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LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE
REMOUS
C’était un petit jardin, par Corinne Pilastre-Vandewalle
par Marc Laimé, 20 février 2015

Trois jours avant l’ouverture du salon de l’Agriculture, M. Manuel Valls, grand "modernisateur" autoproclamé, a tout cédé à la FNSEA : “simplification” de la réglementation environnementale, suppression des "contrôles"... Au nom de "l’esprit du 11 janvier" M. Valls, nous ramène tout droit à l’Ancien Régime. Souvenirs.

"C’était en 1999 dans la Vendée martyrisée deux siècles auparavant pour avoir osé se soulever contre les dictateurs d’une Convention qui, à la suite de l’Assemblée Législative, a livré les biens communaux à ses amis spéculateurs.

Dans la patrie des désolidarités actives, rien n’est changé.

C’était un petit jardin.

A cette époque de vaches folles, de poulets empoisonnés, de dioxine et autres bouffes de merde, quand MacDo et Coca-Cola nous préparent des générations d’obèses, il y avait encore quelques privilégiés dans la petite bourgade où j’habite qui avaient fait le choix d’une alimentation disons plus naturelle.

A plus de 75 ans, M. et Mme T., retraités, partagent le même plaisir : un magnifique potager. Plutôt que d’aller bêtement remplir mon Caddie de légumes et de fruits de supermarché en quelques minutes, j’aimais prendre le temps, j’allais dire le luxe, d’aller voir Mme T. cueillir pour moi et ma famille, tout doucement, au fond de son jardin, salades, petits pois, carottes qu’elle lave elle-même de ses vieilles mains agiles et me vend à tout petit prix. Un délice, un luxe vous dis-je, que je partage avec tous ceux et celles qui préfèrent attendre un peu pour avoir le plaisir et le bonheur de rentrer chez soi avec un joli panier de légumes frais.

La semaine dernière, surprise ; le jardin des T. est barré, comme on dit en Vendée, par une chaîne « arrêt des ventes de plants et de légumes pour concurrence ». J’entre quand même dans le potager pour découvrir le couple de jardiniers en train d’arracher, le coeur lourd, tout leur travail des allées de leur jardin.

Pourquoi ? Dénoncés !

Un jaloux, un crétin, un être malfaisant s’en est allé dénoncer à la gendarmerie cette « concurrence déloyale » et M. T. a passé la journée avec les gendarmes. Contraints d’arracher leur jardin, ils vont maintenant « se reposer ».

« Mon seul plaisir, c’était mon jardin », me dit Mme T.

Dans la journée, les gendarmes sont passés deux fois pour vérifier qu’ils arrachaient bien leur potager.

J’en ai eu les larmes aux yeux, comme elle.

Ne pourrait-on pas foutre la paix aux gens qui vivent tranquilles et dont le simple travail faisait le bonheur des autres ?

C’est vraiment trop nul."

impression

commentaires

1 C’était un petit jardin, par Corinne Pilastre-Vandewalle

Et ils étaient seuls face à l’adversité ?

Quelle désolation !

Quelle honte les forces de l’ "ordre" ! Quel niveau d’égouts !
La malveillance sans borne protégée et servie par les sbires du pouvoir...

Il ne fallait pas arracher, il fallait se coucher entre les rangs de poireaux.

Toute mon amitié aux amis des végétaux.

poste par Camille - 2015-02-22@09:29 - repondre message
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