Eaux glacées a récemment publié deux articles évoquant les menaces qui pèsent sur la centaine de laboratoires publics départementaux français d’analyse des eaux, désormais contraints, depuis l’adoption de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA), du 30 décembre 2006, d’entrer dans un champ concurrentiel, ce qui entraîne la disparition accélérée d’outils essentiels, dont les missions sont désormais dévolues à trois géants privés de l’analyse. Jacques Perreux, Vice-président du Conseil général du Val-de-Marne en charge de l’eau, de l’assainissement, des énergies renouvelables et du développement durable, témoigne de la mobilisation d’un département qui présente la particularité d’être doté d’un service public départemental de l’assainissement, qui s’efforce de pérenniser son laboratoire départemental, et appelle à la mutualisation de structures aujourd’hui en péril, dont la disparition programmée signerait un nouveau recul de la lutte pour un développement soutenable, et mettrait en danger la santé publique.
« Cette évolution de l’environnement concurrentiel est effectivement une menace réelle pour le service public ; elle est aussi inacceptable parce qu’elle touche à la réalisation d’analyses essentielles pour la santé publique et l’intérêt général.
« Cette évolution est grave et inacceptable parce que toutes les enquêtes récentes montrent que dans le domaine de l’eau c’est plus au public que nos concitoyens font confiance et qu’avec cette ouverture à la concurrence c’est tout le contraire qui est fait en permettant au secteur privé, déjà omniprésent en France dans la distribution et l’assainissement de l’eau, de s’auto contrôler en plus.
« Le Laboratoire Départemental des Eaux du Val-de-Marne est directement concerné puisque nous avons perdu nos marchés concernant le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.
« Nous n’acceptons pas cette évolution et nous avons pris toute une série d’initiatives :
– Tout d’abord un vœu a été adopté à l’unanimité par l’assemblée départementale le 25 mai dernier ;
– Nous avons travaillé à une convention de partenariat avec six autres autorités publiques : le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), la société d’économie mixte Eau de Paris (EDP), la Ville de Paris à travers son laboratoire d’hygiène (LHVP), le laboratoire central de la préfecture de police (LCPP), le Conseil général de Seine-et-Marne à travers son laboratoire (LDA 77), le Conseil général de l’Oise à travers son laboratoire (LDA 60) pour parer à cette mesure et faire valoir le bien-fondé et la compétence du secteur public en proposant une offre élargie dans le domaine de l’analyse environnementale, en mutualisant les coûts, en développant ainsi un haut niveau de compétence au sein des secteurs publics et en apportant une assistance aux collectivités tout en permettant le transfert de technologies et de savoir-faire ;
– Nous multiplions les contacts et les rencontres afin de contribuer à informer et sensibiliser l’opinion publique. »
Jacques Perreux
Vice Président du Conseil général du Val-de-Marne,en charge de l’Eau, de l’assainissement,des énergies renouvelables et du développement durable.
Lire :
Les eaux glacées du calcul égoïste, 24 juillet 2009.
Laboratoires publics d’analyse des eaux : la crise
Les eaux glacées du calcul égoïste, 22 septembre 2009.