hier : " Ne dites rien autour de vous autrement ça va défiler dans mon bureau..."
A ce jour, samedi 23 août 2008, j’attends que nous ayons tous reçus notre facture afin de contacter tous mes voisins et savoir si... L’union faisant la force.
Suite le 15 septembre 2008 :
(...) J’attendais la réaction de la commune suite aux nombreuses réclamations déposées. Vous trouverez en pièce jointe la "précaution" qu’elle a pris afin de rejeter les erreurs sur les usagers avec, bien entendu, cette fameuse menace : « Si vous n’avez pas de fuite, on fera étalonner le compteur à vos frais ». Ma commune sait très bien que les compteurs ne sont même pas mis en cause dans leur fonctionnement, mais bel et bien les travaux sur les réseaux. Et là, on nous dira qu’il faut mettre un détendeur après compteur (complètement inutile pour ceux qui comme moi demeurent sur les hauteurs avec un débit de 1.8 M3/heure et une pression de moins de 2 bars)
La facture reçue est conforme à ce qui m’avait été annoncé : 530 m3 ! »
Contact :
Jean-Marie Agez
agez.jean-marie@neuf.fr
Chartres Métropole
Une association d’usagers dénonce à juste titre l’installation autoritaire de compteurs individuels motivée par une application de la loi SRU qui n’en demande pas tant... Résultat Veolia augmente joyeusement ses tarifs, ce que rien ne légitime...
« Depuis 2004 Chartres Métropole a autorisé la CEO, rachetée par la Générale des eaux désormais Veolia, à facturer autant d’abonnements que les copropriétés comptent de logements, alors qu’un seul compteur a été posé en limite de copropriétés. La facturation de cet abonnement était de 40 euros jusqu’en 2004 pour le seul compteur. Elle est passée pour notre copropriété à 27 euros x 77 = 2079 euros, sans qu’aucune modification ne soit apportée.
Avant 2004 nous avons fait poser des compteurs individuels par la CIS, la CEO refusant de poser ces compteurs dans une propriété privée. Mais depuis 2004, de par les accords entre CHM et Veolia, nous sommes obligés de payer deux abonnements : l’un à Veolia, l’autre à CIS, propriétaire et responsable de l’entretien des compteurs. Ni Veolia, ni Chartres Métropole ne veulent examiner ce problème. Il serait pourtant simple à résoudre : il suffirait que CM et Veolia acceptent de facturer au prix de 40 euros le seul compteur posé. Mais Veolia s’y oppose car, dans ce cas de figure, elle n’encaisserait que 40 euros au lieu de 2079... Cette solution aurait du être acceptée, mais elle doit être trop simple ! »
Cette question de l’individualisation des contrats et non celle des seuls compteurs, comme tente de le faire accroire le Cartel, est un problème récurrent depuis la promulgation de la loi SRU, qui a malheureusement été aggravé par la loi sur l’eau du 30 décembre 2006.
La législation permet en effet de facturer désormais, sans contrepartie d’un service supplémentaire, une partie fixe (abonnement) par compteur, alors qu’auparavant cette partie fixe était acquittée une seule fois par l’immeuble et répartie entre les résidents.
Les administrateurs des offices HLM en sont responsables mais ils ne sont pas les seuls. Dans ce cas d’espèce les élus de Chartres Métropole ont voté l’application d’une possibilité que permettait la législation, sans peut-être mesurer ce qu’ils allaient induire auprès des usagers sur une argumentation fallacieuse.
Le retour en arrière est possible, à condition de peser plus fort que le lobbying de Veolia auprès des élus, ce qui n’est certes pas une mince affaire...
A La Garenne Colombes
« Le 11 juin 2006, j’ai reçu, pour une maison située à La Garenne Colombes et habitée par 4 personnes, une facture de consommation d’eau pour 1175 m3 s’élevant à 3398,87 €, alors que la précédente facture datée du 19 juin 2005 faisait état d’une consommation de 222 M3...
Par lettre recommandée, j’ai contesté cette surconsommation d’eau (près de 1000 m3 en plus) et critiqué le fait que le relevé avait été effectué une seule fois par an avec l’établissement d’une facture annuelle, ce qui n’est pas la procédure habituelle dans cette commune et ne permet pas de contrôler la consommation,
Le 12 octobre 2006, j’ai reçu une nouvelle facture pour 294 M3, établie sur la base d’une estimation de ma consommation faite à partir du relevé de juillet 2006.
J’ai immédiatement contesté cette deuxième facture et confirmé ma demande d’explication sur la surconsommation d’eau du relevé de juillet 2006,
Suite à un échange de correspondance, j’ai demandé le déplacement d’un technicien et la vérification du compteur, demande de vérification qu’EAU & FORCE (filiale de Lyonnaise des eaux, note EG) n’aurait pas reçue malgré mes confirmations.
En décembre 2006, soit 4 mois après ma demande, un technicien est venu et a constaté que la consommation d’eau était revenue à un niveau normal. La société EAU & FORCE m’a alors informée de l’annulation de la facture du 12 octobre 2006 et de l’établissement d’une autre en remplacement de 110 M3 que je n’ai, au demeurant, jamais reçu.
En janvier 2006, j’ai déménagé et afin d’essayer de clôturer ce dossier de façon amiable, j’ai payé à EAU & FORCE la somme de 1209,60 € correspondant à la moyenne de notre consommation sur 18 mois.
Après avoir encaissé ce chèque, EAU & FORCE m’ a mise en demeure de payer l’intégralité des factures puis m’’a fait adresser une injonction, à laquelle j’ai fait opposition.
Je précise que, bien entendu, durant la période de juillet 2005 à juillet 2006, je n’ai eu aucune fuite et qu’aucune réparation ou modification n’est intervenue entre le relevé de juillet 2006 et le relevé de contrôle de décembre 2006 revenu à la normale.
Dans ses conclusions, EAU & FORCE affirme que « tout mètre cube enregistré au compteur est dû intégralement par le client » et que « l’index qui a permis de calculer la facture contestée, a été confirmé lors du relevé de contrôle, levant ainsi toute équivoque sur une possible erreur de lecture ».
Mais, d’après les différents articles que j’ai pu lire sur internet, les « déblocages » de compteurs existent bien.
D’autre part, elle met en avant un usage différent ou une perte d’eau anormale sur des installations d’eau. Cependant, une perte de près de 1000 m3 ne passe pas inaperçue !
Devant passer prochainement devant le juge de proximité, je vous remercie à l’avance de tous exemples de dysfonctionnement évident de compteurs. »
Contact :
isabellef@vresse.com
A Amiens Métropole
« Ma mére, âgée de 83 ans, se voit réclamer par Amiens Métropole une somme de 17000 euros correspondant à une "consommation" d’environ 5000 m3 dans un vieux bâtiment inoccupé lui appartenant, et situé à 5 kilomètres de chez elle.
Il s’agit évidemment d’une fuite. Celle-ci est intervenue sur un compteur
intermédiaire à l’intérieur du bâtiment. Le compteur était défoncé à
l’embase. Le fournisseur d’un nouveau compteur a diagnostiqué un "coup de
bélier".
Amiens Métropole a refusé toute négociation par deux fois, dont une
par l’ intermédiaire de l’ UFC- Que Choisir. Amiens Métropole a éludé le
coup de bélier et n’a pas même transigé sur la taxe d’assainissement qui
aurait pu être dégrevée vu que l’eau était retournée à la terre sans avoir
été ni consommée , ni polluée, ni utilisée...
Après enquête de voisinage il apparaît que le service de nettoiement utilise régulièrement pour remplir ses camions, une bouche d’incendie située juste devant le bâtiment à quelques mètres.
Le pompage "à l’arraché" de l’eau est en mesure de provoquer des perturbations importantes du flux et de la pression, reconnues comme principales cause du phénomène "coup de bélier" qui fait d’ ailleurs partie du programme des étudiants en 4e année d’ingénieur hydraulicien... »
Contact :
jeanlucdecle@wanadoo.fr
Commentaire de notre ami Jean-Louis Linossier, de l’Association des consommateurs d’eau du Rhône :
« Il existe effectivement des bouches d’incendie munies de compteur, car l’eau consommée sur ces bouches est payée par la collectivité responsable de la lutte contre le feu.
Il existe aussi malheureusement des vols d’eau sur ces bouches de la part de sociétés privées qui travaillent d’ailleurs souvent en prestation pour le nettoyage des rues ou des canalisation d’assainissement, ou même des entreprises du bâtiment notamment.
Il faudrait que les témoins de ces exactions les signalent à la collectivité.
Toutes ces prises d’eau devraient être effectuées sur des bouches à clé spéciales et non sur les bouches d’incendie, à l’aide de dispositifs munis de compteurs sécurisés fournis suite à un abonnement auprès du distributeur et qui permettront à ce dernier de facturer l’eau prélevée.
Les pompiers se plaignent beaucoup de ces vols via leur équipement car il est souvent effectué avec destruction du matériel.
Il peut y avoir aussi des embrouilles "collatérales", comme à Lyon où la consommation des bouches de lavage des rues non munies volontairement de compteurs, est effectuée illégalement au forfait sur des volumes sous estimés et à un prix symbolique de 0.05 €/m3.
Cela engendre de fait deux délits très graves :
– la facturation au forfait ;
– le financement du service propreté par celui de la distribution d’eau potable ;
– plus un autre, plus subtil, qui consiste à effacer 5 millions de m3 de fuite d’eau dans les réseaux qui permettent à Veolia d’annoncer un rendement de réseau de 80 %, alors qu’il approcherait les 70% en prenant les fuites cachées en compte...
La discrimination tarifaire peut avoir lieu, mais sur des bases de volumes consommés, et non sur des distinctions socio-professionnelles.
C’est pourquoi les associations sont pour la tarification unique et sans abonnement, quel que soit le volume consommé, et de toute façon contre la tarification dégressive.
Elles ne voient pas non plus la tarification progressive d’un mauvais oeil à condition d’être associées aux discussions des seuils et pourcentages. »
Lire aussi :
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