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NE PAS CLIQUER
LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
VAGUES
Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique
par Marc Laimé, 6 mai 2008

Les politiques publiques de l’eau sont en crise. Crise environnementale, crise financière, crise de gouvernance... Insensiblement, un nouveau phénomène monte en puissance depuis quelques années, et contribue lui aussi à bouleverser les « fondamentaux » de la gestion de l’eau. Institutions et collectivités sont encore très loin d’avoir pris la mesure de l’impact à venir de l’individualisation croissante des comportements face à l’eau. D’usagers passifs les individus se réapproprient désormais les enjeux de la gestion de l’eau. Nous y sommes d’ailleurs instamment invités par le flot de messages qu’émettent les acteurs « officiels » promouvant à tour de bras comportement responsable, économies d’eau, gestion « alternative » des eaux pluviales, réhabilitation du patrimoine aquatique... En écho émergent des milliers d’initiatives individuelles ou de micro-initiatives collectives, impossibles à quantifier avec précision. Mais, dès lors que les discours officiels font de plus en plus figure de pure réthorique, apparaît chez celles et ceux qui prennent le message au sérieux la tentation de « l’eau-tarcie ». Un véritable phénomène de société émergent, qui va à son tour, à son corps défendant, faire apparaître plus crûment encore la crise systémique qui affecte la gestion de l’eau.

Sous un angle sociologique, la saga de l’assainissement non collectif que suit assidûment Eaux glacées illustre bien cette nouvelle lame de fond : la réappropriation, contrainte et forcée dans le cas de l’ANC, des enjeux de l’eau par des millions d’usagers. Avec, dans ce cas particulier, plusieurs traits qui nous semblent déjà pouvoir entraîner une possible dérive autarcique. Refus d’une réglementation jugée à la fois confuse, arbitraire et inéquitable. Rejet de contraintes imposées brutalement sans pédagogie ni accompagnement. Cristallisation d’une contestation multiforme qui s’étend avec l’ANC à tout le territoire. Discrédit du politique et des institutions qui reconnaissent s’être fourvoyés et n’avoir pas su concevoir une « philosophie » de l’ANC acceptable par tout un chacun. Du coup le risque est grand de voir prévaloir le « chacun pour soi », la fraude, les jacqueries, les arrangements en tout genre, et globalement une capitulation honteuse et inavouée du politique, incapable de faire appliquer une réglementation, et opaque, et par bien des aspects inepte.

Ces différents traits se retrouvent aujourd’hui infiniment plus présents dans l’esprit des usagers du service public de l’eau que n’en a conscience l’institution. Et bien au-delà de la seule question de l’ANC, d’autres tendances se font jour qui vont à leur tour en rajouter dans la complexité croissante de la gestion de l’eau.

La prochaine fois que vous vous aventurerez dans l’une de ces « jardineries » qui ont éclos en lisière de toutes les agglomérations, interrogez le responsable de rayon sur les ventes d’appareils de récupération d’eau de pluie et autres systèmes de filtration. Peut-être serez vous plus chanceux que nous qui nous sommes vu opposer un refus systématique de « communiquer sur ces chiffres »... C’est dire si la question est sensible, et la guerre commerciale féroce. En fait toute cette quincaillerie s’arrache comme des petits pains, avec force « normes » et « homologations » toutes plus ésotériques les unes que les autres... On ne sait donc pas combien de particuliers s’équipent subrepticement d’appareillages en tout genre, qui auront pour effet de continuer à faire chuter les volumes d’eau facturés par les collectivités en charge du service public de l’eau.

Mais c’est pour la bonne cause ! Voire... Ici affleure la nouvelle idéologie de l’autarcie. L’eau est une ressource précieuse, menacée, les autorités qui sont corsetées par les lobbies nous conduisent à la catastrophe, prenons nos affaires en main ! En un étonnant amalgame on va retrouver toute la généalogie des passions post soixante-huitardes, transmuées, relookées, décroissance oblige, sur fond d’individualisme triomphant.

« Groupons nous, et demain, les toilettes sèches, seront le genre humain ! »

L’angoisse millénariste

Ce véritable « raptus » autarcique se produit sur fond d’une sourde angoisse millénariste, attisée par les scénarios qui nous prédisent avec de plus en plus d’acuité depuis plusieurs années d’effroyables catastrophes qui découleront inévitablement de notre incapacité à remettre en cause les modèles de croissance qui attisent le changement climatique.

Entendons nous bien, nul « Allégrisme » dans notre propos. L’impact à venir du changement climatique sera à l’évidence considérable et on ne peut qu’éprouver un pessimisme croissant en constatant le déni que continuent à lui opposer les chantres de la croissance à tout crin.

Reste que c’est bien cette obscure angoisse qui attise irrésistiblement la tentation autarcique.

Emmanuel Lézy, Maître de conférence en Géographie à l’Université de Paris X Nanterre et membre du Laboratoire GECKO (Laboratoire de Géographie Comparée des Nords et des Suds), en offre ainsi une frappante illustration dans l’article, publié le mercredi 7 mai 2008, aussi étayé qu’implacable, dans lequel il prédit qu’une montée des eaux de 70 mètres à la surface du globe à l’horizon des prochaines décennies va nous conduire vers un changement de civilisation qui revêt tous les atours de l’apocalypse.

« En Indonésie, en Birmanie, en Louisiane, au Yucatan, la terre cède ponctuellement mais brutalement du terrain face aux eaux de la mer ou du ciel. La forme du monde est en train de changer. Mais est-ce seulement sa forme ? Tout ce que l’on sait, c’est que le tracé des littoraux, donc la physionomie des continents aura fortement changée dans quelques décennies. Quelle ampleur peut-on envisager pour ce changement, pour un horizon qui nous intéresse (2100) qui nous inquiète (2030) ou qui nous terrorise (2012) ? Quelle ampleur maximale peut-on redouter et à quel rythme l’eau est elle censée monter ?

(...)

« Les géographes ne sont sans doute pas les seuls à entrevoir l’ampleur de la vague économique, politique, militaire et écologique qui nous menace ou plutôt qui a déjà commencer à précipiter des pans entiers du monde dans leur fin. Mais ils ne peuvent manquer de constater que la seule consigne utile à transmettre à l’humanité, face au raz de marée, est là : reculez ! Abandonnez les zones exposées, fussent-elles riches, tournez vous vers vos intérieurs, vos ressources locales, personnelles. L’ère des circulations gratuites est sans doute bientôt révolue. Reculez vers ceux qui occupent aujourd’hui les positions que vous devrez tenir demain. Comment survit-on à la pauvreté, à l’envahissement de son pays ? Comment se chauffe-t-on sans électricité, comment trouve-t-on de l’eau, que peut-on cultiver ici, de quels animaux puis-je me nourrir ? Non pas parce que cela va arriver, mais parce que cela peut arriver et que les plus urbanisés et tertiarisés d’entre nous serons les plus exposés à la vague. »

Autarcie et marché

On aperçoit donc bien ici l’enchaînement des causalités qui conduit l’auteur à nous engager à faire d’ores et déjà sécession.

Pour revenir à nos moutons, et à la gestion de l’eau, il est éminemment probable que nous n’allons pas nous faire beaucoup de nouveaux amis... car de surcroît, nos amis de l’eau-tarcie sont des fana-mili, imperméables à tout message émanant de la face obscure de la force, abominablement stipendiée par Veolia-Suez, Sarkozy, Monsanto, l’AGCS, l’Opus Dei et tutti-frutti.

Autant dire que j’ai à peu près autant de chance d’être audible que Monsanto par un faucheur volontaire ☺

Néanmoins, oyez, oyez, camarades autarciques quelques embarrassantes considérations.

Ce n’est pas pour vos beaux yeux que les parlementaires de l’actuelle majorité, "actionnés" par les Trois Sœurs, comme ne le dirait pas ici le sénateur Legrand, puisqu’il co-préside le Cercle Français de l’eau, multiplient à l’envi les crédits d’impôts destinés à vous précipiter dans les jardineries précitées tous les week-end !

Que nenni, comme l’exprimait sans ambages la tête pensante de Veolia dans l’un des épisodes précédents de notre feuilleton, le service de l’eau ne peut plus supporter aujourd’hui le poids du fardeau dont on l’a frappé, et il est donc tout-à-fait urgent d’imaginer de nouveaux modes de financement qui, surprise, coïncident précisément avec toutes les « aspirations individuelles » qui pourront de ce fait être monétisées, hors paiement de la facture d’eau. Enfin plus exactement, en plus du paiement de la facture d’eau. Facture d’eau dont le montant va s’accroître inexorablement puisque, d’une part, la pollution de la ressource va continuer à s’accroître, et que d’autre part le montant des volumes facturés va lui continuer à décroître...

Donc nouvelle martingale, donc monétisation de tout ce qui ne l’était pas jusqu’ici, donc encouragement surtout à l’individualisation des comportements face à la question de l’eau.

Et c’est ici que la mâchoire d’airain du Kapital se referme impitoyablement sur nos amis des toilettes sèches, de la redynamisation, des toitures végétalisées, des barriques pour l’eau de pluie au fond du jardin et de toutes ces sortes de choses.

D’ailleurs, sur ce point, nous pensons que notre jeune consoeur Hélène Constanty fait fausse route, en narrant dans Backchich le 15 mai 2008,
« comment le lobby de l’eau fait flic-flac dans les couloirs du ministère de la Santé pour éviter que les particuliers installent des récupérateurs d’eau de pluie. »

Comme c’est Veolia qui rédige quasiment tout seul le décret sur la taxe "pluvial" instauré par la LEMA au terme du bagarre épique, tu parles qu’ils vont faire longtemps obstacle à la récupération d’eau de pluie ! La seule question, pour eux, c’est de savoir comment rentabiliser au mieux la dérive autarcique. On a vu que notre ami Antoine Frérot y pense tous les matins en se rasant...

Bon, prenons la question à l’envers. Demain vous gagnez, vous êtes des millions, on compte bien aujourd’hui 60 millions de téléphones portables en France, même en temps de crise l’hystérie collective résiste à tous les aléas, bon demain vous avez gagné. Des quantités colossales de volumes d’eau ne sont plus facturés : le montant de la facture va être multiplié par 2, 3, 5...

Délire ? Les documents diffusés par la Commission nationale de débat particulier, qui a organisé en 2007 une concertation sur les projets de refonte de la station d’épuration d’Achères en banlieue parisienne prévoient qu’avant 2016 le montant de la redevance d’assainissement acquittée par 8 millions de Franciliens va être multipliée par deux...

Et ce n’est pas tout, eau de pluie : taxe, toilettes sèches : taxe, osmoseur : taxe ! Vous n’imaginez tout de même pas qu’on va vous laisser gentiment faire sécession et cesser d’alimenter la pompe à phynances !

En fait le processus est déjà en route, depuis l’adoption de la LEMA du 30 décembre 2006. Puits dans le jardin : redevance, eaux pluviales : taxe, toilettes sèches : taxe.

Ah, les eaux pluviales !
Qui rédige la proposition de décret sur la taxe "pluvial" créée par la LEMA au sein du très discret groupe de travail mis en place par "Mes dates !" ? Veolia... Qui s’ingénie depuis l’été 2007 à en étendre à l’infini, et le taux et l’assiette ? Veolia. Déjà en l’état c’est faramineux, et comme NKM
a suscité un véritable tollé le 21 janvier dernier en déclarant à une rencontre organisée par le SIAAP que cette fameuse taxe devrait être obligatoire, et non facultative, comme le prévoit la LEMA, et qu’il conviendrait de surcroît d’en augmenter le plafond, l’affaire n’a pas fini de nous (pré) occuper, nous y reviendrons.

Bon, déjà, en passant, comme nous y invite l’ami Gérard Borvon, l’eau de pluie, çà va coûter combien à Landerneau ?

Autre facteur de renchérissement du prix de l’eau dans les années à venir, la « gestion patrimoniale des réseaux d’eau » a été abordée dans le cadre de la journée de l’Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee), le 8 avril 2008 à Paris. Diagnostic sans appel. Les collectivités ont la responsabilité de gérer le vieillissement des réseaux d’alimentation en eau potable (AEP) et d’assainissement. Mais l’absence de politique nationale ou territoriale de gestion patrimoniale des réseaux d’eau, et le manque de financements dédiés au renouvellement de réseaux, notamment de la part de l’Etat, laissent à leur tour augurer de très fortes contraintes financières nouvelles dans les années à venir...

Donc, amis de "l’eautarcie", nonobstant vos louables efforts, le cours des choses (entendre impéritie-gabegie-profits-entropie croissante), pourrait bien vous réserver, nolens volens, de douloureuses surprises. Même si, je vous l’accorde, en l’état c’est tentant. Bien sur pour l’heure, comme le phénomène touche essentiellement l’espace rural et péri-urbain, les observatoires des agglomérations boboïsées n’ont pas encore pris la mesure du phénomène. Pour combien de temps ?

Il est tout de même excessivement peu probable que les kilotonnes de pavillons qui enlaidissent nos riantes campagnes cèdent demain la place à des communes autogérées se nourrissant de chardons équitables et récupérant massivement l’eau du ciel pour la cérémonie du thé à l’abricot.

Donc, l’affaire nous semble mal engagée. Non pas que les principes théoriques de l’affaire soient à balancer sur le coin compost sans autre forme de procès.

Nan, l’ennui c’est qu’en l’état la « débrouille individuelle » annihile toute perspective collective. Et c’est bien là que le bât blesse. Convaincu, comme vous, que le mouvement va s’étendre, ses répercussions m’apparaissent critiques. Pire, plus la « débrouille individuelle » sera plébiscitée, plus les pratiques qui portent aujourd’hui atteinte à une gestion soutenable de la ressource y trouveront un encouragement. L’eau est de plus en plus polluée ? Pas grave, puisque individuellement je peux la préserver... Erreur et contre-vérité manifeste. L’eau ne se gère pas tout seul dans son coin, mais collectivement. Certes différemment qu’aujourd’hui, et c’est là tout l’enjeu d’un nouveau paradigme, qui ne pourra résulter que d’une mobilisation collective.

Ici, considérer de même que la croissance rapide des « résidences sécurisées » sur les côtes méditerranéennes, investies par des particuliers disposant de très confortables revenus, dessine de manière caricaturale l’autre extrémité du spectre autarcique. Si l’hypothèse de la balkanisation et de l’entropie l’emportait sur l’indispensable remise à plat des politiques publiques de l’eau et de l’assainissement, on verrait inévitablement fleurir des « principautés » de ce type, gérant « leur » eau en toute autonomie, et au prix fort, comme c’est d’ailleurs déjà le cas aujourd’hui dans plusieurs de ces enclaves de luxe.

Le débat sur l’individualisation des factures d’eau

Depuis plusieurs années un véritable serpent de mer resurgit régulièrement dès qu’il est question de l’individualisation croissante des comportements vis-à-vis de la gestion de l’eau, sous l’angle de l’individualisation des factures, des compteurs, et in fine des contrats d’eau. Notre ami Bernard Barraqué, déjà présent dans le troisième épisode de notre feuilleton, vient tout juste, coïncidence, d’y apporter une contribution majeure.

« Nous savions déjà que dans certains pays, des citoyens étaient tentés par « l’aventure individuelle », consistant à se déconnecter partiellement des services publics. Mais, même si c’est pour contribuer à un développement plus durable qu’ils faisaient le choix d’une citerne ou d’un puits privé, voire d’un technique ‘Ecosan’ pour traiter leurs eaux usées sur place, un rapprochement pouvait être fait avec les grandes villes du Tiers Monde où c’est la mauvaise qualité du service public (notamment la discontinuité du service) qui poussait les habitants à adopter des solutions compensatoires, qui à leur tour tendaient à aggraver la crise des services publics, et à les maintenir dans un état où les habitants n’avaient pas confiance en eux... Or, c’est dans ces situations que, par absence de solidarité, les plus démunis finissent par payer l’eau le plus cher (...). »

Cet extrait de la synthèse de l’étude qu’il vient de rendre publique, réalisée pour le compte de la Mairie de Paris et de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, apporte à l’évidence de l’eau à notre moulin, raison pour laquelle nous y faisons très malignement référence ☺

En effet, cette étude souligne que la pose de compteurs d’eau individuels dans les immeubles collectifs est une solution onéreuse qui n’entraîne pas de diminution des consommations, contrairement à ce qu’un discours convenu, et pas totalement désintéressé, laisse entendre depuis plusieurs années.

Et affirme qu’on ne peut, à la fois, poursuivre un objectif d’équité consumériste et un objectif de justice sociale à travers la même formule tarifaire concernant l’eau. Bernard Barraqué incite donc la mairie de Paris, qui voulait évaluer la possibilité d’une individualisation des factures d’eau et de la mise en place d’une tarification par blocs croissants, à conserver des compteurs en pied d’immeuble.
 (La tarification « par blocs croissants signifie que les premiers mètres cubes d’eau consommés peuvent être fournis gratuitement aux personnes à faible revenu.)


Aujourd’hui les gérants d’immeubles répartissent les charges d’eau en se basant sur les mesures du compteur général, et des compteurs divisionnaires le cas échéant. Mais l’article 93 de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) de 2000 a introduit la possibilité d’individualiser les factures d’eau. Le groupe Veolia a ainsi évalué, soulignait le Journal de l’environnement, à 50 euros l’abonnement annuel à payer, et Bernard Barraqué estime donc qu’une personne âgée vivant seule dans un immeuble et consommant 40 mètres cubes d’eau par an doit consommer 15 mètres cubes de moins – ce qui n’est pas rien - pour espérer payer moins cher qu’avant la pose d’un compteur individuel.



Une précédente étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), datant de 2005 évoquait déjà les obstacles à la généralisation de ce mode de tarification, par exemple la modification de la « répartition des responsabilités dans le recouvrement des factures d’eau, entre gestionnaires de l’habitat, syndicats des eaux et distributeurs d’eau ».

Mais pour Bernard Barraqué, les bailleurs sociaux étaient séduits par ce système, pensant que les impayés seraient désormais gérés par les compagnies d’eau. Il a donc mené des comparaisons avant/après la pose de compteurs individuels chez des personnes vivant en immeuble.



A Paris, la consommation de trois immeubles étudiés n’a pas diminué. A Toulon, les consommations d’un HLM de 51 logements n’ont pas baissé significativement. Le montant des factures a progressé de 30% avant et après la pose de compteurs individuels et le pourcentage d’impayés s’est avéré très élevé, les abonnements étant considérés comme trop chers par certains abonnés.
Bien que les contextes soient chaque fois différents, l’étude souligne qu’à l’étranger, des changements tarifaires se sont souvent soldés par des échecs.

Selon Bernard Barraqué, en Flandres belges, une tarification par blocs croissants (volume initial gratuit de 15 m3/personne/an) a eu des « effets nettement régressifs » car les ménages les plus riches sont dans cette zone géographique ceux qui ont le plus d’enfants. Ils sont donc avantagés par rapport aux catégories sociales fragiles.

Finalement, le chercheur estime que l’aide sociale liée aux services d’eau, qui ne peut être introduite dans le cas d’un comptage collectif, doit être apportée en France dans le cadre d’une aide générale non spécifique à l’eau (diminution de loyer, augmentation des aides au logement…).


Sur ce point particulier on voit donc sans conteste que « l’individualisation » n’apporte aucune réponse pertinente, tant en matière de tarification sociale que de gestion optimale de la ressource.

Un constat qui nous semble mériter d’être médité, dans le contexte plus général de l’individualisation croissante des comportements vis-à-vis de la gestion des ressources en eau, dont vous aurez déjà compris que nous l’observons d’un œil critique, sous l’angle d’une « tentation autarcique » grosse de périls.

L’étude de Bernard Barraqué

Une lame de fond ?

En attendant, et en illustration de ce qui précède, exploration sommaire de la galaxie autarcique. Où l’on va voir que ça bouillonne, phosphore, invente, vitupère à qui mieux-mieux, pour la bonne cause certes, mais au risque nous semble-t-il de voir se mettre en place le scénario évoqué ci-dessus.

Bouygues, Merlin et Nexity ne sont certes pas encore menacés, loin s’en faut, de voir les dividendes servis à leurs actionnaires chuter à la vitesse des « subprimes », et des constellations de yourtes gagner les « territoires libérés » que rêve de présider la télé-évangéliste illuminée accro au chabichou. N’empêche que, « revisitant » les grands classiques ardéchois des seventies, de sympathiques tribus de néo-néos, enfin genre les enfants des néos, explorent assidûment les sentiers de l’Eco-habitat qui nous offrent désormais sur la Toile mille et un kits de survie en zone bientôt libérée des contingences des panzerdivisions du BTP.

Ainsi du portail sidérant sis en plein cœur de la Bretagne, mitonné par nos amis d’Approche écohabitat

Ca vaut le détour pour qui ne rechigne pas à l’aventure. Et une fois embarqué vous voguerez de découverte en découverte. Avec par exemple « Notre maison ossature en bois dans le Périgord pourpre »

Réminiscences d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, j’ai l’impression de revivre la lecture fiévreuse des trois volumes d’anthologie du Catalogue des Ressources, pieusement conservés après les avoir acquis de haute lutte dans la mémorable, et bien nommée, librairie « Alternatives » de la grande époque... Avec un étrange effet de télé-réalité puisque nous voilà invités à suivre "online" les aventures mémorables des néos-néos à la recherche du top du top de la pompe à chaleur. Et, enfer et damnation, on peut y passer des heures, comme par exemple chez Carine, Sylvain, et leur maison bioclimatique nantaise.

Tout comme chez Jojo et sa maison en bois à Portsall

Quoi de plus sympathique m’objecterez-vous que de voir ainsi foisonner mille et une Association de bienfaiteurs ?

Certes, certes, je dois être à force immunisé contre le virus qui me ferait passer des nuits entières à m’extasier sur le terrific (entendre remarquable) dossier que consacre Ecologie appliquée à la récupération de l’eau de pluie. Récupération qui nous inspire moult questionnements et que nous ne plébiscitons pas outrageusement, à l’instar de la redoutable camarilla d’aficionados qui suit.

Les fanas-milis

Vavavoom, en matière d’eau de pluie, Pierre « l’écoleau » est déjà un vieux de la vieille, qui nous invite à découvrir l’eau dans tous ses états. Convaincu que l’avenir lui tend les bras, il vient tout juste de créer l’association qui portera le message que l’eau de pluie est l’avenir du genre humain...

Avec Ecoblog sans censure « l’écoblog d’informations non officielles sur l’état des cours d’eau », on voit poindre l’idée qu’on nous raconte largement des histoires. Pas faux et bien vu. Où l’on voit bien accessoirement que le déluge d’infos « officielles » ne fait plus recette.

Mais vous n’avez encore rien vu ! Avec Effervesciences on monte d’un cran, car ici c’est toute une vision du monde qui se fait jour. Tremblez infâmes matérialistes à l’esprit étroit !

Kif-kif avec Hydroland, qui nous accueille même en musique, avant de plonger dans les eaux continentales, souterraines, naturelles, potables, pas d’inquiétude, y en aura pour tout le monde !

Reste qu’une immersion répétée nous conduirait rapidement au vertige. Vite, une pause avec L’eau que nous buvons, qui a le mérite de synthétiser des données de base trop souvent oubliées ou méconnues.

On parlait de théorie ? Attention ici c’est violent. La bible du Doktor Joseph Orszâgh n’est pas à mettre dans toutes les mains. Enfin, les mains éclairées çà ira. Car l’Eautarcie flirte ici avec la religion révélée. A consommer avec modération. Et encore, pas sur du tout que la faculté opine. Loin s’en faut.

Et tiens, puisque l’eau c’est la vie, un petit tour par Akwa dont le site respectable nous en convainc aisément, si besoin était.

Dans un autre registre, Activart nous montre bien lui aussi que l’information institutionnelle a déjà perdu la bataille, car mille et un sites nous convient désormais à « bien gérer l’eau », « notre » eau.

De la théorie à la pratique

Une fois posées les fondations de la maison (de paille, de bois et de briques bien sur !), voyons voir ce que ça donne quand on quitte l’éther de « l’aqua theorica ». Et bien ça marche, çà intéresse, ça discute et ça échafaude, comme le montrent entre autres exemples les forums d’On peut le faire.

Id est, on est bien dans la dialectique du glocal, enfin pas tout-à-fait mode attac, je vous l’accorde.

Avec les forums d’Econologie, si le principe reste identique, on voit déjà poindre la grande foire commerciale en laquelle pourrait hélas muer notre principauté de l’autarcie, et qui est sans doute le plus grand péril qui la menace, tant certaines « niches » semblent irrésistiblement attirer une horde de petits malins se réjouissant de ces bonnes fortunes.

Dérive que ne manquent jamais de pourfendre les bretteurs associés qui concoctent « Des bassines et du zèle » qui s’émeut épisodiquement, entre mille et une autres préoccupations, de la marchandisation rampante de l’eau.

Damned, j’allais oublier le noyau dur de l’Armée de libération de l’Aqua, ici symbolisé par nos amis de Toilettes à compost, qui dressent un impressionnant panorama des toilettes sèches (qui nous l’avons vu sauveront le genre humain). Bon, ça va agacer, mais la dernière fois que j’ai religieusement écouté le prêcheur des toilettes sèches dans ses œuvres, la cérémonie s’est interrompue parcequ’un adorable mouflet de deux ans venait de se faire croquer une phalange par un lapin enragé. Hurlements, main en sang, panique, le tout dans un gentil salon bio dont évidemment tous les participants avaient autre chose à faire que de surveiller les lapins affamés...

Ah, oui, et pour revenir aux choses sérieuses, quoique se faire croquer une phalange par un lapin, à deux ans, à mon avis ça marque, voyons donc voir ce qu’il en est des réflexions stratosphériques de nos amis parlementaires qui nous fomentent des crédits d’impôt comme à Gravelotte. Où l’on devrait commencer à apercevoir qu’il y a décidément quelque chose de faisandé au royaume béni de l’autarcie...

Voir sur le site de nos amis d’Econo-écolo.org l’ITW des trois parlementaires auteurs du « crédit d’impôt »...

Je galège, je galège, sachons raison garder. De courageux pionniers, ici des pionnières, se battent aussi comme des chiens depuis des années pour promouvoir des réponses intelligentes à une gestion depuis longtemps obsolète de l’eau de pluie.

Cordial abrazo à Elise Baujard et Isabelle Hurpy qui viennent tout juste de mettre en ligne Label eau de pluie qu’elles présentent ainsi :

« Vous le savez, l’eau de pluie est une ressource précieuse, et en tant qu’environnementalistes, nous travaillons activement à intégrer son recyclage dans nos projets. Comme les bonnes techniques de ce recyclage sont encore très peu diffusées, que le chemin est toujours parsemé d’embûches, que les réalisations où des usages sont approvisionnés à l’intérieur d’un bâtiment collectif n’aboutissent que très rarement, même lorsque les conditions techniques et économiques s’y prêtent, nous avons créé ce site pour que de plus en plus d’acteurs s’emparent de la version écologique et contemporaine de ces techniques ancestrales, et que les collectivités s’engagent de plus en plus à produire une belle eau de pluie. »

Comme une requête Google sur "Récupération eau de pluie" fournit 104 000 réponses, après on a l’embarras du choix, avec par exemple la rubrique qu’y consacre Ekopedia, le Wikipedia dédié à l’écologie, d’origine canadienne.

Le tout à visiter sans modération.

Sans transition, dirions-nous si nous moumoutions à TF1, voilà qui nous amène tout droit dans les catalogues des lointains descendants des hommes-médecine de l’Ouest qui veulent nous fourguer à prix d’or une quincaillerie que même le catalogue de Manufrance n’aurait pas suffi à accueillir...

Les entreprises

Bon, c’est juste pour la forme, sinon on n’en finirait pas, avec by exemple lebureau d’études Eco Tech, sis à Angers, à qui aucun aspect de la gestion durable de l’eau ne saurait demeurer étranger.

Où nos amis d’Aquadomo, http://www.aquadomo.fr/...

Et encore Pure Pro spécialiste de purification d’eau par osmose inverse, traitement de l’eau, osmoseur, adoucisseur, et plus si affinités, quand les bornes sont franchies il n’y a plus de limite...

Et si d’aventure, inconscients irresponsables, vous n’étiez pas convaincus, allez donc voir ce que nous baille Info Eau tout sur l’eau... « Actualité : eau du robinet, la pollution est partout ». On vous l’avait bien dit !

A ce stade là vous devez être murs pour Jatech LE spécialiste des traitements magnétiques de l’eau et des carburants pour l’industrie, les collectivités, les professionnels et les particuliers. Vous m’en direz des nouvelles !

Et si échauffés par tout cela vous voulez vous activer un peu, allez donc signer la Pétition en ligne en faveur d’une amélioration de la gestion des eaux pluviales qu’a concocté un autre industrieux chevalier de l’alternatif qui rapporte.

Plus dure sera la chute

Dans ce genre d’exercice le problème c’est la chute. Hosannah Saint-Denis. Ne voilà-t-y-pas que nos amis d’Auvergnenature.com nous entreprennent sur un sujet qui nous laisse coi. Je vous laisse juge de notre sidération quant atterrit moelleusement dans notre boite mail le 28 avril dernier le message ci-après :

« Expertise AFFSET « baignades et piscines » dites atypiques.

« Bonjour,

Dans sa newsletter datée du 24 avril 2008, Céline Chabi de
www.maisonapart.com reproduit un débat :

« Pour ou contre les piscines naturelles ? » entre, d’une part, Philippe Bach, Président de la Fédération
des Professionnels de la Piscine qui est CONTRE et, d’autre part Bernard Depoorter, co-fondateur de BIOTEICH qui est POUR.

Philippe Bach précise, dans son interview : des travaux d’élaboration,
avec l’AFNOR, d’une définition du terme PISCINE ;

Questions :

 En savez-vous plus sur ces travaux et dans la négative quel serait la
personne à contacter à l’AFNOR ?

 Date de publication des conclusions de l’expertise de AFFSET ?

D’avance merci pour votre réponse. »

Ami (e) s d’Eaux glacées, je compte sur vous, là je vois poindre la noyade...

Une citation :

« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. »

Jean Jaurès.

Gestion de l’eau :

Gestion de l’eau (1) : le réquisitoire de l’IFEN

Gestion de l’eau (2) : la vision de Veolia

Gestion de l’eau (3) : le cri d’alarme de Bernard Barraqué

Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Gestion de l’eau (5) : les pauvres et l’eau

impression

commentaires

1 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Brillant ! On retient l’attaque en piqué de la Véopolaise qui va se goinfrer sur les techniques individuelles de gestion des eaux, les ricanements souvent heureux que vous inspirent les apôtres des toilettes sèches qui, on ne le dira jamais assez, sauveront le monde, les menées sournoises des francs-tireurs du Kapital près à vendre tout et n’importe quoi pour assurer son salut à l’écolo-parano, et la tentation autarcique qui n’est jamais que le vecteur le plus efficace des inégalités. Le service public de l’eau paraît tout à coup bien lointain.

poste par Moi, personnellement, je - 2008-05-6@22:08 - repondre message
2 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bon, le débat est lancé, allons-y gaiement ...

Bon, nous n’allons pas nous faire beaucoup de nouveaux amis... car de surcroît, nos fanatiques de la « revitalisation » de l’eau sont des fana-mili ...
Autant dire que j’ai à peu près autant de chance d’être audible que Monsanto par un faucheur volontaire

Mais non mais non, Marc, ton analyse, toute erronée soit-elle sur certains points, a le mérite de poser ce débat de fond très intéressant à partager ... donc, profitons-en tous ensemble entre grandes personnes, comme il se doit ...

« dérive autarcique » .. ??

« sur fond d’individualisme triomphant » .. ??

si « dérive » il y a .. , à qui la faute .. ??
et pourquoi avoir cette vision systématique d’individualisme .. ??
et j’ai peine à comprendre pourquoi tu parles « d’étonnant amalgame » alors que je dois constater un amalgame énorme que tu commets toi-même sur cette « catégorie d’énergumènes » que tu qualifies d’autarciques et/ou fana-mili ...

petites rectifications en retour si tu me le permets .. :

commençons par un petit constat en rappel, par mon exemple que tu connais, puisque je suis à la fois un autarcique complet et convaincu ainsi qu’un militant, et fanatique aussi si tu veux à condition que tu acceptes de le considérer dans son sens positif ...

je suis maintenant entièrement autonome en eau de pluie, utilisateur de TLB (toilette sèche à compost) et autonome en épuration et recyclage de mes eaux usées ...
l’enjeu de ce concept global (concept « Eautarcie » du Pfr J. Orszagh , en remerciant chacun pour le respect de son nom et de son titre ..) étant que je « n’importe » plus chez moi d’eau publique « terrestre », certes, mais à côté de cela, par l’usage de TLB, épuration performante et recyclage/infiltration directe sur la parcelle, j’ai un impact nul en pollution, un impact positif sur le taux d’infiltration d’eau en sous-sol et un impact positif sur la qualité du sol par la « recharge » d’un humus précieux ...

1ère rectification : pourquoi en arrive-t-on à ça .. ??
par individualisme ?? ... = NON !! , certainement pas !
Une fois fait le constat des orientations et réalisations (ou manque de réalisations) de la politique publique de l’eau actuelle ... force est de constater que si l’on veut (justement) aller au-delà d’un petit individualisme pèpère bien assis dans son fauteuil en prenant conscience que nos descendants n’auront pas la vie simple ... ben il faut prendre le taureau par les cornes et surtout ses responsabilités pour faire en sorte de préserver ce qui peut l’être, par des moyens qui existent et qui restent à notre portée pour diminuer au mieux les nuisances et les conséquences que NOS actes quotidiens personnels ont sur un bien commun .. !!
un moyen simple et logique pour préserver nos ressources aquifères terrestres de + en + précieuses = récupération et valorisation de l’eau de pluie ..
un moyen simple et logique de ne pas polluer son environnement direct et indirect = ne pas produire cette pollution .. !! => usage de TLB ..
où est le problème ???

si j’avais voulu être individualiste tout en préservant ma santé, je consommerais la meilleure eau en bouteille tout en étant en campagne avec grande toiture et terrain (incohérence environnementale), je continuerais à polluer avec un bon WC bien confortable, et je continuerais à payer la facture bien gentillement sans me poser de question à la place « des autres » ....

Pire, plus la « débrouille individuelle » sera plébiscitée, plus les pratiques qui portent atteinte à une gestion soutenable de la ressource y trouveront un encouragement.

Pourrais-je savoir en quoi le fait de préserver efficacement la qualité et la quantité de nos ressources de manière individuelle doit être considéré comme une atteinte à leur « gestion soutenable » ?? et en quoi une politique curative et industrielle serait plus « viable » et plus « soutenable » qu’une pratique préventive et performante .. ??
en quoi la poignée d’Eautarciques que nous sommes seraient une cause des conséquences de la politique générale de merde que nous connaissons aujourd’hui, surtout dans le domaine de l’environnement .. ??
car il faut aussi recadrer autre chose :
> seconde rectification :
combien d’utilisateurs d’eau de pluie en France ?? , combien d’utilisateurs de toilettes sèches ?? ... , on ne le sait pas ... mais surtout, dans tout ça ... combien sommes-nous en tant qu’Eautarcique !! ???
en quoi la petite minorité des « vrais Eautarciques » pourrait maintenant poser autant de problèmes ou de « dérive » qu’il est montré ici ??
et si nous devenons de + en + nombreux .. tant mieux pour la ressource, mais si nos dirigeants ne se rendent toujours pas compte de l’abération du système « 100% potable » ... ben désolé mais il ne faut pas non plus se tromper de cible .., car je ne vois pas en quoi ce seraient "ceux qui font pour" qui seraient considérés comme les terroristes du système ...

L’eau est de plus en plus polluée ? Pas grave, puisque individuellement je peux la préserver... Erreur et contre-vérité manifeste.

Le fait de préserver la ressource individuellement implique ... un effort de préservation un peu plus volontaire et engagé ..
à nouveau, où est le problème ??
est-ce que ça implique que l’on se fout de ce qui se passe ailleurs ?? , que neni , justement si on fait ces efforts supplémentaires c’est que l’on veut participer à l’amélioration tant espérée, d’une part en tentant de supprimer nos propres nuisances, et d’autre part en cherchant à s’impliquer dans un mouvement collectif d’actions et de réflexions ... !!
néanmoins, si ceux qui tiennent réellement les rennes n’entendent pas ..................

en ajoutant aussi que si la pollution générale augmente, ce ne sera pas de notre responsabilité, mais qu’il ne faudrait pas non plus nous condamner, nous, si le prix de l’eau augmente sous seul prétexte que nous serions seuls en cause par une diminution de consommation .. !!!
trop facile, trop rapide et malhonnête .....

3è rectification :

« Groupons nous, et demain, les toilettes sèches, seront le genre humain ! »
.... des toilettes sèches (qui nous l’avons vu sauveront le genre humain).

j’aimerais savoir qui peut prétendre ça vu comme ça .. !! ??
avec un minimum de jugeote et de connaissances du sujet, on sait très bien que les toilettes sèches sèches ne sont pas généralisables, pas plus qu’il y aurait une majorité de la population pour les adopter.. !!
donc, pas de fausses prétentions SVP ...........
Néanmoins, autant de personnes feront l’effort d’en utiliser ... d’autant moins de pollution sera produite ...

4è rectification :

......multiplient à l’envi les crédits d’impôts destinés à vous précipiter dans les jardineries précitées tous les week-end ! ....

houlaa la vilaine erreur .. !!

Marc, tu sais très bien que si C.I. il y a, ce n’est pas pour le dépenser en jardinerie .. !!

mais aussi, merci de ne pas oublier que les Eautarciques n’ont pas droit au C.I. !!
(et je n’en voudrais pas non plus, rien que par son niveau d’incohérence totale !!)

5è rectification :

Donc nouvelle martingale, donc monétisation de tout ce qui ne l’était pas jusqu’ici, ...

hola hola hola ... ne nous emballons pas Marc ....

concernant la station d’épuration d’Achères, si la redevance double, c’est en retour de gros travaux exécutés ... rien à voir donc avec une quelconque individualisation de l’eau ...

aussi , taxe sur l’eau de pluie ?? où ça ??
l’eau de pluie ne peut être taxée !!
c’est le service d’un réseau public qui est taxé !! (au même titre que le TAE), et tu le sais très bien, donc, merci de ne pas entretenir la confusion !

Toilette sèche taxée ?? où ça ?? comment ?? pourquoi ??

osmoseur taxé ?? où ça ?? comment ?? pourquoi ??

et pour finir,

L’eau ne se gère pas tout seul dans son coin, mais collectivement.

..... l’association qui portera le message que l’eau de pluie est l’avenir du genre humain...

l’eau de pluie doit désormais être reconnue comme ressource alternative de 1er plan, tant par sa qualité que par sa disponibilité ....
ça en devient honteux, au vu de la situation de bien d’autres pays, de voir à quel point la France se permet de négliger une telle ressource de pareille abondance .. !! , et en plus elle se plaint de ses problèmes !!
alors oui l’eau de pluie doit faire partie de notre avenir, puisque ça deviendra très (trop) vite inévitable ...
pourquoi encore attendre que la situation soit exceptionnelle (crise majeure) pour devoir se contraindre à prendre des mesures exceptionnelles ... plutôt que d’oser le changement plus en douceur ...

et évidemment que la situation doit se gérer en collectif ...
mais :
1)si l’on se donne la peine de peser réellement la balance des avantages/inconvénients de vivre « comme tout le monde » avec celle du concept Eautarcique , on peut se rendre compte que « nous » ne sommes pas les vilains petits canards qui font peser de vrais risques à la gestion de l’eau ...

2)je me répète : si ceux qui tiennent le manche collectif ne veulent pas entendre ou se refusent le changement .... doit-on pour autant rester aveugle et passif devant l’enjeu ... ???

Quant au commentaire de Mr « moi je » qui prétend que nous sommes pourvoyeurs d’inégalités, j’aimerais juste lui demander ce qu’il fait, lui, pour améliorer la situation, pour ne plus polluer la ressource commune, pour économiser cette ressource, pour garantir à sa descendance une eau plus saine et moins chère, et ce que ça lui coute en plus ........... ?????
réponses précises souhaitées ..
merci

Cordialement

"Pierre L’écoleau" (le "fana-mili")

www.ec-eau-logis.info/

poste par l-écoleau - 2008-05-7@02:13 - repondre message
3 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour Pierre. Merci d’avoir compris que pour faire naître le débat je ne pouvais m’encombrer de nuances. Ton plaidoyer est convaincant sur les 5 points que tu évoques.Je ne suis malheureusement pas du tout convaincu que ton engagement et tes réalisations modifient en quoi que ce soit l’actuel mouvement entropique qui gagne tout le systême et nous conduit droit dans le mur. Un citoyen résidant en zone urbaine qui n’a jamais vu une facture d’eau de sa vie, il va faire quoi pour préserver la ressource. Hors action collective il n’a aucune issue, c’est ce point précis, tu l’auras compris, que je voulais pointer. Au-delà considérer aussi que nos adversaires jouent à fond la carte de l’individualisation. C’est la conjonction de cette dérive libérale et de la "vogue autarcique" qui ne laisse pas de m’inquiéter. Cordialement.

poste par Marc Laimé - 2008-05-7@07:03 - repondre message
4 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

salut Marc ,

je suis aussi conscient que le concept Eautarcique n’est pas la solution en soi, puisque ça n’en restera hélas que marginal ..., néanmoins, il participe (à son échelle) de manière performante à une solution ...
c’est cela que je cherche à faire reconnaitre .. !

ce n’est pas parce que le problème ne sera pas réglé demain qu’il faut s’en retourner tout droit le cul dans le fauteuil ...

perso, je reste entièrement convaincu que si les toilettes sèches et la phyto font enfin leur apparition dans les nouveaux textes de loi, ce n’est que par "mise à jour" grâce au travail de terrain avant-gardiste de certaines assoces efficaces et performantes qui ont autant assisté tout un paquet d’illuminés qui voulaient "prendre les devants" pour une réelle protection du milieu que la politique publique n’est pas encore à même d’assurer ...

constat = défi réussi ! , et certainement pas grâce à nos institutions !!

donc, sans prétention de régler le problème, chacun peut aussi s’investir à sa manière pour participer à un début de solution ...

et je dis bien "à sa manière" .. , et si les urbains n’ont pas la possibilité de faire comme nous, évidemment qu’ils peuvent s’investir autrement .. , ou fermer les yeux et ne rien faire .. , au choix ..

mais il faut comparer ce qui est comparable, donc, ne pas faire d’amalgames entre les urbains et les Eautarciques, ni entre les convictions et ambitions de chacun, ni entre les possibilités et/ou contraintes/facilités de chacun .. !!

donc, nous les Eautarciques, avons une possibilité d’action différente des urbains, nous la mettons en application et à profit dans l’intérêt commun, continuons à militer pour l’intérêt commun ... alors ... où est le problème .. !! ??

en rappelant que si le "service public" est défaillant, ce n’est pas de ma faute, mais qu’à titre individuel, soit j’abdique et je me lamente sur son sort ... soit j’essaie tant bien que mal à mon niveau de botter le cul de ceux qui sont censés le faire progresser ...

je ne sais si ça changera le cours des choses, mais au moins j’essaie ... et si ça ne marche pas, je pense que je n’aurai pas grand chose à me reprocher ...
néanmoins, il est assez pénible de constater que c’est bien plus souvent "ceux qui font" qui se font taxer (considérer) de "ci" ou de "ça" ....
mais les autres par contre .........

cordialement

"Pierre L’écoleau"

poste par l-écoleau - 2008-05-7@09:53 - repondre message
5 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour Pierre,
veuillez m’excuser pour cette réponse un peu tardive.

Tout d’abord, je persiste dans mon sentiment que les solutions environnementales individuelles auront pour conséquence directe des inégalités en termes d’accès à un environnement correct (on n’ose plus guère écrire "sain").

Pour cette raison, et d’autres (moralisme aux conséquences politiques douteuses, par exemple), je trouve que votre argument me sommant de me justifier sur le plan de ma comptabilité environnementale, "réponses précises" à l’appui (je suppose qu’un bilan carbone et hydrique sous forme de tableur excel vous satisferait ?), est non seulement agaçant mais dangereux.

Tout d’abord, je crois que la morale (et son pendant, le sentiment de culpabilité) est une affaire de conscience et pas de comptabilité (quoique certaines sectes protestantes ne voient rien à redire à la confusion des genres), ne serait-ce que parce que de mesurer à vendre il n’y a qu’un pas. Je pense qu’il est inique de demander à quelqu’un de porter la responsabilité de problèmes collectifs systémiques, grande spécialité des religions instituées.

Ensuite, si quelqu’un en venait à être élu avec des arguments semblables de contrôle des bonnes moralités environnementales individuelles avec les technique de contrôle qui seront disponibles dans un proche avenir (pensez aux puces RFID), je vous laisse imaginer quel genre de société cela pourrait donner.

C’est d’autant plus dommage qu’un mouvement comme le vôtre est nécessaire et estimable. Mais je pense qu’être moralisateur est le pire service à lui rendre.

Cordialement,

poste par Moi, je, personnellement - 2008-05-17@16:45 - repondre message
6 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

Tout d’abord, je persiste dans mon sentiment que les solutions environnementales individuelles auront pour conséquence directe des inégalités en termes d’accès à un environnement correct

merci de préciser .. !!

quand je lis certains propos que certains se permettent envers d’autres, tels :

les apôtres des toilettes sèches qui, on ne le dira jamais assez, sauveront le monde, les menées sournoises des francs-tireurs du Kapital près à vendre tout et n’importe quoi pour assurer son salut à l’écolo-parano, et la tentation autarcique qui n’est jamais que le vecteur le plus efficace des inégalités.

je me permets alors de demander ce qui peut justifier pareils jugements .............

cordialement

poste par l-écoleau - 2008-05-17@20:43 - repondre message
7 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Préciser, préciser, cela me semble évident pourtant : si vous n’avez ni les ressources financières, ni les ressources intellectuelles, ni le temps pour installer un système de potabilisation de l’eau chez vous, et qu’il n’existe pas de service collectif de distribution d’eau potable accessible ou de service public de conseil et d’aide à l’installation d’un tel système, vous êtes condamné à boire de l’eau mal filtrée, croupie ou hors de prix genre en bouteille... C’est le cas dans tous les bidonvilles de la planète.

J’observe que vous ne répondez pas à mes objections ; le passage que vous citez était une tentative de ma part pour résumer ce que je retenais principalement du billet de Marc Laimé, qui m’amuse notamment parce qu’il se permet d’égratigner les "autarciques", population que je connais bien et que je suis donc tout aussi enclin à féliciter pour ses avancées qu’à blâmer pour incapacité à ménager sa peur (en rire un peu, par exemple, ne fait jamais de mal). Votre réaction me laisse penser qu’il a touché juste, et qu’il y a effectivement nécessité de débattre ; il n’y a pas loin de l’autarcie aux libertariens, par exemple. Dans les deux cas, on renonce à vivre ensemble, en se réclamant de la solidarité envers les "générations futures" qui ne coûte guère puisqu’elles ne sont pas là pour vous signifier leur éventuelle indifférence à vos actions, toute robotisées qu’elles risquent d’être. Notez que ce n’est pas là une éventualité que je souhaite ; mais que je préfère me réclamer d’une solidarité envers les vivants, s’il faut être solidaire (on n’est pas obligé non plus, après tout).

poste par X - 2008-05-18@15:50 - repondre message
8 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

cela me semble évident pourtant : si vous n’avez ni les ressources financières, ni les ressources intellectuelles, ni le temps pour installer un système de potabilisation de l’eau chez vous, et qu’il n’existe pas de service collectif de distribution d’eau potable accessible ou de service public de conseil et d’aide à l’installation d’un tel système, vous êtes condamné à boire de l’eau mal filtrée, croupie ou hors de prix genre en bouteille... C’est le cas dans tous les bidonvilles de la planète.

Rhooooo .... mais comment ai-je pu .... !! ??

Grand merci Mr "Moi Je" de me remettre face à ces évidences, de me rouvrir une bonne fois les yeux sur mes sinistres comportements d’égoïstes et de malhonnête pourvoyeur d’inégalités ....

> comment pouvais-je réclamer que mon bois soit bien sec alors que beaucoup de gens sur cette planète dorment dans la rue l’hiver .. ??

> comment pouvais-je me permettre de rouspéter sur la politique à Sarko alors que tant de gens sur cette planète vivent sous dictature .. ??

> comment pouvais-je me permettre de manger en partie bio alors que tant de gens sur cette planète n’ont pas à manger ou le sou pour le payer .. ??

> comment pouvais-je me permettre d’avoir 2 véhicules à moteur alors que beaucoup de gens sur cette planète font des kilomètres à pied pour aller se chercher la ration d’eau quotidienne .. ??

> comment pouvais-je me permettre de me produire une "meilleure eau" alors que tant de gens sur cette planète vivent la sècheresse perpétuelle .. ??

Grand merci Mr "Moi Je" de me réveiller pour enfin réparer ces injustices .........

et je demande mille fois pardon à tous ces pauvres gens que j’ai pu léser !!

Oyé Oyé braves gens, grâce à cette prise de conscience providentielle, demain je change les statuts de mon assoce et je militerai pour réparer tout ça, avec l’aide et sous le haut-commandement de Mr "Moi Je" ...

mais d’avance, mille fois pardon à tous aussi et à l’environnement (bilan carbone !), car pour être solidaire et égalitaire jusqu’au bout, dès demain :

> j’expédie mon poële à bois en Russie ..

> je revends mes 2 véhicules motorisés et j’expédie 180 vélos en Chine ..

> je démonte ma toiture et l’expédie illico en Birmanie ..

et surtout,
> je déterre mes cuves pour les expédier au Sahel et je démonte mes filtres pour les expédier à Madagascar !!

de plus, dès demain je dépose une plainte internationale contre tous ces exploiteurs kapitalo vendeurs de filtres pour les obliger à déménager et les installer gratuitement dans tous ces malheureux pays victimes d’inégalités .... !!!

WAOUUUUWWWW ... !!
Merci Mr "Moi Je" ... , qu’est-ce que ça fait du bien (grâce à vous) de se sentir libre et léger .... !!!!!!!!

continuons le combat vers l’égalité mes frères !!!

signé :
un petit prolo qui n’avait rien compris

poste par l-écoleau - 2008-05-19@09:23 - repondre message
9 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

OUPS , pardon .. je viens de constater que je répondais à un commentaire d’un certain "X" .. !!

Donc si ce "X" n’est pas Mr "Moi Je" , je présente mes excuses à ce dernier pour cette maladroite méprise sur la personne ......

et en réitérant cet agacement de voir ces "fumeux commentaires" régulièrement signés sous "X" ....
(c’est tellement facile ...)

.

poste par l-écoleau - 2008-05-19@09:31 - repondre message
10 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Le "x" en question était bien un "moi je" pressé. Je constate qu’encore une fois vous ne répondez pas à mes objections en vous réfugiant derrière une ironie facile, en réponse à une précision que j’avais pourtant apporté à votre demande. J’en conclus qu’à la différence de votre interlocuteur vous n’êtes pas de bonne foi. J’ai autre chose à faire de mes journées que de perdre mon temps : bonne journée, et bon vent.

poste par X - 2008-05-19@10:43 - repondre message
11 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Re ,

merci d’avoir donné votre "version" ....

à laquelle je n’ai plus rien à ajouter .....

Bon vent aussi dans votre monde idéal !

.

poste par l-écoleau - 2008-05-19@14:48 - repondre message
12 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Question à Pierre L’écoleau :
Pourquoi affirmer que les toilettes sèches ne sont pas généralisables ? OK, elles ne sont pas généralisables comme elles sont conçues pour des particuliers prêts à tout et parfois n’importe quoi pour faire un geste pour l’environnement. Mais si la volonté publique est de faire de la toilette sèche collective, comme indiqué comme une piste possible dans la publication de l’Ifen 2006 (voir gestion de l’eau (1) de Marc Laimé), ce ne sera simplement qu’une question d’investissement de recherche pour une mise au point technique de toilettes adaptées et performantes ainsi que du système de ramassage.

Dans ce cas, il faudra aussi faire un peu de mise au point pour adapter les step au seul traitement des eaux grises, pour adapter les stations de production d’eau potable à la production d’eau "hygiénique", et pour prévoir la distribution de l’eau potable à partir des centres de conditionnement délocalisés dans les agglomérations. Sachant qu’on pourrait coupler la distribution de l’eau potable et le ramassage des lisiers (cf. gestion de l’eau (1))

Croyez-vous qu’on aurait pu imaginer au siècle dernier qu’on généraliserait cette stupide idée de milliers de kilomètres de tuyaux à merde percés qui sillonnent actuellement nos sous-sols urbains et ruraux ? avec fuites polluantes, entrée des eaux de nappe, odeurs parfois insupportables d’œufs pourris, nids à rats et apports énergétiques importants pour arriver à faire circuler une merde diluée au moins d’un facteur 100 avec de l’eau potable !! Sans compter les apports énergétiques énormes pour brasser cette merde diluée dans les Step afin d’apporter de l’oxygène aux microorganismes qu’il faudra aussi traiter et qui repartent en partie non négligeable dans les cours d’eau !!! Avec les impacts que l’on connait...

Tout est possible au niveau technique, et pour une fois, il ne s’agirait pas d’une fuite en avant, mais d’un retour à la source, à la source de la pollution, ce qui est quand même le BA BA trop oublié de l’épuration. D’ailleurs, même Veolia, page 40 dans l’article sur "la recherche" paru en janvier 2008 cité par Marc Laimé, commence à évoquer cette piste.... Bon, ne nous faisons pas d’illusions, toutes les entreprises doivent récupérer le maximum de concepts et déposer des brevets, même sur la nature et les processus naturels, pour les exploiter plus tard à leur seul profit. Mais sur ce coup-là, le concept est déjà parti dans le domaine public...

poste par X - 2008-05-7@08:31 - repondre message
13 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

Question à Pierre L’écoleau : Pourquoi affirmer que les toilettes sèches ne sont pas généralisables ?

les toilettes sèches ne sont pas généralisables "partout et pour tout le monde" .. !!

il ne faut pas non plus sombrer dans la douce utopie ou l’invraissemblance ..

même si c’est absolument faisable en ville (si la volonté y est !!), tous les immeubles ne s’y prètent pas (techniquement parlant) , toute la population n’est pas disposée à cela, et on ne peut retourner une situation générale ainsi de manière aussi radicale .. !!

je serais évidemment pour une réforme (thème à la mode) totale de la gestion générale de l’eau .. , ça pourrait se faire, avec beaucoup de réflexion mais surtout énormément plus d’ambition que démontrée actuellement ...

il y a des solutions, bien sûr ..., mais d’ici le temps que nos têtes pensantes et surtout décideuses osent le changement ..........

cordialement

"Pierre L’écoleau"

poste par l-écoleau - 2008-05-7@10:02 - repondre message
14 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Comment pouvez-vous parler de "douce utopie" ou "d’invraisemblance" parce que "tous les immeubles ne s’y prêtent pas" ou que "toute la population n’est pas disposée à cela", et sans imaginer que la recherche puisse mettre au point un système de toilettes sèches plus adapté que la toilette que vous connaissez !
Est-ce que toute la population est disposée aux réformes en cours actuellement ?
La réforme totale de la gestion de l’eau ne fait aussi partie que des "réformes (thème à la mode)" ? Il me semblait que les enjeux étaient un peu plus profonds !

poste par X - 2008-05-7@10:16 - repondre message
15 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Re ,

Comment pouvez-vous parler de "douce utopie" ou "d’invraisemblance"...

depuis combien de temps les TS et phyto existent et s’implantent sur le terrain .. ?? , hein .. ??

au prix de quelles tergiversations et conflits arriveront-ils "maintenant" à les intégrer dans la loi pour "encadrer" un mouvement qui s’annonçait de + en + incontrôlable (comme le soulignait Marc), dont "ils" mettront encore du temps à en comprendre tous les rouages ... ??

alors d’ici le temps qu’ "ils" se décident à plancher sérieusement là dessus pour nous pondre une réelle étude de faisabilité générale en faisant abstraction aussi des autres intérêts en jeu qu’il ne faut pas trop bousculer ... , ben il y aura beaucoup trop d’eau qui ne coulera plus sous les ponts et il sera probablement trop tard pour se poser ces questions ....

les enjeux , c’est une chose ...

la volonté des actes pour y aller en est une autre .. !!!

ex. : pousser les particuliers à grands renforts de campagnes pub à faire des économies de bout de chandelles pour leur donner bonne conscience et les faire éviter de se poser les vraies questions , (en évitant "trop" d’économies !) ... tout en laissant faire le grand n’importe quoi agricole et industriel qui représente quand même 80% de la conso générale .... ben désolé mais je ne suis guère porté sur l’optimisme actuellement, tout en gardant espoir ....

alors dans l’état actuel des choses ... restons lucides !!

cordialement

PS : merci à Gerard Borvon de sa raisonnable et judicieuse intervention

"Pierre L’écoleau"

poste par l-écoleau - 2008-05-7@14:21 - repondre message
16 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Marc,

Ce que tu pointes
et que je sens depuis déjà un moment ce sont les différentes approches
entre les écolos des villes et les écolos des champs :

"Un citoyen résidant en zone urbaine qui n’a jamais vu une facture
d’eau de sa vie, il va faire quoi pour préserver la ressource. Hors
action collective il n’a aucune issue, c’est ce point précis, tu l’auras
compris, que je voulais pointer"
, dis-tu.

Marchés bios, composteurs, toilettes sèches, épuration sur roseaux...
évidemment qu’on ne l’imagine pas généralisable en agglomération et cela énerve le
citadin de voir toute cette militance rurale qu’on pourrait mieux
orienter politiquement, pense-t-il, sans savoir toujours que ce sont ces
individualistes qui sont aussi souvent les plus "collectifs" politiquement.

Mais le rural, lui observe ces "écolos citadins" qui ne connaissent ni
le prix, ni le volume de l’eau qu’ils consomment. Qui ne savent pas d’où
elle provient ni où se vident leurs égouts. Qui n’ont qu’une vision
"intellectuelle" de la pollution de l’eau et des sols, qui évitent les
plages où pourrissent les algues vertes l’été ce que ne peuvent faire
ceux qui habitent à proximité. Ces citadins qui sont largement
majoritaires et qui ont, eux, la possibilité et la responsabilité de
peser politiquement.

Le rural voit qu’on peut rassembler 10 000 personnes en Bretagne pour la
défense de l’eau mais qu’on est content à Paris quand on peut en
rassembler 100.

Le rural ne demande pas aux citadins de s’équiper de toilettes sèches ou
de mettre un composteur sur leur balcon. Il a quand même envie de lui
demander : quelles actions collectives envisagez vous dans les villes où
se concentre la majorité de la population ?

Pour ma part ce que j’observe essentiellement c’est l’action autonome
pour ne pas dire "autarcique" de quelques journalistes et militants
urbains à la fois courageux et talentueux. Une parole qui, d’ailleurs,
est mieux entendue dans le milieu rural que dans le milieu urbain.

Mais il ne faut pas désespérer, Marc. Les petits ruisseaux de résistance
qui naissent ici et que tu contribues à alimenter finiront peut être par
se rassembler en un rivière visible.

amitiés,

Gérard

poste par Gérard Borvon - 2008-05-7@10:24 - repondre message
17 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Merci Gérard. Tu as parfaitement saisi les acrobaties dialectiques par lesquelles l’urbain que je suis tentait d’établir un pont (allons y dans la métaphore) entre les deux composantes d’un mouvement qui me tiennent à coeur... Bien sur j’y ai été un peu fort pour lancer le débat, j’espère que les camarades autarciques ne m’en voudront pas trop... A ma décharge c’est de m’échiner par exemple à tenter d’évoquer la saga de l’ANC à destination du pôle urbain qui en ignore tout qui m’a donné l’idée d’interpeller les "deux rives"... Pour poursuivre dans la métaphore il m’arrive aussi plus souvent qu’à mon tour de tarabuster les urbains sur le mode : "C’est bien bo-(bo) de vous précipiter chaque semaine dans votre Amap parisienne chercher votre petit panier, vous viendriez avec moi à la Courneuve incendier les smicards qui achètent le jambon sous plastique chez Ed, au prétexte qu’ils alimentent le lobby porcin et les algues vertes ?" A chaque fois là aussi j’en prends pour mon grade :-) Bref, l’envoi était un peu vif. Il m’a semblé à tort ou à raison que ça pouvait être un moyen d’ouvrir un dialogue urbain-rural, aujourd’hui drmatiquement inexistant. Amitiés.

poste par Marc Laimé - 2008-05-7@10:38 - repondre message
18 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Pour ma part, je ne me reconnais pas dans ces dualismes écolos des villes/écolos des champs ou autarcique/collectif.

Il faudrait mieux distinguer les écologistes des écologues.

Je trouve donc extrêmement dommage et inintéressant de réduire ce débat de la sorte.

poste par X - 2008-05-7@19:48 - repondre message
19 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

N’hésitez pas à développer ce nouveau dualisme...

poste par Marc Laimé - 2008-05-7@20:17 - repondre message
20 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

vous serait-il possible, par respect de tous ou au moins par facilité pour savoir qui s’adresse à qui, de vous identifier par autre chose que par un ridicule "X" .. !! ??

c’est le 3è "X" en suite à cet article, et on ne sait combien de personnes différentes se cachent derrière ces "X" ... !!

c’est navrant ...

merci d’avance

poste par l-écoleau - 2008-05-7@20:18 - repondre message
21 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Il est réducteur d’opposer ruraux et citadins sinon ou ranger les néo-ruraux et les citadins forcés ? De la même façon, il y a un bon individualisme et un mauvais collectivisme.
Comme tous les utilisateurs de toilettes sèches ne sont pas des néo-ceci ou post-celà adeptes de la TLB du Professeur Orszagh et ils ne sont pas nécessairement eautarciques.
A titre personnel, j’utilise des toilettes sêches et je suis raccordé au service d’eau de la commune. Le service communal fonctionne parfaitement pour un cout très inférieur à celui de l’autarcie.Pourquoi se déconnecter d’un service public qui offre une eau de qualité, analysée et d’un prix accessible à tous ?
Pour déterminer s’il y a tendance autarcique, le nombre de systèmes pour récupérer l’eau de pluie vendu en jardineries n’est pas suffisant. A mon avis, dans la majorité des cas,ils servent bien à l’arrosage plutôt qu’à la consommation humaine qui implique des installations couteuses (filtres, compresseur...) et des analyses régulières.
L’argument sur l’eau est-il valable pour les fruits et légumes ?

« Groupons nous, et demain, les toilettes sèches, seront le genre humain ! »

Les toilettes sèches réprésentent incontestablement le meilleur compromis. Inutile d’appartenir à l’international des toilettes sèches pour le comprendre. Il est clair qu’elles se généraliseront dans l’avenir.

poste par ottokar - 2008-05-8@14:32 - repondre message
22 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour ,

Pourquoi se déconnecter d’un service public qui offre une eau de qualité, analysée et d’un prix accessible à tous ?

Heum heum ....
parce que le système actuel du "100% potable" est une abération ! , parce que l’eau potabilisée à grands frais est incohérente et inutile pour le WC et lave-linge et lavages et extérieurs ... !! , parce que l’eau chlorée et polluée d’inombrables substances (même si "dans les normes") est inadaptée pour la consommation quotidienne .... !!

c’est déjà largement suffisant !

et si ça coûte + cher , ça n’en reste qu’un choix personnel justifié par : "la qualité a un coût" .. ! , et ce choix personnel et volontaire n’a pas a être critiqué !!

nous avons encore le droit, chacun, de se choisir son niveau de qualité des aliments (liquides et solides) que nous avalons tous les jours ..., ainsi que les moyens d’y parvenir ...

Tant que les distributeurs ne seront pas à même de nous fournir une eau réellement adaptée à la consommation quotidienne (réellement inoffensive !!)... , il restera justifié de se responsabiliser soi-même sur sa santé ... !!

(selon son niveau de connaissances et conscience)

alors que l’on cesse de nous rabattre les oreilles en nous faisant croire que c’est une mauvaise chose parce que ça coute + cher ou que ceci ou que cela , puisqu’au bout du compte , personne n’est forcé à le faire, et je répète , c’est un choix personnel et volontaire qui n’occasionne pas de conséquences négatives à autrui .. !!!

là en reste le principal .. !!

cordialement

"Pierre L’écoleau"

poste par l-écoleau - 2008-05-8@17:35 - repondre message
23 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

Bonjour,

C’était pour dire rien du tout, si ce n’est : continuez.

Solenn, qui raconte ses vélléités autarciques (et encore l’autarcie n’est pas le but, non plus que la survie de la planète) sur la toile et aurait quasiment pu être citée dans l’article, qui ne se doutait absolument pas qu’elle faisait partie d’une lame de fond idéologique qui met en péril... des tas de trucs (faut que je relise), mais qui a baucoup ri et aussi un peu réfléchi à la lecture de cet article, voudrait juste vous remercier sincèrement de ce débat et de sa présence online.
Passionnant pour le fond, et jouissif à lire pour la forme.

poste par KerBiloute - 2011-01-22@16:51 - repondre message
24 Gestion de l’eau (4) : la tentation autarcique

You are welcome...

poste par Marc Laimé - 2011-01-22@19:35 - repondre message
vous aussi, reagissez!