Propriété du groupe Bayard Presse, créé par la congrégation des Assomptionnistes, qui le détient toujours, le quotidien La Croix (95 000 abonnés), a publié le 12 juillet une « enquête », à charge, sur le conflit vieux de plusieurs années qui oppose dans la Sèvre niortaise et le Marais poitevin irrigants et défenseurs de l’environnement autour d’un projet, contesté et contestable, de création de nouvelles bassines pour l’irrigation, porté par une minorité de la profession agricole.
Le quotidien La Croix est régulièrement présenté comme l’arbitre des élégances en matière de déontologie journalistique.
Ici on se croirait revenu avant le petit père Combes et avant la loi de 1905, avec la sainte alliance du Château et des manants contre les « partageux », soit une « enquête » scandaleusement à charge avec la main de La Croix prise en flagrant délit sur la vanne de l’irrigation.
D’où le droit de réponse reproduit ci-après de « Bassines non merci »…
« Madame Guillemette de Préval, rédactrice de l’article "Sécheresse : dans les Deux Sèvres, la longue bataille des retenues d’eau", paru le 12 août 2020 dans le quotidien La Croix.
Monsieur Guillaume Goubert, directeur de "la Croix"
Suite à la parution de l’article du 12 août 2020, et dont le collectif Citoyen "Bassines Non Merci" a pris connaissance, nous voulions vous faire part de ces différentes observations, et sollicitons auprès de vous, la rédaction d’un nouvel article en réponse, dans lequel les différentes parties opposées au projet des 16 bassines de la Sèvre Niortaise et du Mignon pourraient faire état des raisons qui les poussent à continuer à lutter contre ce projet aberrant et démentiel.
En effet, notre collectif est mentionné en ces termes sans qu’aucun de nos représentants n’aient été questionné pour vérifier la véracité de ces propos.
"Après un temps d’hésitation dans chacun des camps, tous se rendent aux discussions, excepté le collectif citoyens « Bassines non merci », un groupe militant écologiste assez puissant localement qui s’oppose par principe à la construction des retenues d’eau".
Sur ces points précis, nous tenons à vous faire savoir que :
– 1. notre collectif a été exclu des négociations par les services de l’Etat et madame le Préfet David, celle ci prétextant l’envoi d’un courrier d’information adressé par notre collectif aux propriétaires des terrains sur lesquels les bassines devaient s’édifier, ce qui a eu pour effet le retrait d’un propriétaire sur la bassine de Saint Hilaire la Palud et l’annulation de sa construction.
– 2. BNM n’est pas opposé "par principe" à la construction de retenues d’eau.
Depuis le début, BNM rappelle qu’une irrigation, ciblée pour les productions essentielles à une alimentation saine et devant pourvoir en priorité au besoin du territoire est entendable et nécessaire (maraichage, soutien à l’élevage à l’herbe et à la luzerne, céréales panifiables et consommables localement), alors que ce projet est clairement destiné à maintenir une culture vouée à l’export et à la spéculation sur les marchés internationaux (mais grain, blé dur...)
BNM dénonce le principe de captation de l’eau des nappes phréatiques et la manipulation des porteurs de projets qui laissent croire que l’eau des bassines "tombent du ciel" ou serait prelevé dans le Marais poitevin lors des périodes de crues.
Enfin sur le vocabulaire, le terme de "retenues" est inadapté et porteur de l’idée que les bassines "retiendraient" l’eau de ruissellement - la encore celà porte à confusion, les bassines devant bien être remplies avec de l’eau des nappes phréatiques (à grand renfort d’électricité, 1KW par mêtre cube distribué soit 7,5 millions de kw par année d’exploitation.
Alors que de nombreux porteurs et soutiens du projet (Le président de la coop de l’eau, M Boudeau, M Thierry Géant, adjoint d’Amuré, irrigant et bénéficiaire des bassines, Mme La députée Delphine Batho, François Marie Pellerin, (membre de Deux Sèvres Nature et de la Coordination du marais Poitevin) ont été interrogés et ont pu développer leurs argumentaires, aucun des opposants (pourtant nombreux) n’a été contacté.
Dans un traitement équitable et équilibré de l’information, nous vous demandons instamment de bien vouloir considérer les demandes suivantes :
– apporter un rectificatif aux informations erronées ou incomplètes relevées dans l’article (voir la pièce jointe)
– et/ou rédiger un nouvel article dans lequel l’ensemble des forces d’opposition pourront développer à leur tour leur arguments démontrant l’aberration sociétale que représentent ces projets visant à confisquer l’eau bien commun au profit de quelques uns, pour continuer à faire vivre sous perfusion le modèle agricole dominant, le moins résilient.
– veuillez trouver ci joint les contacts des différents interlocuteurs représentant de multiples associations, élus, mouvements politiques ou citoyens, représentants de syndicats agricoles qui continuent de dénoncer ce projet selon des angles qui leur sont propres :
– Benoit Biteau,paysan, conseiller régional Nouvelle Aquitaine, et député européen.
benoit.biteau@nouvelle-aquitaine.fr
– Jean François Perigné, paysan de la mer, porte parole et représentant "Eau" pour la Confédération paysanne
jfperigne@gmail.com
– Amandine Pacault, maraichère et porte parole de la confédération paysanne 79
pacaultamandine@yahoo.fr
– Loic Prudhomme, député et président de la mission parlementaire sur "les conflits d’usage en situation de pénurie d’eau"
loic.prudhomme@assemblee-nationale.fr
– Patrick Picaud, président de Nature Environnement 17 (Charente Maritime)
pat.picaud@wanadoo.fr
– Klaus Waldeck , président de Poitou Charentes Nature
waldeck.klaus@orange.fr
– Joelle Lallemand, présidente de l’APIEEE (Association de Protection d’Informations et d’Etude de l’Eau et de son Environnement)
lallemand.joelle@gmail.com
– Jean Jacques Guillet, ancien maire d’Amuré et porte parole de Bassines Non Merci
jjguillet@cegetel.net
– Julien Le Guet, batelier dans le marais Poitevin et porte parole de Bassines Non Merci
leguetj@gmail.com
Nous pourrons également, à votre demande, vous faire parvenir les numéros de téléphones ainsi que d’autres contacts d’autres organisations, si vous veniez à vouloir mettre en lumière toute la diversité du mouvement d’opposition que rencontrent ces projets de réserves d’eau (Vienne Nature, UFC que Choisir, EELV National, France Insoumise et PCF au niveau national, CGT, Extinction Rébellion, Gilets Jaunes Poitou Charentes...)
Espérant vivement que soucieux du pluralisme et du respect de la diversité des points de vues, vous saurez répondre positivement à nos légitimes requêtes.
Veuillez agréer, madame De Préval, monsieur Goubert, l’expression de nos citoyennes salutations.
Très cordialement
Julien Le Guet pour le collectif "bassines Non Merci" »
Sur les consultations publiques...
Suite à la parution sur le site de la préfecture des Deux Sèvres de la synthèse des observations faites dans la cadre de la consultation en ligne en lien avec l’arrêté intedépartemental autorisant la construction des seize bassines de la Sèvre Niortaise, veuillez trouvez en pièce jointe le communiqué de presse du collectif citoyen Bassines Non Merci. Celui ci dénonce ce nouvel épisode de déni de démocratie dont le dossier des bassines des Deux Sèvres est déjà largement entaché.
Nous vous invitons également à consulter le numéro 3 de BNM.TV qui peut être vous aidera à mieux comprendre ce que devrait être le bon fonctionnement hydraulique du marais poitevin
Bonne lecture
Julien Le Guet pour le collectif "Bassines non merci"
Lire aussi :
– 7 questions sur les restrictions d’eau
https://www.60millions-mag.com/2020/08/14/secheresse-7-questions-sur-les-restrictions-d-eau-17618
60 millions de consommateurs.
Pendant que le préfet s’inquiète de la situation hydrologique du 77, les agriculteurs arrosent sous un soleil de plomb des cultures, pour certaines destinées à produire du gaz !
Association de Défense de l’ENvironnement de Claye-Souilly et ses Alentours, 2 août 2020 -.
– Voir aussi le CEREMA qui en remet une couche sur le Re-use :
https://www.cerema.fr/fr/actualites/conflits-usage-lors-penuries-eau-audition-mission