En cette ère de contre révolution épanouie le lobby agricole fait flèche de tout bois pour achever de démanteler les fragiles digues qui résistent encore à l’entreprise de dévastation générale qu’il entend mettre en œuvre. On le savait, mais l’affaire se confirme et se vérifie de jour en jour, sous l’allure d’un « Puy-du-Fou » dont les exploits pyrotechniques laissent pantois.
Le ministère de l’Agriculture, qui a fait main basse sur la gestion de l’eau depuis des décennies, aux dépens d’un ministère de l’Environnement qui n’existe plus, il n’y a que Ségolène Royal qui ne s’en soit pas encore aperçue, d’où l’écran de fumée du Gosplan présenté la semaine dernière, est doté d’un Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), qui a pour mission « d’assister les ministres dans l’exercice de leurs attributions en participant à la conception, au suivi et à l’évaluation des politiques publiques qui concernent son champ de compétence. »
Et c’est donc à ce titre que notre Conseil général vient de rendre public le résultat de sa très officielle « Mission n° 13083 », intitulée « Controverse documentée à propos de quelques idées reçues sur l’agriculture, l’alimentation et la forêt », dont l’épisode 3 est intitulé « Les agriculteurs portent atteinte à l’environnement ».
On prendra donc connaissance avec le plus grand intérêt des « éléments de langage » élaborés par un gang évidemment rétribué par nos bons impôts pour fournir clé en mains, et gracieusement, à la FNSEA l’argumentaire destiné à tourner en dérision ces crétins d’écologistes qui racontent n’importe quoi…
Et passent comme on le sait leur temps à accabler d’injures des bons producteurs français qui ne regardent pas à la peine...
Premier Salon national de l’irrigation en Poitou Charentes
On ne s’étonnera dès lors pas que ce soit au doux pays de la Bravitude qu’éclose AQUANIDE, le premier Salon national de l’irrigation, organisé, on s’en douterait, par les Irrigants de Poitou-Charentes, associés à Irrigants de France.
De nombreuses personnalités nationales, une centaine d’exposants et plusieurs milliers de visiteurs sont attendus les 23 et 24 septembre 2014 à Saint-Pierre d’Amilly (17), comme a l’amabilité de nous en informer le Pôle de compétitivité « DREAM », lui aussi financé avec notre bon argent pour permettre à une effroyable association de malfaiteurs de progresser dans la marchandisation avancée de tout ce qui ne l’est pas encore.
Deo Gratias
Il est dès lors juste et bon, en cette époque pascale, d’ouïr le jeune et fringant Directeur général de l’Agence de l’eau Artois Picardie et Monseigneur Laurent Ulrich, Archevêque de Lille s’entretenir à l’occasion de la sortie de son livre « L’espérance ne déçoit pas », autour de « L’eau, enjeu écologique et économique ».
(Cela va sans dire, mais encore mieux en le disant "L’espérance ne déçoit pas" doit tout à la plume du prélat, et rien au fringant DG d’Artois Picardie, dont on se demande dès lors bien pourquoi il préfère baguenauder avec un archevêque plutôt que dilapider nos kopecks avec la FNSEA et Veolia, ce qui est tout de même son coeur de métier).
A cette allure nous suggérons à l’apparente nouvelle ministre de l’Ecologie de proposer que soit célébrée en ouverture de la prochaine « Conférence environnementale », une messe solennelle à la mémoire des courageux Versaillais dans la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, ce qui aurait le triple avantage d’ancrer plus encore les emplois verts non délocalisables de Sénégalais vendeurs de Tours Eiffel en bois de santal équitable sur la bonne terre de France, et dans les jardins du Sacré Cœur, de combattre le réchauffement climatique en imposant aux « parties prenantes », genre les pénitents de la Fondation Hulot, de la FNE et du MEDEF, de se rendre à genoux en procession de Notre-Dame au Sacré Cœur, et de développer la vente de Chabichou et de cancoillote sur des charrettes à bras, autant de nouvelles contributions à la croissance verte, d’autant plus nécessaires après l’explosion de la bulle qui a englouti la vaillante corporation des cireurs d’éminences.