Il y a douze ans, la tempête Xynthia dévastait le littoral de la Vendée et de la Charente-Maritime provoquant des inondations sans précédent. Éric Chaumillon, enseignant chercheur à La Rochelle, professeur de géologie marine et littorale est l’invité du "Fil de l’eau".
Le sociologue Bernard Picon, grand spécialiste CNRS de la Camargue, nous expliquait il y a 27 ans déjà que, selon les calculs de la NASA, la première zone humide de France connaissait une subsidence (un enfoncement naturel géologique par divers mécanismes) de - 1 mm/an en raison de l’arrêt de la sédimentation par le Rhône et ses affluents (Durance...) lié aux barrages qui stockent les sédiments et les empêchent de s’épandre dans les zones humides deltaiques ou littorales (à raison de + 2 mm/an avant les barrages, estimait la NASA donnant un bilan positif de +1 mm/an pour la subsidence avant ca 1960).
C’est ce qui rend vulnérable la Camargue aux effets des submersions marines liées aux tempêtes et au réhaussement du niveau de la mer lié au changement climatique avec toutes les conséquences imaginables.
La dynamique sédimentaire du Marais Poitevin, dont fait partie la Baie de l’Aiguillon, est certes différente (pas de massif montagneux, petits fleuves, petits barrages... mais fort lien entre "nappes-sources de bordure-niveaux d’eau-interface eau douce/salée"- et qui sera aggravée par les grosses bassines d’irrigation et puis par la gestion désorganisée à venir de l’eau des syndicats de marais avec le futur arrêté inter-préfectoral de "gestion séparée des 3 unions départementales des syndicats de marais").
Les enjeux restent cependant les mêmes qu’en Camargue, et sont sans doute plus prégnants en façade atlantique qu’en Méditerranée. Malheureusement, nos élu-e-s départementaux et régionaux de Poitou-Charentes/Nouvelle Aquitaine, toutes tendances confondues, ressemblent plus à des "poules devant un couteau" en la matière.
Source : France info