Achevé un mois avant sa mort avant 1944, le chef d’œuvre de l’écrivain haïtien Jacques Roumain vient de bénéficier d’une opportune réédition (*)
Il raconte les affres d’un village frappé par la sécheresse. Alors que l’eau coulait autrefois dans Fonds-Rouge, les champs de mil et de maïs qui couvraient la colline ont laissé place à la poussière et à la désolation.
Manuel, un gaillard fort en tête, revient d’un séjour à Cuba avec l’intention de construire un canal. Mais la résignation des habitants et les querelles intestines font obstacle. Sans compter que l’amour naissant entre lui et Anaïse attise les jalousies…
Le roman donne à voir toutes les facettes d’un auteur qui a profondément marqué l’histoire de son pays.
Poète, son écriture regorge de trouvailles linguistiques. Nouvelliste, il ménage le suspense, peignant avec la même aisance décors, personnages et émotions. Ethnographe, sa description des mœurs paysannes confine à l’enquête de terrain.
Et surtout, fondateur du parti communiste haïtien, il livre une parabole chatoyante sur la nécessité de lutter ensemble pour atteindre le bien commun,. Postface de Jacques Stephen Alexis.
(*) Gouverneurs de la rosée. Jacques Roumain, Ed. Zulma, 216 pages, 8,50 euros.