En Espagne aussi d’importants intérêts socio-économiques remettent la question des barrages au coeur des luttes environnementales.
Une petite commune de la province de Huesca, entre les montagnes pré-pyrénéennes et l’Ebre, a récemment remporté une bataille très importante que d’autres villes d’Aragon, ou du reste de la péninsule ibérique, n’ont pas pu gagner depuis plusieurs décennies.
La Cour suprême a rendu un arrêt historique qui, bien qu’à double tranchant, met pour l’instant définitivement hors d’état de nuire le projet de barrage-réservoir de Biscarrués, une infrastructure qui aurait modifié de manière dévastatrice l’écosystème de la région.
Cette décision est un tournant, et une grande victoire pour les associations environnementales et les habitants de la région, qui mènent ce combat contre le barrage depuis des années.
Une Espagne rurale qui n’est exploitée que pour le tourisme et l’agriculture intensive
A mi-chemin de rejoindre l’Èbre dans la ville de Saragosse, le Gállego est un important affluent qui alimente la vie du territoire aragonais sur ses rives.
Malheureusement, de part et d’autre des arguments qui ont été utilisés pour défendre ou rejeter la construction du réservoir, il y a des intérêts économiques opposés qui oublient de placer la vie humaine et le bien-être environnemental au centre.
D’une part, les petits entrepreneurs du tourisme rural se positionnent contre la construction du réservoir parce que cela nuirait à leur économie hôtelière.
Parallèlement, une association d’irrigants d’un comté d’Aragon plus au sud exigent que les plans hydrographiques de la zone leur permettent d’irriguer leurs champs de cultures lucratives comme les fourrages pour animaux.
Lire la suite en espagnol ici :
https://www.todoporhacer.org/embalses/
Ne pas croire qu’en France nous sommes à l’abri de ce genre de choses. Il n’y a qu’à voir la multitude de projets de territoire sous forme de barrages-réservoirs, de retenues collinaires et de bassines aussi néfastes les uns que les autres pour l’environnement et la société...
(*) Thierry Uso est membre d’Eau secours 34, d’ATTAC et de l’European Water Movement.