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Baignades en Seine : le jour oû France Info me fait le coup du fils (d’Anne Hidalgo)
par Marc Laimé, 9 mai 2024

La chaîne publique d’information en continu m’a invité tout à trac, en ce paisible mercredi de l’Ascension à venir le soir même débattre quarante minutes durant de la « baignabilité » de la Seine, sur son plateau à 22h00, avec un jeune et valeureux nageur, qui s’avère être le fils, tout juste majeur, de la maire de Paris. Pourquoi nous avons décliné l’invitation.

Jeudi 14h29, driing, je profite du « pont » pour rédiger quelques posts en retard pour mon blog, quand mon smartphone sonne le tocsin. Je ne m’en sers jamais mais j’ai du l’acheter pour pouvoir acquérir des billets de train, depuis que ma banque, qui a installé six protocoles de sécurité pour les paiements en ligne, me contraint de pouvoir recevoir des SMS, avant de valider la transaction, misère…

Bref, quèsaco ? France Info me demande toutes affaires cessantes de venir débattre le soir même sur son plateau avec le jeune fils de Mme Hidalgo, nageur émérite, de la « baignabilité » de la Seine. Le SMS ne précise pas qu’il s’agit du fils d’Anne Hidalgo, mais comme nos dossiers sont à jour j’ai en mémoire la descente de la Seine l’an dernier par le jeune homme, sous les applaudissements des gazettes et des télés énamourées.

OK boomer, je suis fait comme un rat. Si j’y vais je vais avoir affaire à un ambianceur (le présentateur ou la présentatrice) qui n’y connaissant évidemment rien va gentiment décliner la propagande (mensongère) de la bande à baignades de la mairie, et à notre jeune nageur émérite, ci-devant fils de notre maire, qui va tout aussi gentiment défendre le grand projet de sa maman.

Comme ça fait des années que je tire à boulets rouges sur ces ces folies extravagantes je vais bien évidemment en remettre une couche, me transformant immanquablement en vieux ronchon aigri en face de nos deux jeunes ravis de la crèche, vieux ronchon ("gnasgnasgnas" comme le disait Mme Hidalgo la semaine dernière) évidemment inspiré par de ténébreuses arrière-pensées téléguidées par Lerusses, les islamo-gauchistes ou je ne sais qui…

Et ici nulle machination, pas l’ombre d’un complot, l’ordinaire et banale mécanique de l’info "en continu"...

Bon, en vrai çà je m’en moque, mais il est un principe incontournable : on ne reproche pas aux enfants les fautes de leurs parents. Donc nous n’accablerons pas le jeune Arthur Germain qui n’est pas responsable des bêtises de sa maman et à bien le droit de défendre son grand œuvre, ce qui nous le rend d’ailleurs plutôt sympathique.

En plus j’attendais aussi le retour de mon fils, qui faisait le pied de grue depuis le matin devant le commissariat du Vème arrondissement, où 88 de ses camarades étaient en GAV depuis le matin, après avoir manifesté contre la guerre à Gaza.

(Commissariat du 5ème qui abrite depuis 1975 le musée de la Préfecture de police de Paris, créé en 1909 par le préfet Lépine...)

J’ai beau lui avoir distillé les préceptes de Victor Serge, en plein partiels, je préfère être à la maison si par malheur il se faisait "nasser".

En outre j’avais prévu ce soir de tester une recette de tagine de poulet au citron au four (excellent, merci Marmiton), avant que de rattraper mon retard de podcast puisque France Culture a eu l’excellente idée de découper en quinze épisodes Le Hussard sur le toit.

Enfin la dernière fois qu’une télé m’avait envoyé un VTC pour aller sur un plateau à Boulogne, le chauffeur, un sympathique maghrébin septuagénaire m’avait bassiné tout au long du parcours en essayant de me convaincre d’inciter mon fils à imiter le sien qui, après avoir ouvert une boutique en ligne sur les internets, se dorait au soleil avec sa chérie à Dubaï.

Et voilà pourquoi j’ai décliné, on le comprendra, l’invitation de France Info.

Mon score de « bon client » va gravement en pâtir.

On s’en fout.

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