Un article choc publié le 30 avril dernier par la Charente Libre révèle un taux de pollution par les pesticides gravissime, et met en cause les pratiques d’une viticulture littéralement droguée aux adjuvants chimiques, dont les viticulteurs sont les premières victimes.
« Ces données alarmantes font partie du problème global de l’utilisation des pesticides dans le vignoble. » Membre actif dePhyto-victimes, amoureux de la vigne et du cognac, Jacky Ferrand a fait carrière au bureau national de l’interprofession de la vigne.
Il a surtout eu la douleur de perdre fin 2011 son fils, Frédéric, viticulteur de Gondeville emporté par un cancer de la vessie. Depuis, il se bat contre les pesticides et leur utilisation irraisonnée.
Pas question pour lui de montrer du doigt les viticulteurs. « Ils en sont les premières victimes. Notre combat, à Phyto-victimes, c’est avant tout pour eux », pointe-t-il. Mais il voit les champs jaunis parles herbicides, les eaux qui se dégradent, les viticulteurs malades.
Il se heurte aussi à l’omerta du milieu, ce vignoble où l’on souffre en silence.
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Chiffre effarant, fourni par l’agence de l’eau Adour Garonne : en moyenne, en 2011, entre Angoulême et Cognac, au coeur du cognac roi, la teneur en pesticides était de 6,52 microgrammes par litre !
De quoi en faire une eau réglementairement impropre à la "fabrication" d’eau potable. C’est-à-dire qu’elle est si viciée que l’on ne peut même pas la traiter pour la rendre utilisable.
À titre de comparaison, la Sèvre nantaise, deuxième bassin le plus touché dans le pays, affiche un taux moyen de 2,86 microgrammes par litre. Autant dire que le bonnet d’âne charentais est décroché haut la main.
Diffusée hier par Le Parisien, la carte effare Jean-François Dauré, le président de Grand Angoulême. "Tout le monde doit prendre conscience qu’il y a sur ce dossier un caractère d’urgence sanitaire. C’est un truc de fou", dit celui qui titre la sonnette d’alarme depuis des années en compagnie de son adjoint à La Couronne, Jacky Bonnet. Son diagnostic est sans appel : "L’état de nos rivières est très très mauvais."
- Lire la suite de l’article d’Ismaël Karroum, dans la Charente Libre du 30 avril 2014.
Lire aussi :
- Eau, des substances cancérigènes sous surveillance en Charente.
La Charente Libre, 19 mai 2014.
M’ouais, cet Ismaël Karroum, encore un agent de l’Anti-France ? Que fait la FNSEA ?