Dans un communiqué daté du 12 décembre 2017, la Société pour la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-ouest (Sepanso), dénonce la signature par le Préfet des Landes d’une cascade de (nouvelles) dérogations autorisant un distributeur à déroger aux normes de qualité de l’eau destinée à la consommation humaine, afin de continuer à alimenter des dizaines de milliers d’usagers en une eau fortement chargée en pesticides, très au-delà des normes fixées par le ministère de la Santé.
« Après l’arrêté préfectoral 2017/011 du 10 février 2017 portant dérogation aux limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour le paramètre pesticides, lequel a donné lieu à la requête de la SEPANSO 40 demandant l’annulation de cet arrêté visant les eaux distribuées par le SIBVA dans le secteur de St Vincent de Tyrosse (enregistrée le 22-02-2017 sous le n° 1700378-2), le préfet des Landes s’apprête à signer 7 nouveaux arrêtés préfectoral du même tonneau pour des eaux distribuées par le SYDEC dans le département des Landes.
Il s’agit d’autoriser le SYDEC à distribuer par dérogation aux prescriptions de l’article R 1321-2 du Code de la santé publique, l’eau produite aux stations d’Artassenx, Gaillères, Lourquen, Pujo-Leplan, Saint-Gein, Saint-Cricq-du-Gave et Saint-Lon-les-mines.
En 2013, une campagne de surveillance de la qualité des eaux souterraines sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne a mis en évidence la présence de molécules issues de la dégradation dans les sols de produits chimiques utilisés en agriculture pour désherber les cultures de maïs : métolachlore OXA et de l’alachlore ESA aujourd’hui interdits, mais aussi S-métolachlore encore utilisé.
Logiquement, il faudrait appliquer le principe de précaution et en interdire l’usage.
Logiquement également il faudrait appliquer le principe pollueur-payeur et faire en sorte qu’une partie des bénéfices retirés de ces cultures soient utilisés pour dépolluer les eaux polluées.
Or il n’est question ni de l’un, ni de l’autre ! Le dispositif imaginé prévoit que ce sont les redevances, essentiellement payées par les consommateurs, qui vont être mobilisées pour abaisser les taux de pesticides !
Le SYDEC prévoit de faire transiter l’eau sur des filtres à charbon actif pendant 15 minutes…
Le pollué est le payeur et il est invité à boire de l’eau pesticidée, comme il l’a fait depuis plusieurs années, l’Etat l’assurant que l’eau est « potable »…
Il convient de souligner l’étendue du désastre :
– les valeurs maximales pour le total des pesticides va de 0,31 à 3,6 microgramme par litre (avec des dépassements de 0,1 pour certains, d’où l’obligation d’action) ;
– 44 286 personnes auront droit à une eau de qualité douteuse (pensons aux enfants !) ;
– les organochlorés identifiés ont des effets cytotoxiques et génotoxiques sur les lymphocytes ;
– le SYDEC prévoit d’investir 431 200 euros pour les modifications des installations ;
– le SYDEC prévoit un coût de fonctionnement de ces installations de 374 700 euros.
Nous avions alerté les décideurs à tous les niveaux possibles sur les risques de pollution induits par l’usage de produits chimiques dans les milieux cultivés, alors si des décideurs osent encore dire que les écologistes n’ont pas les compétences voulues en économie, vous savez ce que vous pouvez penser de ces personnes !
Tant qu’on continuera à afficher le maïs comme un production « à forte valeur ajoutée » (Sud-Ouest en page 9 le 23-11-2017 par exemple), c’est- à-dire à ne regarder que le bilan actif (bénéfices pour les producteurs et les transformateurs du maïs), et à faire abstraction du bilan passif (coût sanitaire et environnemental), les populations seront exposées aux polluants et victimes de leurs impacts.
Les métabolites du SMétalochlore et de l’Alachlore qu’on retrouve dans nos eaux sont des organochlorés ; il a été montré qu’ils avaient des effets cytotoxiques et génotoxiques sur les lymphocytes humains.
Nous voulons une eau sans produits chimiques et des produits agricoles naturels !
La pression associative avait permis d’obtenir l’interdiction de l’atrazine, de l’alachlore…. Il faut donc que les citoyens et leurs associations se mobilisent à nouveau pour exiger l’interdiction du S Métolachlore.
La Fédération SEPANSO Aquitaine sollicitera donc très prochainement Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé, ainsi que Nicolas Hulot, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire. »
et il est où le problème puisque l’eau est potable on vous dit. Si c’est potable c’est que ça l’est, non mais, foi de préfet, c’est comme le nuage de Tcherno, il s’est arrêté à la fontière, faut vraiment être de mauvaise foi pour prétendre le contraire, non ?