C’est la goutte d’eau de trop. Celle qui a déclenché un mouvement de grève au sein de l’ensemble des agences de l’eau françaises, particulièrement suivi en Adour-Garonne, où l’on dénombrait un taux élevé de 78% de grévistes parmi les 250 salariés. En cause, les coupes dans le budget des agences de l’eau, annoncées par le ministre Nicolas Hulot.
Parmi les mesures prévues, une ponction des recettes qui pourrait attendre les 200 millions, et une mise à contribution des agences de l’eau pour financer le budget de la nouvelle agence française de la biodiversité (AFB),, ainsi que de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.
Soit au total plus de 400 millions d’euros en moins, environ 20 % du budget total. Et surtout, la fin du grand principe qui prévalait jusque-là : "l’eau paie l’eau", les agences étant financées par une taxe prélevée sur la facture d’eau des Français, elles-mêmes finançant les travaux en matière de gestion et de protection de l’eau sur leur territoire.
Pour le principal syndicat, le SNE-FSU, « une baisse significative des effectifs » est également annoncée, qui ramènerait « les effectifs 2018 de l’agence Adour-Garonne au niveau de l’année 2000 ! ».
Joint ce vendredi 29 septembre par La Dépêche, le directeur de l’agence Adour-Garonne, Guillaume Choisy, a reconnu que « l’effort de réduction d’effectifs demandé est important. D’autant plus qu’Adour-Garonne avait peu recruté ces dernières années. Mais on devrait du coup être plus épargné dans la répartition des efforts ». Quand au volet financier, il confirme que l’agence devra « baisser les politiques d’intervention, certaines seront abandonnées. Il faudra faire des choix douloureux ».
C’est pour toutes ces raisons que les sept présidents de comité de bassin, dont Martin Malvy pour Adour-Garonne, sont montés au créneau, dénonçant « une politique de l’eau en France sacrifiée sur l’autel des arbitrages budgétaires », rejoints dans la critique par l’association des maires de France et l’assemblée des départements de France. Le ministre mettra-t-il de l’eau dans son vin ? Rien n’est moins sûr.
Source : La Dépêche.