A défaut de réparer, ou seulement même prévenir les dégâts du réchauffement climatique, plusieurs structures publiques françaises vont unir leurs efforts via l’initiative "AdaptAction" pilotée par l’Agence française de développement (AFD), qui sera conduite par France Expertise et Transtec (Belgique), qui vont porter haut la « marque France » à l’international dans le domaine du climat. Ici c’est le Zambèze, pas la Corrèze, qui a le vent en poupe…
France Expertise, ex-ADETEF, est la réunion sous l’égide de Bercy des branches expertise internationale des cadres de divers ministères et du bureau d’études Transtec Belgique, qui a été totalement racheté par la branche d’expertise internationale (CIVIPOL) du Ministère de l’Intérieur français (et non pas belge) :
Voir aussi : https://www.ccomptes.fr/fr/publications/les-comptes-et-la-gestion-de-civipol-conseil
Et : https://www.ccomptes.fr/fr/documents/39594
Ces deux établissements mobilisent les expertises publiques françaises face auxquelles le secteur privé ne peut guère lutter, sauf à invoquer les "pertes de chances" dans les appels d’offres… qu’il ne manquera pas de perdre.
Expertise France, dont le chef rêve sans doute de faire une GIZ* bis pour sa plus grande gloire, ce qui demanderait peut-être de développer un minimum de savoir-faire dans la gestion des projets et des RH au lieu de refiler cela aux bons copains et aux copains des copains, politiquement corrects bien sûr...
Sur le projet d’appui au secteur privé au Liban, ils avaient presque réussi puisqu’ils avaient décroché le financement de l’UE ; sauf qu’à force d’accumuler les coups tordus et d’essayer de faire reporter leur incompétence sur les autres, ils ont fini par se faire retirer la gestion de l’expertise du projet par la Délégation UE : pan dans les dents, sauf qu’à ma connaissance, ils ne se sont pas encore fait couper la tête... Et comme on dit, c’est justement par là que ça pourrit !
Mais est-ce bien le rôle des fonctionnaires et autres contractuels de l’Etat alors que "désert français" et territoires en crise, ravagés par le chômage, le bétonnage de l’expansion urbaine, les inondations et les feux de forêts, ainsi que par les grands projets inutiles imposés... sont chaque jour plus démunis face à la liquidation programmée de l’ingénierie publique et au dénuement des services déconcentrés, laissant seules les collectivités locales, auxquelles on concède en compensation le droit de battre monnaie avec la taxe GEMAPI dite taxe inondation ? A quand une taxe canicule ? Et la relance de la taxe sécheresse ?
On comprend mieux pourquoi le climat n’est pas qu’une question technique mais aussi financière (Bercy), et sécuritaire (l’Intérieur), dans la logorrhée post-COP21 ou du One Planet Summit.
Capter les fonds Climat (français mais aussi européens et internationaux) semble devenu un nouveau sport de la haute fonction publique.
Il est vrai qu’elle ne peut lutter face au tourniquet des très hauts fonctionnaires entre public et privé et face aux parachutes dorés de l’industrie et de la finance privée sauf à inventer de pareils Meccano.
"AdaptAction" avez-vous dit ?
(*) GIZ, ex-GTZ, agence de coopération internationale allemande.
Lire aussi :
– Climate Leaks (1) : « Make our finance great again… »
http://www.eauxglacees.com/Climate-Leaks-make-the-finance
Les eaux glacées du calcul égoïste, 10 novembre 2017
– Climate Leaks (2) : « Make our finance great again…
http://www.eauxglacees.com/Climate-Leaks-2-make-our-finance
Les eaux glacées du calcul égoïste, 13 novembre 2017