Nous évoquions ici même le 31 mai dernier, alors que le « concombre espagnol » faisait figure de suspect n° 1 dans l’épidémie ayant provoqué une trentaine de morts en Allemagne, l’hypothèse d’une contamination par le biais d’une irrigation provenant de la réutilisation des eaux usées, nouveau levier de croissance pour les entreprises du secteur qui en font la promotion éhontée… par temps de sécheresse. Alors que la piste des « graines germées » semble se confirmer, en Allemagne comme à Bègles, en France, l’hypothèse de l’implication du « re-use » dans la contamination des graines cultivées en Egypte nous semble devoir être considérée avec attention…
Lors même que Veolia et Suez, arguant de la sécheresse, en profitent pour faire dans les colonnes du Point du 23 juin dernier la promo du « re-use » au-delà du raisonnable, il appert que ce seraient des graines de fenugrec, une légumineuse prospérant sous le climat égyptien, qui seraient à l’origine des carnages-bio enregistrés en Allemagne et à Bègles.
Difficilement contestable si l’on en croit les informations publiées par un site proche du lobby agricole, mais toujours remarquablement informé, qui en profite pour descendre le bio, c’est de bonne guerre, mais pointe lui aussi discrètement l’eau comme vecteur possible de la contamination…
Bigre !
L’Egypte !!! Ses pyramides, ses temples... Et le plus grand système de « Re-use » au monde.
Le Nil étant un égout à ciel ouvert (tant mieux pour les UV), et certaines cultures d’exportation sous contrat se faisant avec du « Re-use » urbain (photos sous peu, ne quittez pas l’antenne), dans les terres nouvelles (« New reclaimed lands ») de Port Saïd par exemple…
Le tout avec nos amis de Suez... tiens, tiens, vous avez dit Suez ? Le fiasco du canal est vengé.
Il nous revient que l’ancien ministre des ressources en eau et de l’irrigation, M. Mahmoud Abu Zeid, ancien président du Conseil mondial de l’eau, était un fervent partisan du « Re-use »…
Un beau concombre à mèche lente pour « Marseille 2012 » !
Au fait, combien de morts en Egypte ?
Que fait Orsenna ?
commentaires
Bonjour,
Personnellement je suis absolumnet contre l’utilisation des boues de station en agriculture, comme cela est intensément pratiqué aux USA et, quand même moins, chez nous.
Les risques me paraissent importants, alors que l’apport fertilisant est insuffisant car incomplet...
Pour le re-use, je pense au contraire que c’est indispensable dans des pays où l’eau est trop rare, comme au moyen-orient.
Cependant, comme le souligne l’article que vous citez :
"...utiliser des eaux usées, bien traitées, sur des cultures de transformation qui ne sont pas consommées crues ou directement", a ajouté Marc Reneaume"
Ces nuances changent quand même radicalement le propos, d’une part quand à l’application ciblée sur certaines cultures, et d’autre part parce qu’il faut que ces eaux soient évidemment particulièrement bien traitées, donc par des professionnels...
Moyennant ces conditions, oui à la ré-utilisation des eaux usées, qui offre en outre l’avantage de pouvoir inciter des pays à développer le traitement des eaux usées, ce qu’ils ne feraient autrement pas, continuant ainsi à polluer un peu plus les mers et océans.
Bref, c’est une démarche doublement écologique et qui peut exister car incitée par un intérêt financier pour des pays en développement.
Pour la France, l’europe se charge d’inciter à traiter correctement partout et nous avons suffisamment d’eau quoi qu’on en dise un peu partout. Suffit d’adapter les cultures et les modes d’irrigation dans certaines zones : la baisse des nappes dont on nous rabat les oreilles (question de mode, chacun voulant montrer qu’il est écolo, et de préfets qui ont envie d’exister tout en se couvrant) est bien plus le fait de l’urbanisation aveugle et mal menée que de la sécheresse ambiante...
Bonjour Monsieur
Etant un fidèle lecteur de votre site, je vous soumets ci-dessous à toute fin utile, des informations en lien avec votre sujet !
Article Figaro du 18/08/11 :
– http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/18/97001-20110618FILWWW00455-allemagne-eceh-dans-un-ruisseau.php
Mais également source étrangère :
– http://www.thelocal.de/national/20110618-35737.html
Article Infoguerilla du 29/06/11
– http://infoguerilla.fr/?p=10761
Article Le Monde 29/06/11 :
– http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/29/bacterie-e-coli-la-cause-de-l-epidemie-reste-mysterieuse_1542308_3244.html
– http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/29/l-agriculture-biologique-des-soupcons-mais-pas-de-preuves_1542329_3244.html#ens_id=1529021
– http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/29/e-coli-des-graines-importees-d-egypte-mises-en-cause_1542727_3244.html#ens_id=1529021
J’ai également trouvé sur le site de l’Anses, un rapport de l’ex Afssa d’Avril 2003 intitulé « Bilan des connaissances relatives aux Escherichia coli producteur de Shiga- toxines (STEC) ».
– http://www.anses.fr/Documents/MIC-Ra-STEC.pdf
J’ai été très surpris de constater que la mise en place d’un suivi épidémiologique par les autorités Françaises date que de 1996 par le Réseau National de Santé Publique (devenu Institut de Veille Sanitaire (InVS)) et prioritairement sur les infections à SHU.
Voir question n° 9 : Quel est le système de surveillance des infections à STEC en France ?
Vous constaterez également que E. coli 0157 est également responsable dans le monde de décès.
Bonne lecture
Cordialement
M. Christian COULMAIN