Présidente de l’association des usagers de l’eau d’Avignon, Marcelle Landau s’interroge sur les pratiques des opérateurs qui préconisent de changer des kilomètres de tuyaux, lors même que c’est très souvent le branchement qui est défaillant…
« En Avignon nous avons une association très vigilante sur l’eau.
A Langeac, un bureau d’études privé propose 6 millions€ de travaux sur les canalisations.
https://www.lamontagne.fr/langeac-43300/actualites/leau-potable-priorite-departementale_14301416/
Dans les Pyrénées orientales et à Avignon, je constate la même erreur des politiques et des élus et journalistes sur la question des fuites d’eau dans les réseaux d’eau potable.
Tous nous disent que pour résorber ces fuites, il faut faire de gros travaux sur canalisations et que cela couterait trop cher.
0r 70 % des fuites en moyenne se trouvent sur les branchements, c’est à dire le morceau de tuyau qui relie la canalisation de la rue à chaque compteur, car les fuites se produisent la plupart du temps sur les joints.
Pourquoi Veolia, Suez et la SAUR entretiennent-ils cette confusion ?
– 1ère raison : dans la plupart des contrats, la surveillance, la recherche des fuites et les réparations des branchements sont à la charge de l’entreprise concessionnaire, donc de la société des eaux. Le coût est inclus dans le tarif de l’eau, les élus ne contrôlant rien et ayant perdu la maitrise (ou par complaisance) il est facile à ce lobby de convaincre les maires.
– 2ème raison : la société des eaux a accès à l’eau gratuitement, cela ne lui coùte que l’électricité de pompage et l’usure des pompes. Mais la réparation d’une fuite lui coute du personnel qui doit agir sur le terrain. Réparer une fuite représente donc un cout qui va diminuer la rentabilité du contrat.
Le rendement du réseau se trouve dans le rapport que la collectivité doit publier chaque année en septembre 2022 le rapport (RPQS) 2021 est peut être sur le site de votre collectivité, comment évolue t’il ?
A Avignon et dans les P.O. il y a eu beaucoup de canalisations changées (payées par la collectivité) on s’aperçoit alors que le rendement du réseau n’est pas amélioré pour autant.
Cela confirme que ce sont majoritairement les branchements qui fuient. Les régies publiques de Paris et de Rennes l’ont démontré et ont ainsi obtenu un rendement entre 85 et 90 % ce qui veut dire 15 ou 10 % de fuites, alors qu’à Avignon on a 24% de fuites, dans les P.O. 33%, à Langeac ?
Reste qu’un kilomètre de tuyau coute aujourd’hui de 50 000 à 150 000 euros. Cherchez l’erreur. »
Note EG : le sujet est sensible et devra être apprécié au cas par cas. Les contrats contemporains prévoient généralement, après un état des lieux initial, le renouvellement programmé d’un pourcentage de linéaire de réseau et d’un nombre de branchements, hors casse accidentelle.