Saint-Gobain Pont-à-Mousson est le leader européen de la production de fonte ductile pour les canalisations d’eau potable et d’assainissement d’eaux usées. Plus de 50% des canalisations européennes sortent de l’usine. Pourtant, Saint-Gobain PAM serait en passe d’être racheté par le groupe chinois XinXing, qui prendrait 60 % du capital.
Et qu’entend-on à Bercy ? Que Bruno Le Maire, ministre de l’économie, ne serait a priori pas hostile. Il vient pourtant de renforcer le décret Montebourg sur la protection des entreprises stratégiques contre le prise de contrôle par des États ou des entreprises étrangères.
Mais que s’est-il dit entre Emmanuel Macron et Xi Jinping quand celui-ci est venu en France il y a quelques jours ? N’a-t-on pourtant pas entendu Macron au Conseil européen clamer haut et fort que c’en était fini de la naïveté eu égard aux investissements chinois ?
Cette annonce... Et la réaction des officiels français interrogent.
La Chine qui porte son projet des routes de la soie à travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe, s’est mise en tête de racheter nombre d’entreprises françaises et européennes. Et c’est ainsi que l’on voit des compagnies passer sous pavillon chinois. Et avec elles le savoir-faire, les brevets, les technologies.
Dans cette logique, Saint-Gobain serait une prise de choix. C’est mettre la France en situation de dépendance économique vis-à-vis de la Chine.
Or, le bon approvisionnement en eau est essentiel. Doit-on rappeler qu’un cinquième de l’eau potable produite en France est gaspillé dans les fuites de canalisations ? Bien entretenir son réseau, à hauteur à minima de 1% par an, est indispensable.
Acheter Saint-Gobain PAM, c’est donc prendre indirectement le contrôle des infrastructures de distribution de l’eau.
Si le rachat est confirmé, le Gouvernement doit prendre des mesures d’urgence.
Un, activer le décret Montebourg pour empêcher le rachat.
Deux, si la situation financière de Saint-Gobain PAM le requiert, procéder à une nationalisation temporaire.
Trois, repenser notre stratégie industrielle qui protège l’industrie de la rapacité de la finance ou de certains États.
Ces industries doivent être pleinement intégrées à une stratégie de planification écologique, pour produire les infrastructures indispensables à la transition énergétique dont nous avons tant besoin."
(*) Candidat Européennes 2019 @franceinsoumise, Co-président d’une association nationale d’usagers pour la gestion citoyenne et publique de l’eau.
commentaires
L’empreinte carbone de la fonte est en tous les cas significative.
Autre problème, même s’il est fondu en France, le minerai de fer ne vient sûrement pas de Lorraine comme aux premiers temps...
Petit souci particulier :
"Eau de Paris", bras armé de la reconquête de l’eau à la française et qui est en pleine campagne de rénovation de ses réseaux, avec des chantiers dans tout Paris, a acheté et pose les canalisations d’un fournisseur étranger (européen).
Ceci ressort-il d’une question de compétences technique, ou commerciale .... ?
Les éléments écologiques (carbonation du produit livré sur chantier) ont-ils été inclus dans le cahier des charges du contrat d’achat ?