Le quotidien montréalais Le Devoir a enquêté sur l’impact des rejets massifs d’eaux usées en provenance du Mexique à sa frontière avec les Etats-unis dans la région de Tijuana. Leur source ? Une urbanisation anarchique découlant de la construction d’immenses usines de sous-traitance à bas prix au Mexique, au bénéfice de l’industrie état-unienne qui y a trouvé une main d’oeuvre à bon marché...
« Des ondées ont déferlé sur la région frontalière quelques jours auparavant. Le système d’égout de Tijuana n’a pas suffi à la tâche, si bien qu’une boue liquide nauséabonde s’est échappée de la ville mexicaine nichée sur une colline, puis a traversé sans difficulté la haute clôture.
Elle a envahi les États-Unis, par le sol et la mer, charriant des cailloux ainsi que des déchets de toutes sortes. Sous la responsabilité de l’État de la Californie, le parc Border Field en est parsemé : du papier hygiénique est accroché à des branches d’arbre, des contenants de plastique jonchent le sol. Et le chemin de terre pour se rendre au « Friendship Park » ou « Parque de la Amistad » est inondé par endroits. « Eau contaminée par les eaux usées. Une exposition peut provoquer des maladies », peut-on lire sur des affiches à proximité des flaques d’eau.
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Les précipitations ne sont pas en hausse d’une année à l’autre, au contraire, mais elles sont plus abondantes, explique la coordonnatrice des programmes éducatifs de la réserve de l’estuaire de la rivière Tijuana, Anne Marie Tipton. Débordées, les infrastructures de l’agglomération de Tijuana, qui compte près de 1,5 million d’habitants, recrachent le trop-plein d’eau souillée vers le pays de l’Oncle Sam.
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Les autorités interdisent la baignade dès qu’elles détectent la présence de contaminants dans l’eau. Mais, à tout coup, des surfeurs bravent l’interdit. « C’est comme s’ils étaient immunisés contre les problèmes de santé liés à de l’eau contaminée », lance Karen, la voix noyée dans le roulement des vagues sur la plage. Il n’est cependant pas rare que des surfeurs souffrent de streptocoques, d’infections gastro-intestinales ou des sinus après s’être baignés dans le Pacifique.
En 2018, le Mexique a annoncé l’injection de plus 5,5 millions de dollars pour moderniser le système de traitement des eaux usées de Tijuana, y compris le remplacement d’une conduite maîtresse de plus de 4 km.
Ce ne sont pas moins de 430 millions qui s’avéreront nécessaires pour résoudre entièrement le problème, estime l’État mexicain de Basse-Californie (…) »
– Le Devoir :
https://www.ledevoir.com/societe/environnement/571138/une-amitie-embouee
Y a qu’à construire un mur !
Mais que fait Donald ?