Le « consensus de la place » n’est pas favorable au leader mondial de l’eau et des services à l’environnement. Le cours de l’action a dévissé de près de 12% en deux jours. Le marché s’interroge sur la capacité du groupe à « répercuter la hausse de ses coûts » ... On n’est jamais si bien trahi que par les siens, en l’espèce Goldman Sachs. Voilà qui devrait faire réfléchir élus et collectivités enclins à contracter avec le géant français.
Sidérant plongeon. L’action de Veolia Environnement a perdu près de 12% en moins de deux jours....
Quelques révisions de la notation d’un quarteron d’agences financières font surréagir les marchés. On aurait presque pitié pour les pauvres bougres qui seront sacrifiés sur l’autel de la compétitivité retrouvée.
Le plus intéressant c’est sans doute le jugement sans appel de Goldman Sachs, qui pointe "l’incapacité (du groupe) à répercuter la hausse de ses coûts." Traduire que les usagers se rebiffent...
Déjà, le 13 mai dernier, négatif depuis deux ans sur la valeur, UBS redevenait « neutre » sur Veolia après la baisse de 30% du titre depuis le début de l’année. S’il affichait un objectif de cours de 49 euros sur l’action, alors en hausse de 0,77% à 44,02 euros, l’analyste conseillait d’attendre avant de reprendre position sur la valeur. A court terme en effet, il estimait que plusieurs éléments pourraient peser sur Veolia, parmi lesquels des arbitrages en faveur de Suez Environnement, de nouvelles révisions en baisse des prévisions de marché, et le fait que le titre continue de profiter d’une prime de 30% sur son secteur et de 40% sur le marché.
Reste que la descente aux enfers se poursuit. Au cours actuel le titre a retrouvé son niveau d’août 2006... Et les choses ne vont évidemment pas s’arranger avec l’entrée en bourse de Suez environnement, prévue pour le mois de juillet prochain.
Qui a dit que les grands groupes de services aux collectivités étaient les champions de la « création de valeur » ?
Evidemment au train où se dégradent pouvoir d’achat, activité économique, et avec une inflation au zénith, le « consentement à payer » de l’usager qui voit s’envoler le montant de la facture d’eau va très probablement lui aussi devoir être revu à la baisse. D’où la difficulté de « répercuter la hausse de ses coûts » sur ledit usager...
Déjà que Veolia n’était pas franchement notre tasse de thé, si de surcroît le cours dévisse, comment diable les collectivités vont elles pouvoir accorder du crédit au « géant mondial de l’eau » ?
Avanti popolo, la republicisation est en marche.
Enfin, en Ile-de-France, ça patine encore un peu, puisque comme le narre le site d’information en ligne Bakchich le 11 juin 2008, le président du plus important syndicat des eaux français et européen vient de gagner une manche face à une opposition qui rêve d’écorner encore un peu plus les marges faramineuses de Veolia, titulaire du contrat.
Lire aussi :
Veolia en difficulté à Paris et en banlieue parisienne : la bourse s’inquiète
Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 mai 2008
Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 mai 2008
Crise économique et factures d’eau
Les eaux glacées du calcul égoïste, 11 juin 2008
L’action de Veolia environnement boit la tasse
Les eaux glacées du calcul égoïste, 11 juin 2008
Veolia environnement poursuit sa chute en bourse
La Tribune, 11 juin 2008
UNE CITATION :
"L’ancien n’est pas complètement mort, le nouveau n’est pas encore né. La lutte va être terrible."
Antonio Gramsci.
A SONG :
El pueblo unido jama sera vencido
A MOVIE :
by Orson Welles
commentaires
« Quilapayún - El pueblo unido jamás será vencido »
Je ne parle pas l’espagnole ni le lis, mais j’ai tout compris ! Formidable ! EL PUEBLO UNIDO....
Peut-être que l’action boursière de veolia boit la tasse, mais ma facture semestrielle prend l’eau.
– Abonnement part distributeur : +1,854%
– Consommation part distributeur au m3 : +1,473%
– Consommation part syndicale au m3 : +25,38%
– Organismes publics pollution sur consommation (nouvelle rubrique) : +0,0737€/m3
Un dépliant joint à la facture édité par EAU SEINE MARITIME tente de justifier le bien fondé de cette nouvelle ponction sous le titre « A QUOI SERVENT NOS REDEVANCES » :
– Le législateur a voulu....
– Pour lutter contre la pollution des eaux (des agriculteurs ?)
– Ces redevances financent les travaux destinées à :
. lutter contre la pollution (stations d’épuration,anc...)
. protèger la santé en limitant les substances toxiques dans l’eau, notamment les pesticides (agricoles toujours)
...
Sauf que les dispositifs déja prévus pour protèger les points de captage ne sont pas appliqués et l’on sait que ces points de captage sont pollués par les agriculteurs et leur utilisation de produits phytosanitaires. Mais les autorités sanitaires (DGS, ddass, police de l’eau...) ferment les yeux et le procureur de la republique classent les plaintes des usagers pour « infraction insuffisamment caractérisée. »
Mais pour piquer le pognon à la source, pas de problème. Tous les élus s’entendent comme larron en foire pour faire confiance aux professionnels de la flotte, pour la simple raison qu’ils n’y comprennent rien de rien... à part quelques uns qui se rincent et pour qui ça baigne et... qui fument de gros cigares qui puent.