En août 2020, à Châteaulin (Finistère), la cuve d’un énorme méthaniseur géré par Engie avait débordé, entrainant une grave pollution de l’Aulne, rivière qui alimente une bonne partie de la population en eau potable. Pendant plusieurs jours, 180 000 personnes avaient du recourir à de l’eau en bouteilles.
L’usine avait été fermée pendant un mois et demi à la fin de l’été, sur décision du préfet du Finistère. Ce dernier avait pris un arrêté après un deuxième incident survenu sur le même site, révélant « des fragilités du système de prévention des risques de l’exploitant ». A chaque fois, un « incident technique » avait fait déborder une cuve de digestat (le reliquat liquide de la méthganisation), dans la rivière, provoquant une grave pollution.
Plusieurs plaintes avaient alors été déposées par les collectivités et par des associations.
Or le quotidien régional Ouest France vient d’annoncer que le parquet vient d’adresser un courrier à la maire de Châteaulin, lui annonçant que la justice s’oriente vers une « composition pénale ». Une procédure qui permet au mis en cause de reconnaître sa culpabilité en payant une amende. Le groupe Engie Bioz échapperait ainsi à un procès public.
Interrogée par le quotidien régional, la maire Gaëlle Nicolas ne décolère pas. « On fait l’économie d’un débat, ça ressemble à un choix politique », lui a-t-elle confié.
Les associations qui avaient déposé plainte pensent la même chose. Eau et rivières de Bretagne dénonce « une délinquance environnementale ». Tous réclament « un vrai procès » qui permette d’établir les raisons de cette pollution.