Illustration de la grande « réorganisation » du ministère « piloté » par Jean Louis « Houdini » Borloo, un rapport de l’Inspection générale de l’environnement, daté de février 2008, tout juste mis en ligne par « Mes dates », recommande de nicher le CORPEN au sein du futur Commissariat général au développement durable, déjà réputé avaler le défunt Institut français de l’environnement (IFEN). Notre Gosplan censé dissimuler les villages Potemkine de l’environnement avance décidément à grands pas...
L’Inspection générale de l’environnement (IGE) s’est penché sur l’avenir du Comité d’orientation pour la réduction de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole, dit Corpen, mis en place en 1984, sous tutelle des ministères chargés de l’environnement et de l’agriculture.
Depuis lors, s’il n’a pas changé de sigle, le Corpen avait déjà mué en Comité d’orientation pour des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Oxymore gondolant s’il en est.
Nos amis des Ponts, des Mines et du Gref, enfin surtout les Ponts, se sont donc pris la tête pour repositionner cette instance d’analyse, et d’expertise, qui « élabore et diffuse des recommandations sur les pratiques agricoles destinées à réduire les pollutions liées aux nitrates, phosphates et pesticides. »
Résultat des courses, l’IGE préconise de maintenir le Corpen, mais souligne la nécessité de clarifier son rôle et celui de l’Etat, celui-ci « étant chargé de réglementer et d’assumer une obligation de résultat ».
Ergo, on remet tout à plat, à commencer par le statut, les missions et la composition du Corpen.
Pour le reste, l’IGE propose donc pour l’instant de « relier le secrétariat du Corpen au commissariat général au développement durable », et estime qu’une évaluation périodique de l’action doit être réalisée. Encore heureux.
Bref, la grande révolution verte est en marche.
Quant à savoir si les taux de pesticides, nitrates et phosphates dans l’eau vont diminuer ?
– Un ce n’est pas le sujet.
– Deux, on verra ça avec l’IFEN.
– Non, on vient de liquider l’IFEN.
– Le Commissariat général au développement durable travaillera à développer les synergies nécessaires entre l’ONEMA-BRGM-INERIS-CEMAGREF, aux fins de développer des indicateurs fiables qui permettront d’évaluer la pertinence des propositions émanant des Grenelle 1,2,3, qui feront l’objet d’une revue annuelle afin d’adapter le dispositif aux desiderata de l’UIPP.
– Euh, non, ma fourche a langué.
Amis de l’écologie, bonsoir.
Lire :
commentaires
hum,
je n’avais pas vu qu’il y avait déjà une page en cours sur la question... Je pense qu’il faut répondre à cette consultation, quitte à intervenir sur le questionnaire comme je l’ai fait, et parce qu’il y a invitation à s’exprimer, c’est si rare !
Bonjour,
En 2005 il s’agissait de la réalisation d’un état des lieux préalable, qui a été totalement ratée sous l’angle de la consultation du public. Cette fois-ci, en dépit des 6 millions d’euros investis ça n’est guère mieux, voir les différents articles consacrés à cette "grande consultation nationale" en archives...
Bonsoir,
il y a environ deux ou trois semaines, j’ai trouvé dans ma boîte aux lettres un feuillet 3 volets intitulé "L’eau c’est la vie, donnez-nous votre avis !". Je précise tout de suite que ce document n’est pas distribué avec les pub et autres gratuits, interdits de séjour dans ma boîte aux lettres.
Donc : consultation nationale du 15 avril au 15 octobre 2008. Un bref édito de Borloo, un autre de Guellec, président du comité du bassin Loire-Bretagne. Un topo sur l’eau du bassin. "Notre proposition pour les eaux de nos régions en 2015". Un questionnaire à renvoyer avec cases à cocher et la possibilité d’exprimer, par texte libre, deux points sur lesquels on souhaite insister. Les propositions seraient intéressantes si on ne passait pas trop rapidement sur les industries (gourmandes en eau, polluantes et produisant des choses inutiles), l’agriculture intensives et surtout l’élevage intensif qui lui fait carrément défaut ! Incroyable dans une région ou l’élevage en batterie de porcs et de volailles nuit gravement à la santé publique !
Parmi les cases à cocher, on peut préciser si il faut aller plus loin que les propositions annoncées et si oui, le citoyen est-il prêt à payer plus. Hé hé hé ! Perso j’ai rayé la dernière mention et remplacé par pollueur-payeur (ça doit être un oubli, c’est nulle part).
Bref, ce que je voulais dire surtout, c’est que les potes du quartier à qui j’en ai parlé n’ont pas trouvé cette consultation nationale dans leur boîte aux lettres ! Et pourtant c’est bien écrit, consultation nationale ! Étonnant, non ? De même, dans ce document, on parle d’une consultation qui aurait eu lieu en 2005, je ne l’ai pas vu passer !!!
Avant d’envoyer ma réponse à la consultation, j’ai scanné le document, je le mets à disposition...
Amitiés