La défaite programmée de 2017 provoque de violents mouvements de plaques tectoniques qui affectent toutes les strates de l’appareil d’état comme des collectivités territoriales. Le “devenir Pasok” de l’actuelle majorité va désormais provoquer d’innombrables répliques qui pourraient bien devenir incontrôlables.
Par arrêté de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie en date du 2 juin 2015, M. Laurent Roy, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, est nommé directeur général de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée et Corse à compter du 15 juin 2015, en remplacement de M. Martin Guespereau.
Un tremblement de terre.
L’étonnant Martin Guespereau, après le cabinet de François Fillon et l’ANSES, avait mis le feu à l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, y promouvant des initiatives qui faisaient grimper aux rideaux, et sa tutelle, et ses collègues dirigeants des autres Agences, et la FNSEA et le MEDEF, sans oublier nombre d’élus, bien souvent M. Carenco, et bien sur les syndicats de l’Agence. Et dire que notre homme pensait avoir sauvé sa peau en mars dernier… raté.
Laurent Roy, DEB martyre exfiltré en urgence de la DREAL PACA après le scandale (toujours impuni), de l’ONEMA, proche du burn-out à force d’alerter ses tutelles sur les périls que nous encourons à force de faire n’importe quoi dès que la FNSEA fronce les sourcils, et bien pire encore, a fini par s’attirer les foudres de Ségolène Royal.
Non sans s’être fait savonner la planche par Paul Delduc, nouvel émir du Lobby de l’eau dont la fulgurante ascension dit tout de l’époque…
Obscur conseiller des cabinets Batho, Martin, Ségolène…, Delduc se voit propulser par cette dernière grand manitou, après avoir poussé dans la tombe Jean-Marc Michel (ex-co-créateur, as co-"préfigurateur" de l’Agence pour la biodiversité), cordialement invité à prendre sa retraite, first step, puis exfiltré le n° 2 de Guespéreau d’EauRMC vers le ministère, aux fins de préparer le coup de force. C’est fait.
Delduc et Ségolène voulaient dégager Roy, qui va donc hériter du fauteuil de Guespéreau. Bon courage.
Et qui va remplacer Roy ? Le gag. M. François Mitteault, ex- du Marais Poitevin de Charentes-Poitou, dès lors supposé devenir l’œil de Moscou de Ségo en partance pour de nouvelles aventures.
Sauf que ledit Mitteault ne fera que ce que l’autorisera à faire Delduc, autrement dit continuer à nous précipiter à vitesse grand V vers des condamnations à la pelle par la CJUE…
Ici Ségolène se trompe gravement, Mitteault ne tiendra rien. Du moins pour l’eau, mais il n’est pas là pour cela. Il est là pour parachever le hold-up de la "biodiversité", au plus grand profit des différentes bandes qui ont clamé haut et fort à Strasbourg la semaine dernière que leur appétit envers les poches profondes des Agences était intact. A ce train là "l’eau paie l’eau", va falloir le remiser au magasin des accessoires.
Mais voilà déjà le "retour de la revanche", ils ne perdent pas de temps.
A peine Delduc grand mamamouchi, Fradin le retour !
IGREF, Guy Fradin avait rejoint le ministère de l’Écologie en 2003 au poste de directeur de la nature et des paysages, avant que de devenir dircab de Roselyne Bachelot. DG de Seine-Normandie entre 2004 et 2012, il en avait été exfiltré après l’affaire des 100 millions d’euros de redevances que les industriels avaient "oublié" d’acquitter. Le voici président du conseil d’administration de l’agence de l’eau Rhin-Meuse, où il succède à Jacques Sicherman.
Mais ce n’est plus l’essentiel.
M Laurent Fabius est malade.
Et Mediapart de faire feu sur l’ambulance, c’est dire.
L’impérium qu’il exerçait sur la COP 21 dont il avait pris le contrôle va prendre fin.
Ca promet pour la suite du baston entre les deux cliques.
Celle de Lalonde, Laville, Barbut, Hulot, Canfin à la marge... Une alliance composite, alliée de facto, minée par des ambitions personnelles et opportunistes, de réseaux pour cette raison, tactique dominant la stratégie, manipulatrice sans vergogne. Intellectuellement c’est du galimatias... à la limite de l’irrationnel. Ainsi Hulot dit et fait n’importe quoi, il s’agite, son ressort est la peur... faire peur... contre-productif.
Et celle de Tubiana... et les néo-autres écolos-PS, plus homogène mais moins visible, moins foisonnante mais ayant des relais, nettement plus technique, "de dossiers", plus stratégie subordonnant la tactique, avec une vision - la sienne - mais sans illusions,... fonctionnaires intello-techno au service de... (Bon d’abord d’eux-mêmes, faut pas déconner…)
Laville hait Tubiana, Barbut hait Royal…
Hollande a évidemment joué la synthèse, avec les deux « ambassadeurs climat », Tubiana et Hulot, ça ratisse plus large... (On oublie charitablement Mme Aubert, qui ne joue pas dans la même cour).
Deux cliques qui transcendent les clivages politiques classiques (quoique ?) sans pour autant répondre aux enjeux mais qui, pour des questions de carrières, s’affrontent à fleurets mouchetés, sauf sur le fond...
Les racines idéologiques transparaissent et sont opposées, inconciliables. Bien avant 2017, tout çà volera en éclats.
Royal n’est rien là-dedans, une baronne poitevine ?
Et bien évidemment personne ne posera la question du Capital, ni de la financiarisation. Horizon indépassable ?
Madame Royal brigue les affaires étrangères.
Certains banquiers d’affaires londoniens font grise mine.
Du coup M. Le Drian hésite toujours à reprendre la Bretagne.
Un qui n’hésite plus c’est Claude Bartolone, qui manigance d’enterrer la métropole du Grand Paris. aux fins de ne pas hériter d’une coquille vide. à la Région Ile-de-France.
On comprend dès lors pourquoi M. Devedjian n’a toujours pas désigné les nouveaux représentants des Hauts de Seine au SIAAP, dont la présidence suscite des appétits renouvelés.
Le "devenir Pasok" s’accélère.
Faites vos jeux, rien ne va plus.
Bon, fort heureusement, (sans doute "l’esprit du 11 janvier"), François Hollande vient de confier à Corinne Lepage la mission d’élaborer une "Déclaration (universelle) des droits de l’humanité".
Nous voilà sauvés.
Surtout avec les illusionnistes de l’ArtCop21 en renfort...
Et pendant ce temps là, nouveau coup de rabot sur le ministère de l’Ecologie (ce qu’il en reste), encore moins 5,4% en 2015, soit un total de moins 16,9% depuis 2012...
C’est surtout çà, "l’écologie non punitive"...
commentaires
Monsieur le "Modérateur de l’eau" (titre surprenant accolé à votre message dans ma boite mail) :
Merci de nous faire valoir vos titres éminents, outre celui de vengeur masqué...
Grand merci néanmoins, vous me comblez d’aise, je vous cite :
"A part taper sur tout le monde, quel que soit le bord politique"
(...)
"Autant vos articles peuvent avoir un vrai fond, autant la manière dont vous écrivez et tapez sur les uns et les autres est puante"
En vérité vous me décernez quasiment un bâton de maréchal, ce qui n’est pas rien par les temps qui courent.
L’amusant dans l’affaire c’est quand le fond dérange, toujours, on flingue le messager.
Dites-nous donc ce qui est insupportable dans le fond, pour susciter pareille ire.
Enfin, notez que je m’affranchis joyeusement de la maxime :
« Trois conseils de Raymond Chandler :
1/ Ne jamais demander conseil
2/ Ne jamais montrer un travail en cours
3/ Ne jamais répondre à la critique »
La Traversée des plaisirs. Escapade littéraire. Patrick Roegiers, Grasset, 2014.
Relisez ce que je dis, vos articles ont un fond vrai mais c’est la manière d’insulter et de critiquer tout le monde sans exception qui est dérangeant. Quand vous dites, par exemple, que Nicolas Hulot se sert de la peur et que c’est inefficace, j’ai envie de vous répondre que vous vous servez de votre haine et que c’est lamentable.
Donc je réitère ma question, même si le fond de vos articles est juste, qu’avez vous fait pour le secteur de l’eau pour penser avoir le droit d’insulter tout le monde ? Qu’avez-vous fait comme actions pour vous sentir si supérieur à toutes ces personnes de gauche, de droite et d’ailleurs ?
Méditions de concert, je n’ai pas dit médisons...
Où vous vous rendrez compte que votre prise à partie est totalement inopérante, puisque vous vous en prenez à moi (j’ai l’habitude), plutôt que d’évoquer ce qui vous dérange.
Nonobstant votre qualificatif d’injure est un peu excessif, sauf à considérer qu’il nous faille nous prosterner devant la galaxie d’éminences qu’à l’évidence vous révérez ?
Telle n’est pas ma conception du débat, et je conçois que cela vous déplaise...
Quant à la haine, comme vous y allez, juste un regard critique un rien acéré, et sachez que je peux faire bien pire...
« Quand l’on s’aperçoit que l’on est battu, on opère une diversion : autrement dit, on se jette tout d’un coup dans un tout autre propos, comme s’il faisait partie du sujet et était un argument contre votre adversaire. Ce qui a lieu avec un peu de discrétion, lorsque la diversion reste malgré tout liée au thema quaestionis ; et impudemment, lorsque l’attaque n’est relative qu’à l’adversaire et n’a rien à voir avec le sujet du débat. »
Arthur Schopenhauer, L’art d’avoir toujours raison (1830-1831), stratagème 29.
Vous ne répondez toujours pas à ma question, auriez-vous un problème de légitimité ? Qu’avez vous fait pour l’eau vous ?
Ps : les sujets ne me dérangent pas. Un débat ne se fait pas autour de la peur ou de "critiques acérées". Si vous souhaitez être entendu et respecté, à travers vos articles, par les personnes que vous critiquez, commencez par parler de la politique et par respecter les gens. Il est facile de taper sur les directeurs d’agence, des membres du ministère, etc... quand ces derniers ne font qu’appliquer les politiques gouvernementales.
Voilà le différend, on y arrive. Si vous pensez sérieusement que c’est le gouvernement qui définit la politique de l’eau (je veux bien vous faire crédit de pareille naïveté), on ne pourra pas progresser d’un centimètre, puisque nous fonctionnons dans des paradigmes à des années lumières l’un de l’autre. D’où votre incompréhension-indignation. Comme ce n’est bien évidemment pas le gouvernement qui décide de quoi que ce soit en la matière, et j’ai oeuvré à l’établir, voir Le lobby de l’eau, je m’autorise en effet dans vergogne aucune à dénoncer les menées obscures de la force, soit les menées excessivement condamnables d’un grand nombre d’acteurs qui excipent de leurs titres ou responsabilités pour conduire des politiques totalement contraires à l’intérêt général. Ce qui distingue la "haine" de l’instruction civique...
Je conçois que les Propos de Marc dérangent certains, notamment ceux et celles qui au grès des alternances Gauche/Droite, en tant que Hauts Fonctionnaires à vie « Grands commis de l’Etat » et pour certains commis des lobbies, se retrouvent tantôt en cabinet Ministériel, tantôt à la tête d’une Agence de l’Eau, tantôt à la tête de tel ou tel établissement à caractère administratif sensu stricto ou à caractère industriel et commercial (Voyez le mélange des genres….).
Les politiques dans tout cela !? En place au mieux 4-5 ans, ils n’ont que faire de l’intérêt général, gèrent une carrière, et accessoirement sont sans conviction, incompétents sur la plus part des sujets évoqués par Marc, ou ayant trait aux problématiques à enjeux majeurs qui nous préoccupent (intérêt général). Bien souvent ces mêmes politiques ont des relations privilégiées avec des groupes de pression à caractère économique, ce qui fait que depuis 50 ans, et malgré a priori une règlementation existante, on constate sans cesse une dégradation continue et inexorable de la qualité de nos milieux aquatiques, la qualité intrinsèque de l’eau (polluants), la baisse de biodiversité avec pertes massives d’espèce, et une croissance manifeste des pathologies liées à la dégradation continue de notre environnement.
Marc a porté quelques combats, dans l’ombre le plus souvent, et aidé accessoirement (c’est mon cas) quelques « lanceurs d’alertes » mis au placard (ce qui ne semble pas être pour le moment votre cas….). Ayant porté des dossiers d’intérêt général qui ont contribués au limogeage de certains Hauts Fonctionnaires, j’ai été « amené » à quitter l’ONG pour laquelle j’ai œuvré sur le thème de l’eau et l’agriculture pendant plus de 7 ans avec l’appui de Marc.
Cher Monsieur, heureusement qu’il y a encore dans notre pays quelques personnes compétentes comme Marc sur des sujets très pointus et qui agissant dans l’ombre réussissent néanmoins à faire bouger les lignes, avec une faiblesse incontestable de moyens, mais une prose "brute de décoffrage" !
Ayant fait appel il y a quelques mois à l’expertise de M.Lainé sur un dossier me concernant, je n’ai qu’à me réjouir de la pertinence de ses conseils. La lecture du "Lobby de l’eau" en est une preuve supplémentaire.
Oui, il vaut mieux fermer les yeux, ne rien voir, ne rien dire, on dort beaucoup mieux ainsi...
Sans aucun rapport avec le reste des commentaires : Fabius malade, c’est sourcé en dehors de la fachosphère genre réseau voltaire ou E&R ?
Concrètement, vous avez fait quoi M. Laimé pour le domaine de l’eau dans votre vie ? A part taper sur tout le monde, quel que soit le bord politique, quelles actions avez vous mené pour croire qu’il vous est légitime de critiquer tout le monde sans vous remettre en question ?
Autant vos articles peuvent avoir un vrai fond, autant la manière dont vous écrivez et tapez sur les uns et les autres est puante.