Plusieurs annonces récentes, comme celle de la création de la “Filière française de l’eau”, ou celle d’un “Indicateur de qualité” associé à la facture d’eau témoignent de l’emprise sans limite qu’exercent désormais les grands opérateurs privés du secteur sur l’appareil d’Etat et la prise de décision publique.
L’emprise des acteurs privés sur l’appareil d’Etat, les institutions et la prise de décision publiques est fréquemment caricaturée sous l’angle des “lobbyistes”, corporation exotique qui se livrerait au trafic d’influence à grande échelle à proximité des lieux de décision, en y organisant des déjeuners, des rencontres, des auditions... lors desquelles les élus seraient subornés par de sulfureux porteurs de valises.
Ce fabliau pour Lapins crétins, que l’on perfectionne ensuite en prônant la création de “registres” de lobbyistes à l’Assemblée ou au Sénat, comme le propose le projet de loi “Sapin II” ne résiste pas à l’examen.
L’influence délétère des acteurs privés s’exprime en effet, loin de ces billevesées, au coeur même de l’appareil d’Etat et de la décision publique, par le biais d’une foule de canaux et de dispositifs étonnamment “transparents”, si l’on veut bien y regarder de plus près au lieu de brasser du vent et de multiplier les envolées démagogiques, comme y excellent les défenseurs auto-proclamés des “communs”, tarte à la crème de la période.
La machine de guerre du COSEI
Issue de la réflexion du « groupe eau » du Comité stratégique de la filière des éco-industries (COSEI), un groupe de travail créé à Bercy, la « Filière française de l’eau » vise à communiquer autour des « bonnes pratiques de la filière » auprès du grand public et des maîtres d’ouvrage jugés « frileux ».
Une nouvelle marque vient ainsi de voir le jour dans le secteur de l’eau. En prétendant rassembler tous les acteurs gravitant autour de la thématique, « La Filière française de l’eau » vise à valoriser les politiques d’investissements dans les infrastructures d’eau et d’assainissement.
Un souci qui confine à la panique, quand les prélèvements de l’Etat dans la trésorerie des Agences de l’eau, la création de l’Agence française de la biodiversité (AFB), qui va être financée en siphonnant, via l’Onema, les mêmes Agences de l’eau, le retrait des Départements (qui allouaient il y a encore sept à huit ans 700 millions d’euros chaque année à l’adduction d’eau et à l’assainissement), ou encore le gel des dotations aux collectivités locales dessinent le spectre d’une inquiétante crise financière qui affole tous nos amis du genre humain…
« Les maîtres d’ouvrage ont la certitude qu’il n’y a pas d’argent dans le secteur de l’eau mais c’est faux. Cette initiative vise à favoriser un changement de comportement en s’appuyant sur une communication auprès du grand public », assure ainsi Christian Laplaud, le P-DG du groupe Altereo et président du groupe de travail Eau au sein du COSEI, qui soutient « réunir l’ensemble des acteurs de la filière de l’eau publics comme privés ».
(Un mensonge avéré puisque le secteur public n’y est représenté que par une personne, et encore a-t-il fallu l’imposer en tapant sur la table…).
« Nous avons lancé cinq groupes de travail afin d’identifier les points de blocage au sein de la filière », précisait-t-il lors de l’annonce de sa création.
Sur les thématiques du patrimoine, du financement des politiques de l’eau, de l’articulation entre ingénierie publique et privée (c’est-à-dire de la mise à disposition des intérêts privés des brimborions d’ingénierie publique que l’on a parqués par exemple au sein du Cerema), des services « innovants » (RE-Use, est-tu là ?), et enfin de l’internationalisation de la filière, des réunions sont organisées tous les mois.
Le lancement de la marque avec un site internet dédié est l’aboutissement de cette réflexion et du travail collectif.
Cette structure informelle de valorisation de la filière se veut complémentaire des regroupements déjà existants au sein de la filière, comme le Partenariat français pour l’eau (PFE), portant des messages institutionnels à l’international ou « France Water team » (ça fait mieux en global globish), qui vise à réaliser des actions concertées pour favoriser l’export.
Des actions de communication seront ainsi lancées lors du prochain salon Hydrogaïa qui se tient à Montpellier au mois de mai, inénarrable foire à la farfouille des bonimenteurs aquatiques qui prospèrent depuis des lustres en Septimanie.
L’instrumentalisation de la « Conférence environnementale »
Autre front, la subclaquante « Conférence environnementale », château de cartes sans cesse reconstitué par les mêmes bonimenteurs, dont on connaît désormais par cœur les mécanismes qui permettent de s’en prévaloir pour décider de tout et de n’importe quoi, en brandissant des gages d’officialité n’ayant aucune valeur légale aux autorités publiques qui feignent de ne rien voir, et détournent pudiquement les yeux en apposant leur signature à des arnaques dont nul ne questionne dès lors la licéité…
La dernière en date s’est donc tenue à la va-vite les 25 et 26 avril derniers.
L’événement est censé « fixer la feuille de route verte du gouvernement pour la fin du quinquennat. »
Avec pareil galimatias on peut déjà craindre le pire, sans aucun risque de se tromper.
Il s’agissait donc de « faire le point sur l’avancement des dossiers identifiés l’année précédente et de définir à partir de là un nouveau programme de travail. »
(Traduire on demande à la horde de technos attachés au bastringue de sortir quelques notes que les communicants vont repeindre en vert, option démago XXXXL, on se fout de quoi ça cause, mais faut que ça sonne « vert » pour les medias et les Lapins crétins).
L’organisation désormais bien rodée repose sur des « tables rondes thématiques « présidées par un ministre durant lesquelles les acteurs négocient le programme de travail du gouvernement sur les thèmes abordés.
(Les « acteurs » c’est-à-dire des élus, des associations, le MEDEF, la FNSEA, Veolia et Suez, etc, qui entendent bien gratter quelque chose en faisant semblant de croire à cette fumisterie…).
De ce « cadre de gouvernance » qui a, comme ils disent, « pris en quelque sorte la suite du Grenelle de l’environnement », ressort une « feuille de route du gouvernement pour la transition écologique, rendue publique par le Premier ministre, et des lettres de cadrage avec des orientations pour chaque ministère ».
Autrement dit tout ça c’est du vent, n’a aucune valeur légale, échappe à tout contrôle parlementaire, bafoue la démocratie, et a pour seule utilité d’ouvrir une autoroute à tous les lobbies qui s’y vautrent et s’y ébattent avec un franc appétit.
Et c’est ainsi que parlementaires (invités pour la forme), collectivités et associations viennent donc de découvrir et d’avaliser les yeux fermés la dernière bouffonnerie de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E), qui s’est piqué cette fois-ci de s’intéresser à la « qualité » de l’eau du robinet…
Un « indicateur de qualité » annexé à la facture d’eau
L’affaire a d’abord été fomentée à partir du Centre d’information sur l’eau (CIeau), officine de désinformation créée par la FP2E, c’est-à-dire Veolia, Suez et Saur, et dirigée par une ancienne haut fonctionnaire de la direction de l’eau du ministère de l’Ecologie (ce qu’il en reste), officine dont les medias relaient hélas depuis des lustres sans rien trouver à y redire les campagnes annuelles de propagande.
Evidemment, l’assomption des médias low cost, avec les usines à bobards en ligne, çà n’aide pas au discernement...
La loi de modernisation santé a souhaité, selon le CIEau renforcer l’information « santé environnement » des citoyens, et l’importance de l’information sur la qualité de l’eau a été rappelée par le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), dans son dernier rapport (octobre 2015). Tous les acteurs ont (soi-disant…) été appelés à renforcer leur communication « eau-qualité-santé », avec, comme objectif, de dépasser la seule diffusion des résultats d’analyse.
(Faut le voir pour y croire : on va « dépasser la seule diffusion des résultats d’analyse » par ailleurs totalement bidons, comme l’ont prouvé jusqu’à plus soif les affaires de l’Onema et d’Eurofins…)
Parce qu’évidemment les exploits de l’Onema continuent de plus belle. Voir les nouveaux plans départementaux de protection des milieux aquatiques et de gestion piscicole. L’Onema a développé un logiciel permettant de calculer
l’indice utilisé pour évaluer la qualité du milieu : l’IPR. Sauf que nos ineffables branquignols l’ont développé pour une version de Windows qui est aujourd’hui obsolète. Si une fédé de pêche a un ordi récent, elle ne peut plus l’utiliser…
Bref, il paraît que les Français seraient demandeurs d’information. Le HCSP citait ainsi (rappelle le CIEau, tant il est vrai qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même), le baromètre annuel C.I.eau / TNS-Sofres « Les Français et l’eau », en soulignant que 47% des Français réclament plus d’informations sur leur eau, en particulier sur la qualité et les contrôles.
« Ce même baromètre indique que plus de 8 Français sur 10 ont confiance dans l’eau du robinet. Une confiance, prioritairement corrélée à celle accordée aux normes et contrôles qui l’encadrent. »
« Face à la multiplication des sources d’information, il est de notre responsabilité de diffuser une information, à la fois précise et lisible, sur la qualité de l’eau. Le sujet s’appuie sur des éléments tangibles, strictement encadrés par des textes réglementaires. Cependant le flux continu de l’information fait aussi la part belle aux approximations. C’est pourquoi il est essentiel de rappeler "le juste" à travers des contenus "sourcés", mais aussi adaptés à un large public. »
(« Rappeler le juste à travers des contenus sourcés, mais aussi adaptés à un large public. » Pour les ignares c’est la traduction du titre d’une conférence prononcée par l’illustre Trofim Denissovitch Lyssenko, technicien agricole de son état, à l’Académie des sciences de la glorieuse USSR en 1937…).
L’inventeur de la « plantation en nid », récompensé huit fois de l’ordre de Lénine, conseiller auprès du Soviet suprême, directeur de l’institut génétique de l’Académie des sciences d’URSS, et enfin distingué comme héros du travail socialiste, vient donc de se réincarner, parité oblige, dans les figures de Tristan Mathieu, onoravole consigliere de la FP2E, et dans celle de Marylise Macé, CEO du CIEau, et conseillère municipale, à la ville, d’une charmante bourgade de l’Ouest parisien qui se distingue, entre autres, par un taux d’assujettissement à l’ISF qui bat tous les records.
L’arrière grand oncle de Tristan Mathieu et Marylise Macé dans un champ d’orge en Ukraine au début des années 1930. in Le Grand Album des Lapins Crétins, collection Le Crocodile Enragé, Eaux glacées. Nanterre 2016.
Le Centre d’information sur l’eau n’a donc pas tardé à se féliciter de cette convergence de vues sur l’indispensable information du public.
Et annonçait qu’il allait poursuivre sa mission, commencée il y a 20 ans, consistant à diffuser une information claire et pédagogique sur la qualité de l’eau, sujet qui apparaît en première intention « clair comme de l’eau de roche », alors qu’il est complexe et susceptible de véhiculer des idées reçues. »
La 4ème Conférence environnementale s’est achevée le 26 avril 2016.
La Table Ronde « Préserver les milieux afin d’améliorer le cadre de vie et la santé de tous » a dès lors annoncé la « définition d’un indicateur de qualité de l’eau, pouvant être inclus dans la fiche informative jointe à la facture d’eau.
D’ici à la fin (…) 2016, un modèle d’indicateur sera proposé aux acteurs du domaine de l’eau (distributeurs d’eau, collectivités, associations de consommateurs, agences régionales de santé) ».
Cette mesure devrait être reprise dans la feuille de route qu’un comité interministériel doit adopter d’ici quelques semaines.
"Un indicateur de qualité de l’eau serait un outil informatif facilitant la compréhension des consommateurs sur la qualité de leur eau du robinet. Il leur permettrait d’adopter des comportements favorables à leur bien-être et à leur santé", indiquait le Cieau.
La Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E) indiquait pour sa part avoir participé au cours des deux dernières années, avec la direction générale de la santé (DGS), et le Centre d’information sur l’eau, à des travaux visant à définir un tel indicateur.
"La contribution des entreprises à ce projet s’inscrit dans leur démarche plus globale de promotion de la mesure de la performance des services publics d’eau et d’assainissement, que la FP2E a initiée dès 2007 en concevant une trentaine d’indicateurs pertinents, à présent définis réglementairement", précisait la fédération.
On ne saurait être plus clair.
Et, de fait, comme le confirme un extrait d’un document interne de Veolia, présenté au dernier Comité central d’entreprise le 21 avril 2016, la réorganisation en cours du département « Filière Technique » de l’entreprise, vise notamment à :
« - Assurer le support technique dans le cadre des actions de lobbying portées par le Secrétariat Général (FPEE, ASTEE, GT Ministériels, normalisation…) ;
Ensuite il sera toujours temps de s’occuper du Comité national de l’eau, sans problème apparent puisque le passage de témoin Launay-Flajolet y est déjà acté.
Et qu’aucune alerte sérieuse ne semble plus à redouter puisque l’oeil de Moscou, Virginie Dumoulin-Wieczorkiewicz, vient d’être nommée commissaire du Gouvernement auprès de l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse :
http://www.actu-environnement.com/ae/reglementation/arrete-du-25-04-2016-devl1609344a.php#xtor=EPR-1
Signe éloquent, s’il en est, que tout est sous contrôle, comme jamais...
Rt on peut donc annoncer, sans rire que l’on va "simplifier l’accès aux données sur l’eau"...
Du « Jardinage » des élus…
Et pour en revenir à nos chères entreprises, pendant que le plan Franchi met la Générale à feu et à sang, l’Institut Veolia a organisé son 1er atelier du cycle de réflexion prospective sur les « biens communs » le 22 avril 2016, avec au programme l’actualité du droit et des contextes d’usage et la synthèse des travaux de recherche récents. Ce cycle s’organise en groupes d’échanges restreints entre experts externes et collaborateurs de Veolia dans le but de mieux appréhender les concepts des biens communs et leurs implications sur les activités de Veolia :
Le P-DG de Veolia offrira bientôt comme chaque année un déjeuner à plus de 1000 maires clients de Veolia lors du Congrès des Maires de France le mercredi 1er juin 2016 à la Porte de Versailles.
Le lendemain 2 juin, lors du Congrès de l’Association Scientifique et Technique pour l’Eau et l’Environnement (ASTEE) à Issy les Moulineaux, chez André Santini, sur le thème "Des villes et des territoires sobres et sûrs", Veolia organisera un dîner de gala au Petit Palais durant lequel sera remis le prix ASTEE.
La foire annuelle des maires et de leurs adjoints (appelée congrès de l’AMF), est depuis des lustres le rendez-vous indispensable à toutes les entreprises qui travaillent dans tous les domaines avec les collectivités territoriales.
Déjà dans les années 70-80, il fallait dans ces entreprises affréter des bus, prévoir les hôtels, les repas, surtout les boissons, les sorties nocturnes, etc...
Passage obligé pour reconduire les marchés pluri-annuels d’entretien et marchés de travaux intermédiaires largement facturés.
Aujourd’hui les halls bondés de l’immense foire-buvettes témoignent, à côté des chapiteaux-restaurants de Veolia ou des distributeurs de parapluie de Saur, d’une réduction apparente des largesses en frais généraux, notamment des PME, avalées ou réduites à la sous-traitance par les quelques géants bien introduits à Bercy, et qui sont donc seuls en mesure de répondre aux très chers marchés en PPP.
Dans les ateliers une musique effarante : « Je suis le patron, le territoire m’appartient (c’est MA commune), l’Etat doit me subventionner sans se mêler de ce que je fais, je décide ce que je veux et je n’ai de compte à rendre à personne, je veux que les textes de loi me permettent de faire plaisir à mes électeurs et empêchent le plus possible les interventions de citoyens ou d’associations. »
Un communiqué de Jours de France
Publireportage
GAZ Tchaïka M13
Le produit de la vente de l’ex-Centre de formation de Veolia sis à Lanthenay-Romorantin au fonds souverain du Qatar va permettre, grâce à l’entregent de Serge Michel et de Paul-Louis Girardot, qui avaient nouè des contacts de haut niveau au Kremlin, à l’époque ou l’ex-SAGEP, alors dirigée par la Générale des eaux, projetait de signer le marché du siècle à Moscou, de relancer à Nijni Novgorod la ligne de production de la célèbre limousine d’apparat Gaz Tchaïka M13.
La livraison de 300 exemplaires de cette voiture d’exception (compensée par la plantation de 300 bambous à Nijni Novgorod, comme s’y est engagé Pierre Victoria durant la COP 21), saluée par Antoine Frérot lors de la récente Assemblée générale des actionnaires comme un signe positif du redéploiement offensif de Veolia à l’international, va ainsi permettre de convoyer les édiles invités de la Firme au prochain Salon des Maires de France (en partenariat avec Vilmorin), dans une délicieuse ambiance de jardinage vintage, à laquelle devraient être sensibles Mesdames les épouses des élus.
L’unique exemplaire de couleur blanche de la Tchaïka, conçue pour la cosmonaute Valentina Terechkova, sera offerte, après avoir été totalement refaite à neuf (dans l’émission phare des "Rois du Tuning" sur RMC-TNT), à Mme Julie Gayet lors de la grande cérémonie d’inauguration du Centre culturel russe en cours d’achèvement près du Pont de l’Alma, en présence des présidents russe et français.
L’inscription d’un coût unitaire de 50 000 euros à cette soirée d’exception, placée sous le haut patronage de Jean Jouzel, François Pinault, Karl Lagerfeld, Cyril Hanouna, Michel Rocard, Daniel Cohn-Bendit, Jean Tirole et Emmanuel Macron, peut être effectuée directement auprès de Frozen Water Events.
Tous moyens de paiements internationaux acceptés, no bitcoins.
commentaires
Monsieur Gillmann,
C’est me prêter beaucoup d’entregent qu’imaginer qu’à moi seul je fasse "crever ce pays"...
Bon, venant d’une grande figure de SWELIA encensée par le MEDEF local, la BPI
et autres glorieux entrepreneurs, votre coup de sang ne saurait m’étonner.
De là à imaginer qu’UV et piscines seront l’avenir du genre humain, y a de la marge...
Bon, encore un effort, voir ci-après notre dernier billet sur la Fondation Concorde, ça devrait vous rasséréner.
Salutations.
http://www.bio-uv.com/actualites/bpifrance-interview-benoit-gillmann-pdg-du-groupe-bio-uv
cette reponse est a la hauteur du reste c’est a dire bien basse !! je ne fais pas parti du medef et n’en ai jamais fait parti !! vous continuez a mepriser toutes les personnes de TPE et PME qui souvent benevolement s’investissent pour creer de l’emploi et de l’innovation ou tout simplement faire marcher leur entreprise , et c’est vraiment dur actuellement , taisez vous vous ferez une bonne action
vous n’avez meme pas compris , comme pour le reste , que l’activité piscine de bio-uv ne represente que 30%
mais ecrire la vérité vous importe peu , seul votre égo et vos affirmations ridicules vous intéressent
Monsieur Gillmann,
Vous me plongez dans l’embarras.
Résumons.
Je publie un billet de blog, dans lequel vous n’êtes pas cité, billet dans lequel je dis tout le mal que je pense du COSEI, et de sa dernière invention la Filière Eau France, y voyant une emprise déplorable d’acteurs privés sur la décision publique. Jugement étayé par des années d’analyse critique du secteur.
Vous réagissez, c’est votre droit, et notez que j’y fais droit, en m’agonisant d’injures loufoques, sans jamais aborder la question de fond : la légitimité du COSEI et de son groupe eau.
Déjà, à ce stade, vous desservez ledit COSEI et les valeurs que vous défendez (l’entreprise et toutes ces sortes de choses), me donnant implicitement raison, et vous plaçant du coup en position délicate vis à vis de vos confrères oligarques, dont vous noterez, qu’instruits par l’expérience, ils se gardent bien d’entonner la même partition.
Dès lors deux issues se dégagent.
Conscient de la solitude et des angoisses du petit patron TPE-PME autodidacte tel que vous vous décrivez, je vous fais deux propositions.
Soit vous nous adressez une défense et illustration du COSEI que nous nous ferons un plaisir de publier, ce qui fera vivre le débat. Plutôt d’ailleurs sous la forme “Le COSEI pour les Nuls”, eu égard au profil de notre lectorat dont vous avez compris qu’il est assez éloigné des rivages de la mondialisation heureuse, et qu’il convient donc de faire oeuvre de pédagogie pour le ramener dans le cercle de la raison.
Soit, hypothèse qu’à ce stade nous ne pouvons exclure, vous êtes en réalité un déçu du COSEI, dont vous avez pu mesurer à quel point il est instrumentalisé par les odieuses multinationales compradores du secteur que nous connaissons tous.
Et ce ne serait dès lors que par un transfert inconscient que vous accablez Eaux Glacées des légitimes récriminations que vous inspirent Veolia, Suez et autres rentiers fossoyeurs des TPE-PME.
Dans ce second cas de figure nous publierons bien évidemment à l’identique votre témoignage qui pourrait s’intituler : “Comment j’ai été trahi par le COSEI, le cri du coeur d’un petit patron…”, ce qui pourrait vous valoir une invitation à BFM-TV, lors de laquelle vous pourriez vanter vos piscines et vos traitements UV ? Première étape avant Jean-Pierre Pernaut et le 13 heures de TF1.
Dans l’attente d’une réponse que nous espérons favorable, dans les deux cas de figure, recevez nos meilleures salutations.
J’ose à peine m’inviter ici, suite aux vigoureux échanges de commentaires qui m’ont précédé, pour faire part de mon étonnement concernant un microscopique rappel de votre article au sujet de Lyssenko : pourquoi avoir choisi de mettre en avant l’affaire des "plantations en nid" qui ne fut pas -pour autant que je sache - le cœur de l’affaire Lyssenko, qui portait bien plutôt sur la génétique ? Bien à vous.
Bonjour Antoine,
Pure licence poétique :-)
Sinon, via Mendel, je serais parti pour remonter jusqu’à Nabuchodonosor...
Bien à vous.
Si la licence est dans le nid ...
Toute plaisanterie mise à part, je livre ici les résultats d’un rapide coup de sonde dans l’océan du net au sujet des travaux sylvicoles de Lysenko. La page Wikipedia(fr) renvoie vers les travaux de Fabien Liagre,spécialiste de l’agroforesterie, que je n’ai aucun moyen de consulter présentement. Un compte rendu de lecture d’un livre de Stephen Brain, publié dans la revue Cahiers du monde russe, livre un bref rappel de ce que put être le projet sylvicole de Lysenko : "Autre moment mis en lumière par Brain : en 1948 est lancé le « Grand Plan stalinien de transformation de la nature » qui prévoit, entre autres, la plantation la plus massive de toute l’histoire, opération d’ingénierie climatique visant à atténuer les sécheresses de la région steppique (et non à « inverser le changement climatique », comme écrit malencontreusement p. 140). Dans le chapitre qui lui est consacré, on découvre la genèse d’un projet qui, au départ plutôt conservationniste, aboutit sous la houlette de Lysenko et de ses alliés à une opération « prométhéenne » démesurée et inefficace sur le terrain, comme en témoignent les vains efforts des ingénieurs forestiers pour réaliser l’impossible : planter de façon viable des bandes forestières gigantesques par la « méthode du nid » prônée, fausses preuves à l’appui, par le fossoyeur de la génétique soviétique. Lysenko est ainsi auteur d’une théorie des « arbres collectivistes » sans réel fondement pratique,..." https://monderusse.revues.org/7812
A la lumière de ces précieuses recherches, il est urgent de proposer la création d’une chaire Lyssenko à l’AFB, dans le cadre d’un partenariat avec l’IRSTEA et l’ONEMA, afin d’inscrire la "méthode du nid" dans la séquence "Eviter, réduire, compenser", ce qui ouvrirait la voie à des travaux de recherche innovants qui seront récompensés par un Grand Prix de l’ASTEE...
Sans doute n’est-il pas de lieu plus approprié au lancement de cette proposition que la recyclerie, sise porte de Clignancourt, où Veolia poursuit son action de communication, doucement mais surement : cf http://www.larecyclerie.com/le-projet/
Le 30 mars les gentils lapins pouvaient boire du jus de carotte en écoutant « L’économie circulaire au coeur des territoires ! » première d’un cycle annoncé...
Il ne faudra pas oublier d’associer l’institut de l’économie circulaire à ce projet innovant.
Sukachev sera-t-il invité ? http://monthlyreview.org/2015/06/01/late-soviet-ecology-and-the-planetary-crisis/
Heureusement que je vous sais ironiques... Je pencherai plutôt pour une chaire Fedor (Fiodor) Dingelstedt, du nom de cet ingénieur forestier juif russe, partisan de Trotsky, qui fut liquidé par les Staliniens en 1938 après des années de Goulag. Il a dû être une des victimes de Lyssenko, car j’ai noté sa posture scientifique et son intérêt pour le comparatisme géographique (avec l’Inde entre autres, sur la question agraire) que le "Socialisme dans un seul pays" de Staline déniait. Merci pour les deux références fort intéressantes, ça nous change des acrimonies de certains commentateurs sur ce blog.
Dire que certains forestiers d’aujourd’hui, appuyés par des organisations internationales, veulent rééditer les projets de Lyssenko sous les tropiques pour lutter contre le changement climatique ou la désertification, ce qui n’a aucun sens.
Nous avons reçu par mel la brillante contribution ci-après que nous nous devions de porter à la connaissance de nos lecteurs :
"Monsieur
Votre article est une insulte a tous les gens , y compris TPE et PME qui
participent a ces travaux et notamment a la construction de la filiere eau
qui n’existait pas , c’est donc l’exact inverse de ce que vous ecrivez
pour qui vous prenez vous ? tissu de mensonge
c’est a cause de gens comme vous que ce pays est en train de crever , et de
vos jugements ridicules et méprisables
NB : je n’ai aucune action chez les grands groupes et je suis autodidacte
et entrepreneur !!!
Salutations
benoit Gillmann"
— Envoi via le site Les eaux glacées du calcul égoïste
(http://www.eauxglacees.com/) —