Un respectable sénateur socialiste (PS) du Finistère, M. François Marc, interroge en juillet dernier la ministre de l’Ecologie sur les critiques dont fait l’objet l’actuel dispositif français d’analyse de la qualité des eaux brutes avant usage. Une question éminemment pertinente. Comme il est d’usage en la matière, c’est à l’évidence un apparatchik de la Direction de l’eau et de la biodiversité (DEB), direction qui a appliqué sans barguigner les politiques mortifères décidées par la droite depuis dix ans, qui répond au parlementaire, ou plutôt l’inonde d’une novlangue que l’on croirait tout droit issue d’un kolkhoze, encore dirigé par Kroutchev avant la mort de Staline. L’honorable parlementaire n’aura donc pas l’ombre d’une réponse à la question qu’il posait tout à fait légitimement. Pareil traitement infligé à la représentation nationale est tout simplement scandaleux.
La question écrite n° 00214 de M. François Marc (Finistère - SOC), publiée dans le JO Sénat du 05/07/2012 - page 1453 :
« M. François Marc attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie sur l’information transmise au grand public en matière de qualité de l’eau.
Il tient à lui faire part des critiques dont font l’objet les protocoles en vigueur, leur exactitude étant parfois remise en cause.
Depuis une dizaine d’années, la réglementation et les protocoles de mesure de la qualité de l’eau ont été modifiés. En l’état, les paramètres actuels d’évaluation conduiraient, semble-t-il, à sous-évaluer la réalité de la pollution des rivières et des nappes phréatiques françaises.
Dans un souci de transparence, il souhaiterait donc qu’il lui soit précisé dans quelle mesure le dispositif français d’analyse de la qualité des eaux souterraines et de surface souffre véritablement des défaillances dont certains ont pu l’accuser et quelle mesure le Gouvernement entend prendre à ce sujet. »
La réponse du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie
publiée dans le JO Sénat du 03/01/2013 - page 22 :
« Les modalités d’évaluation de l’état des eaux souterraines et de surface ont évolué ces dernières années pour répondre aux exigences de la législation européenne, notamment celles fixées par la directive 2000/60/CE du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau, également appelée « directive-cadre sur l’eau », par la directive 2006/118/CE du 12 décembre 2006 sur la protection des eaux souterraines contre la pollution et la détérioration, et par la directive 2008/105/CE du 16 décembre 2008 établissant des normes de qualité environnementale dans le domaine de l’eau.
Elles s’appuient sur un réseau de surveillance défini par l’arrêté du 25 janvier 2010 établissant le programme de surveillance de l’état des eaux en application de l’article R. 212-22 du code de l’environnement qui définit, notamment, les paramètres à surveiller et les fréquences de surveillance ainsi que le protocole de mesures.
L’état des eaux est ensuite évalué à partir des données de la surveillance selon les modalités définies par l’arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de l’environnement.
L’état écologique est évalué au travers de paramètres biologiques qui font l’objet d’un inter-étalonnage à l’échelle européenne afin de s’assurer d’une mise en œuvre cohérente de la directive cadre sur l’eau par les États membres de l’Union européenne.
Il est également évalué en prenant en compte les paramètres physico-chimiques classiques (demande en oxygène, présence de nutriments azotés ou phosphorés) suivis depuis plusieurs dizaines d’années en France, ainsi qu’une liste de substances spécifiques fixée par bassin hydrographique, auxquels sont associées des valeurs seuils de concentration.
L’état chimique est évalué à travers le respect de normes de qualité environnementale pour une liste de substances, dites prioritaires, fixée par la directive 2008/105/CE.
L’état chimique des eaux souterraines est évalué à travers le respect des normes de qualité définies pour les nitrates et les pesticides conformément à la directive 2006/118/CE, ainsi qu’une liste complémentaire de paramètres qui peuvent pour certains être définis à l’échelle d’un bassin ou d’une masse d’eau. L’état quantitatif des eaux souterraines est évalué, notamment, à partir des relevés piézométriques. »
La question et la réponse sur le site du Sénat :
Dispositif français d’analyse de la qualité des eaux brutes avant usage