Le collectif citoyen « Bassines Non Merci » (BNM) réagit à des dégradations dont ont été victimes certains exploitants des Deux Sèvres, sur les communes d’Aigondigné et de Prahecq.
"Puisque la coopérative de l’eau semble vouloir établir un lien entre ces évènements et le projet de 16 bassines dont elle est porteuse, le collectif citoyen tient à redire ici plusieurs principes qui lui sont chers :
BNM : « Nous n’avons pas le monopole de la colère contre l’irrigation intensive et les projets de bassines »
– Notre collectif n’a jamais encouragé les citoyens qui le soutiennent et le suivent, à agir de la sorte. Bien au contraire, BNM tient à réaffirmer ses valeurs de non-violence et de respect des individus, des familles et de la « sphère privée ». A ce titre, nous considérons que la dégradation de matériel agricole et tout autre outil de travail est contre-productive dans l’opinion publique.
Elle donne beau jeu aux porteurs de projet pour se présenter dans une posture de victimisation et de passer sous silence les nombreuses exactions commises par certains exploitants ces derniers mois (attaque de la caravane citoyenne en juillet 2019 à la Grève-sur-le-Mignon, menaces et dégradations au domicile de certains militants de BNM, non respect des arrêtés préfectoraux en terme d’irrigation, arrachage de haies, épandages abusifs…)
Le collectif émet l’hypothèse que c’est certainement suite à ces différentes exactions que certains citoyens décident, de leur propre chef, d’agir par d’autres moyens, reprochant à notre collectif « le dogme de la non-violence » qui nous est cher (cf la lettre signée des Tritons masqués suite au tag sur la mairie d’Amuré).
– Les actions de Bassines Non Merci se situent dans le respect des règles démocratiques et républicaines, au grand jour et à visage découvert. Si BNM fait parfois appel à la désobéissance civile, c’est quand, justement, ces mêmes règles sont bafouées et que les instances décisionnaires et leurs représentants décident sciemment d’outrepasser le droit et l’intérêt général.
Aussi les actions de BNM ont pu viser la préfecture des Deux Sèvres , le parc naturel régional ou le conseil communautaire de la CAN , mais toujours dans le cadre de la liberté de manifestation et d’expression.
– BNM N’A PAS LE MONOPOLE DE LA COLERE vis-à-vis de ce projet absurde visant à accaparer un bien commun, notre eau, au profit de quelques uns (qui sont souvent les mêmes qui tardent à enclencher réellement le nécessaire changement de logiciel qui devrait les emmener à changer urgemment leur mode de production, dans une optique de relocalisation des productions pour nourrir les habitants de leur territoire et d’adaptation au réchauffement climatique).
– BNM redoute que ce type de dégradations ne se multiplie si la volonté de passer en force et de commencer les travaux au printemps 2021 venait à se confirmer. BNM n’a pas le pouvoir de dicter aux citoyens en colère la conduite à adopter.
BNM craint que les porteurs de projet et la préfecture des Deux Sèvres n’ait pas tiré tous les enseignements du rapport de mission « Prud’homme-Tuffnell » sur les conflits d’usage en situation de pénuries d’eau.
– BNM invite à une réelle réouverture des négociations pour aboutir à un véritable projet de territoire pour l’alimentation et l’eau co-construit et admissible par tous, à l’image de ce qui se construit actuellement dans la vallée du Testou (Sivens).
Il rappelle une nouvelle fois que notre collectif a bel et bien été exclu des négociations autour du protocole d’accord. BNM rappelle que de nombreux acteurs incontournables (parc naturel marin, mytiliculteurs , acteurs du tourisme, représentant des communes de l’ensemble du bassin versant…) n’ont pas été invité aux différents groupes de travail et instances de mise en place de ce protocole (commission d’évaluation et de suivi, comité scientifique et technique...)
Si les porteurs de projet nous invitent à un nouvel espace de discussion et de débat, nous répondrons positivement à cette invitation.
– BNM invite les citoyens qui, comme nous, restent attachés à l’action citoyenne et non-violente, à nous rejoindre le 11 octobre à Epannes, pour une manifestation de masse annoncée comme l’« Ultime Bataille » qui devra faire renoncer les financeurs, à savoir l’Agence de l’eau et la Région Nouvelle Aquitaine."