Au lendemain du renoncement à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une association d’usagers investie dans la lutte contre la construction d’un Center Parc au Rousset, en Saône et Loire, vient de lancer un nouveau pavé dans la mare. Elle accuse en effet l’Etat d’avoir exercé des pressions afin d’éviter le classement en 2014 de la zone concernée par le projet contesté en « zone ZNIEFF 1 », ce qui aurait condamné le projet de Pierre & Vacances… et du "fonds vautour" américain Blackstone.
Relayées le lundi 22 janvier par le Journal de Saöne-et-Loire, les informations recueillies par l’association Savoir-Comprendre-Agir (SCA), ont fait l’effet d’une bombe.
« Elles indiquent de façon certaine que si Pierre & Vacances n’avait pas jeté son dévolu sur la forêt du Rousset au printemps 2014, celle-ci serait aujourd’hui répertoriée officiellement comme zone de haute valeur écologique comprenant des habitats (faune et/ou végétaux) rares et fragiles.
Les scientifiques du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) avaient prévu, après une longue phase de travaux préparatoires, de l’inscrire en mars 2014 dans une zone « ZNIEFF 1 » comprenant les zones humides et les étangs proches de la Guiche et du Rousset.
Lors de la réunion officielle de validation par le Conseil Scientifique, de nombreux tracés de ZNIEFF furent actés et inscrits dans l’inventaire de Bourgogne. Mais pas celui de la ZNIEFF 1 du Rousset dont l’examen avait été bloqué par le Préfet de Saône et Loire, avec l’aide de la Direction Régionale de l’Environnement (DREAL).
Ces services s’étaient aperçus peu de temps auparavant que la reconnaissance du caractère écologique remarquable de cet espace empêcherait la construction du Center Parcs... ne serait-ce que parce que Pierre & Vacances se vante de préserver les zones de grand intérêt environnemental et de ne jamais chercher à s’y implanter.
Le CSRPN a obtempéré et les études et procédures ont pu être lancées en considérant les 90 hectares retenus comme ne présentant que de faibles enjeux environnementaux.
Il est important que ces faits soit largement connus car ils indiquent clairement à quel point des "processus démocratiques" - tels que le Débat Public auquel nous avons participé ou les enquêtes publiques effectuées ou à venir -, peuvent être biaisés quand des services de l’Etat interviennent en amont pour favoriser les intérêts économiques et financiers au détriment des patrimoines naturels.
Dans le cas présent, le plus grand doute peut être jeté sur les possibilités de poursuivre le projet de Center Parcs dans les formes et conditions qui nous ont été présentées en 2015. »
Savoir-Comprendre-Agir (SCA)
Contact : sca@styblog.net
Note Eaux glacées :
On rappellera que Center Parks compte au rang de ses actionnaires, outre Pierre & Vacances le fonds d’investissement états-unien Blackstone, un « fonds vautour » auquel ARTE consacré un reportage éclairant en décembre 2015 :
https://info.arte.tv/fr/blackstone-fonds-vautour
On rappellera que l’actuel président de la République a reçu à l’Elysée en novembre dernier les représentants de 25 des plus importants fonds d’investissement mondiaux.
commentaires
c’est pas nouveau, y’a plein d’autres sites ou tous les terrains naturels adjacents ne font l’objet d’aucun classement naturel (Znieff, natura 2000...) : Donges, les raffineries du havre qui ont pu s’étendre sur ces terrains naturels puisque pas de classement, centrale nucléaire de Brennilis... Corruption généralisée ? laxisme de l’Etat ? probablement grâce aux "hauts" fonctionnaires de l’état (en DREAL, Diren, DDTM ou ddaf) qui ont fait avaler la pilule aux agents moins "hauts" donc plus petits pour imposer leur volonté...
Le classement en ZNIEFF n’est pourtant qu’un classement d’inventaire et pas de protection. Ce n’est pas Natura 2000, déjà que là aussi... y a bien des dégâts.