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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
FIGURES
Eau et agroécologie
par Marc Laimé, 23 mars 2009

Défenseur d’une gestion écologique de l’eau en agriculture, Henry Chevalier milite depuis une trentaine d’années dans le Sud-ouest en faveur d’une nouvelle approche de la gestion de l’eau. Engagé dans les luttes contre la construction aberrante de barrages et de retenues collinaires, qui se poursuivent en Adour-Garonne, il a publié en 2007 un ouvrage remarquable dans lequel il condense plusieurs décennies d’engagement en faveur d’une gestion soutenable de l’eau (*). Présentation d’une approche d’une gestion de l’eau en agriculture respectueuse de l’environnement.

« La règle d’or est de n’utiliser l’irrigation qu’à bon escient, ne pas irriguer n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment, comme cela se fait en agriculture conventionnelle. L’exemple le plus scandaleux est la maïsiculture irriguée par canons asperseurs en plein soleil, à partir de grands barrages-réservoirs aux rives dénudées.

L’autre règle est d’économiser l’eau et de bien gérer sa ressource en eau. L’irrigation écologique doit restituer à la ressource le maximum de l’eau prélevée (exemple les canaux de collature en irrigation traditionelle).

Les techniques à choisir sont l’irrigation par submersion (irrigation traditionnelle), les sprinklers, micro-jets et diffuseurs autonomes (irrigation intégrée), les goutte-à-goutte…

Il est impératif de maintenir le stock hydrique d’un bassin versant grâce au maillage bocager, aux prairies permanentes, aux zones humides, aux intercultures (ne jamais laisser un sol agricole à nu), et aux ripisylves. Les réservoirs d’irrigation, s’ils sont indispensables, doivent être bordés par une ripisylve. Le « débit réservé » du cours d’eau alimentant le réservoir doit être préservé.

Si l’agroécologie est peu ou pas polluante, l’agriculture conventionnelle chimique et les élevages menés en hors-sol le sont énormément. Pour enrayer ces pollutions, il faut appliquer des mesures agro-environnementales (MAE).

Les « bandes enherbées », présentées comme une panacée, absorbent moins bien les nitrates que les ripisylves. L’absorption des phytosanitaires (pesticides, herbicides) par les végétations agricoles est à démontrer.

Enfin, une MAE n’est pas actuellement prise en compte, c’est le drainage. Il faut remplacer les drains en plastique enterrés par des fossés collecteurs végétalisés (hélophytes), fossés pouvant aboutir dans des bassins d’épuration (technique du lagunage).

La loi sur l’eau de 1992 et les mesures actuelles pour la protection des captages (pour l’eau de distribution) ont, le plus souvent, une efficacité faible, sinon nulle, quant à la réduction des pollutions aquatiques d’origine agricole, industrielle et domestique. Une nouvelle Loi sur l’eau a été votée en 2006. Ses mesures d’application se traduiront, dans chaque bassin, par un Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). D’ores et déjà, il apparaît que les mesures envisagées ne seront qu’une réécriture de la Loi de 1992.

Pour une réelle réforme il faut :

 que les MAE soient généralisées sur l’ensemble du territoire ;

 que des lignes budgétaires soient engagées pour l’agroécologie et l’agriculture biologique ;

 que « l’accès à l’eau » (eau du robinet et eaux brutes utilisées par les professionnels) se traduise par un quota gratuit, puis par une tarification progressive incitant à l’économie ;

 que la « gouvernance » (mot à la mode) pour la gestion des milieux naturels aquatiques (eaux superficielles et eaux souterraines) soit véritablement dém-eau-cratique. Stop à la dictature et au racket des pilleurs d’eau : les comités de bassin, les établissements publics territoriaux de bassin (EPTB), les syndicats d’irrigants, les sociétés d’économie mixte comme la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne (CACG), les organismes de distribution d’eau potable et d’épuration des eaux usées…"

Références bibliographiques :

 Chevalier H., 2007 – L’eau, un enjeu pour demain, Etat des lieux et perspectives. Ed. Ellebore-Sang de la Terre.

 Soltner D., 7ème édition 1994 – Planter des haies, ed. Collection Sciences et Techniques agricoles.

 Ruffinoni C., 1994 – Rôle des ripisylves dans la réduction des pollutions azotées diffuses en milieu fluvial – Thèse de doctorat d’écologie, Université Paul Sabatier, Toulouse.

 Collectif, 1998 – Etude de l’efficacité des dispositifs enherbés – Publication ITCF – Agences de l’eau (coll. Les études des Agences de l’eau, n° 63).

 Soltner D., 2001 – Bandes enherbées et autres dispositifs bocagers – Ed. Coll. Sciences et techniques agricoles.

(*) L’eau, un enjeu pour demain, Henry Chevalier, ed. Sang de la Terre, 2007.
Pour le commander, adresser un chèque de 24 euros à l’ordre de « Ende doman », La Bertrande, 32400 Fusterouau.

Contact :

Henry Chevalier

Coprae

Association d’environnement Ende Doman/Eco-systèmes

« La Bertrande »

32400 Fustérouau

Tel : 05 62 09 08 25

Mel : ende.doman@wanadoo.fr

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