Et si l’on donnait aux routes, aux ponts, aux objets et aux infrastructures qui s’usent des droits juridiques ? Une idée saugrenue ? Le magazine Usbek et Rica vient d’y consacrer un dossier.
« (…) Comme le rappelait Philippe Bihouix dans une interview au Figaro, au cours de l’histoire longue, "l’essentiel de l’activité intellectuelle des humains a consisté à reproduire exactement à l’identique ce que faisaient leurs ancêtres. L’homme est un coopérateur et un imitateur-né, bien avant d’être un innovateur". Pourtant, rien de moins naturel, de moins évident aujourd’hui que de ne pas consommer, et donc maintenir.
Pour y parvenir, le dossier d’Usbek et Rica paru en jenvier 2022 suggère une double révolution.
Juridique, d’abord : donner aux routes, aux ponts, aux objets et aux infrastructures qui s’usent des droits juridiques. Idée saugrenue ? Certains fleuves, certains éléments de la nature à travers le monde ont bien été reconnus comme personnalité juridique. Le but, s’agissant des infrastructures : autoriser des collectifs d’humains à plaider pour leur entretien et leur maintenance.
Dans le même temps, il s’agit de mener une autre révolution : celle-ci, organisationnelle.
En Suède, depuis 2017, une disposition fiscale permet de réduire de moitié le coût de l’embauche de personnel pour réparer un appareil. Le résultat est net : rien que pour l’électroménager, les réparations ont bondi de 16 % en 2020. Pourtant, une question demeure. Défendre le statuquo, l’état des choses, le on-ne-bouge-plus. Préserver vaille que vaille ce qui a été conçu par les générations passées ou par les fabricants d’hier. N’est-ce pas être réactionnaire ? A minima : conservateur ? (…) »
https://www.franceculture.fr/emissions/et-maintenant/vers-l-age-de-la-maintenance