Une publication scientifique récente témoigne que la maladie se déroule en deux phases, et assigne un rôle tout-à-fait particulier à la diffusion, puis l’élimination massive de virus vivant dans les selles, confirmant l’importance d’une surveillance attentive des eaux usées, qui pourraient dès lors elles-mêmes devenir facteur de diffusion du coronavirus.
Une première publication chinoise parue dans la revue britannique The Lancet, montre très clairement que la maladie se déroule en deux phases :
– la première qui dure de 10 à 14 jours est la phase des voies aériennes avec des signes respiratoires manifestes qui peuvent devenir très graves, et une élimination aérienne du SARS-CoV-2 par aérosols.
– la seconde qui dure de 15 à 20 jours est la phase de multiplication digestive du virus survenant à bas bruit, sans manifestations cliniques évidentes, avec une élimination massive de virus vivants dans les selles.
SCHEMA
Ce schéma est très intéressant, il montre que la maladie Covid-19 se déroule en deux phases, la première nano-pharyngée avec des aérosols contenants, la seconde, entérique, avec rejet de matières fécales contaminantes, avec probablement deux modes successifs de contamination.
Quelles sources animales intermédiaires ?
Un second éclairage, toujours à lier à la problématique des eaux usées, est apporté par une prépublication, dont voici une traduction de l’abstract en français :
« Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) est à l’origine de la maladie infectieuse COVID-19, qui a été signalée pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019. Malgré les efforts considérables déployés pour contrôler la maladie, COVID-19 s’est maintenant répandu dans plus de 100 pays et a provoqué une pandémie mondiale. On pense que le SRAS-CoV-2 est originaire des chauves-souris ; cependant, les sources animales intermédiaires du virus sont totalement inconnues. Nous avons étudié ici la sensibilité des furets et des animaux en contact étroit avec l’homme au CoV-2 du SRAS. Nous avons constaté que le CoV-2 du SRAS se reproduit mal chez les chiens, les porcs, les poulets et les canards, mais efficacement chez les furets et les chats. Nous avons constaté que le virus se transmet chez les chats par le biais de gouttelettes respiratoires. Notre étude fournit des informations importantes sur les réservoirs animaux du SRAS-CoV-2 et sur la gestion des animaux pour le contrôle du COVID-19. «
Lire aussi :
– L’analyse du contenu des eaux usées trahirait la véritable ampleur de l’épidémie de Covid-19. À l’avenir, ce type d’études serait aussi utile pour alerter précocement en cas de retour du virus.
Pour la Science.