La majorité (PS) du Conseil communautaire qui s’apprête à précipiter 400 000 usagers de la Seine-Saint-Denis dans les bras de Veolia, lors même que s’offrait une occasion historique de revenir en gestion publique, soutient contre toute évidence que l’opération a pour objectif de « mieux préparer Est Ensemble » à ressortir ensuite du Sedif dans deux ans, le temps d’achever des études qui permettront de « choisir en toute sérénité » le meilleur mode de gestion. Et d’affirmer sans barguigner qu’il sera bel et bien possible de sortir du Sedif ensuite, au motif qu’on a jamais vu un syndicat refuser à l’un de ses membres de reprendre sa liberté. Encore un mensonge accablant comme le démontre Pierre Berthon, militant de Bagnolet, qui s’est livré à une lecture attentive du Code général des collectivités territoriales…
« La communauté d’Agglomération Est Ensemble pourrait-elle ou non sortir du SEDIF ?
C’est la question déterminante puisque tous les délégués de gauche ont affirmé le 9 novembre leur accord pour la gestion publique au sein d’Est Ensemble.
La seule différence qui subsiste, apparemment, a pour objet la possibilité ou non de rentrer au SEDIF pour mieux en sortir 2 ans après
Les uns affirmant de bonne foi que l’on pourra sortir du SEDIF et les autres expliquant de bonne foi que c’est impossible, le mieux est de se reporter au texte de la loi.
Or, curieusement, il n’a pas été question, au moins dans le débat auquel nous avons assisté le 9 novembre, du détail des règles qui s’appliquent en la matière.
Pourtant, seul l’examen de ces règles peut permettre de savoir si Est Ensemble pourrait sortir ou non du SEDIF ?
Les règles en question figurent dans l’article L. 5211-19 du code général des collectivités territoriales.
L’article L. 5211-19 du code général des collectivités territoriales est clair, il stipule : « Une commune peut se retirer de l’établissement public de coopération intercommunale, sauf s’il s’agit d’une communauté urbaine, dans les conditions prévues à l’article L 5211-25-1, avec le consentement de l’organisme délibérant de l’établissement. A défaut d’accord entre l’organe délibérant de l’EPCI et le conseil municipal concerné sur la répartition des biens ou du produit de leur réalisation et du solde de l’encours de la dette visés au 2° de l’article L. 5211-25-1, cette répartition est fixée par arrêté du ou des représentants de l’Etat dans le ou les départements concernés. Le retrait ne peut intervenir si plus du tiers des conseils municipaux des communes membres s’y opposent. Le conseil municipal de chaque commune membre dispose d’un délai de trois mois à compter de la notification de la délibération de l’organe délibérant au maire de la commune pour se prononcer sur le retrait envisagé. A défaut de délibération dans ce délai, sa décision est réputée défavorable. »
Il faut donc non seulement que la majorité de l’organe délibérant du SEDIF soit d’accord, mais qu’en plus il y ait moins d’un tiers des conseils municipaux du SEDIF qui s’y oppose.
Sachant que, de surcroît, un conseil municipal qui ne se prononce pas est comptabilisé comme un conseil municipal qui s’oppose, force est de constater l’évidence : la sortie du SEDIF est tout simplement impossible pour Est Ensemble.
Sur cette base, les délégués du PS à Est Ensemble devront bien convenir, si leur volonté est bien de sortir du SEDIF au bout de 2 ans pour créer une régie publique de l’eau à Est Ensemble (avec Eaux de Paris) que la proposition qu’ils font (adhérer au SEDIF pour en sortir dans 2 ans) doit être abandonnée.
Dès lors on comprendrait mal, chacun, à gauche, ayant affirmé sa volonté de s’engager dans la gestion publique au sein d’Est Ensemble, et devant l’évidence de la loi, que la proposition d’adhérer au SEDIF pour en sortir soit maintenue le 23 septembre à l’heure de la décision. »
Sauf que n’étant plus à un énorme mensonge près, les mêmes soutiendront avec une rare impudence que revenus aux affaires en 2012, ils changeront la loi…
Mieux encore, ils n’hésiteront pas à s’engager, main sur le coeur, à rendre leur compétence aux villes qui souhaiteraient sortir, et qui ont transféré leur compétence à la Communauté d’agglomération l’an dernier, ce qui est à l’origine de l’affaire actuelle, puisque c’est ce transfert de la compétence eau à l’Agglo qui a entraîné la sortie des neufs communes du Sedif, et les efforts désespérés de ladite agglo pour les y ramener...
Il est vrai qu’à ce stade ça fait déjà longtemps qu’ils racontent littéralement n’importe quoi...
Lire :
commentaires
Mais il ne faut pas désespérer ... il existe sûrement des moyens de droit pour renverser la vapeur ! alors à vos codes, à vos ouvrages de droit ! Plongez-vous dans la jurisprudence !
Citizen Kern qui dispose d’un cabinet d’avocat en liaison avec le cabinet d’audit choisi pour son allégeance à la gestion privée sait parfaitement qu’une fois entré dans la maison de l’ogre on se fera manger ! mais mentir à des citoyens qui ne maîtrisent pas le droit est honteux ! quelle claque donne-t-il à la démocratie, lui qui n’a jamais organisé ni débat au sein du conseil municipal, ni débat public.
Je découvre en lisant attentivement le rapport de UFC que choisir toute la gabegie qui règne à Veolia et la SEDIF ferme les yeux ! mais ce nous les citoyens qui sommes rackettés pour engraisser VEOLIA !!! si nos élus ont été incapables dès 2005 d’étudier les comptes transmis ... qu’ils démissionnent ; ils se montrent indignes de leur charge. M Braouzec du Face que je salue avait lancé une pétition pour la gestion publique.
Les socialistes mentent aujourd’hui ! ne l’oublions pas pour 2012.