Lors d’une conférence de presse qui aura lieu le 3 juillet prochain, l’Académie des technologies dévoilera un rapport intitulé « Apport des technologies aux besoins en ressources d’eau douce »
« La fourniture d’eau douce est désormais un sujet critique pour les habitants de toute la planète, Europe et France y compris. C’est pourquoi, le pôle "Environnement et changement climatique" de l’Académie des technologies publie "Apport des technologies aux besoins en ressource d’eau douce", son rapport qui traite des stratégies et moyens pour réaliser des économies de prélèvements d’eau douce et pour réduire les consommations.
Il est indispensable d’anticiper les difficultés à venir par des approches stratégiques permettant d’éviter les iniquités, réelles ou perçues, et de minimiser les conflits d’usage pour un bien commun aussi indispensable que l’eau douce.
Après évaluation des ressources pour le moyen terme, maîtriser la demande d’eau s’appuiera sur des pratiques de « sobriété collective ». La réduction des prélèvements en eau nécessite des aides technologiques pour pouvoir continuer à satisfaire tous les besoins.
Le rapport considère notamment les différences entre la notion de prélèvements d’eau dans la nature et celle des usages qui sont ensuite associés à une restitution locale pouvant être partielle (pertes par évaporation…) ou totale de l’eau sous forme liquide, plus ou moins polluée après usage.
L’Académie formule 11 recommandations.
En synthèse : déployer des stratégies à 5, 10 et 15 ans avec nos voisins européens et à l’échelon multi-régional et local. L’Académie invite à anticiper les conséquences de la réduction des réserves nivales et glaciaires et de la transformation de la disponibilité de l’eau en montagne et demande d’engager d’urgence la mise en œuvre des solutions pertinentes.
Elle recommande l’implantation d’urgence de nouveaux modes de pratiques agricoles, d’évolution du système alimentaire et d’amélioration des techniques d’irrigation et d’investir encore plus dans la R&D ; et développer des compétences en recherche et développement avec des programmes de co-construction de connaissances (services climatiques) tenant compte des connaissances locales et des besoins spécifiques d’informations (climat, hydrogéologie, écosystèmes aquatiques…) pour mettre des adaptations rapides.
Elle suggère un accompagnement des décisionnaires par des experts des solutions technologiques afin de gagner sur d’inutiles répétitions d’expérience.
Ces engagements technologiques doivent s’accompagner de contrôles environnementaux et sanitaires renforcés.
L’intérêt national doit être l’un des éléments pris en compte dans les calculs de rentabilité des solutions structurantes.
L’ensemble de ces mesures doit s’appuyer sur une pédagogie nationale, régionale et locale.
Une présentation effectuée par le professeur Yves Lévi, membre de l’Académie et pilote du rapport, en présence de Manoelle Lepoutre Saint-M’leux, académicienne déléguée à la communication. »