L’affaire révélée par le quotidien Var Matin dans son édition du 24 octobre 2009, suscite d’importants remous au sein du conseil municipal de la cité varoise. Elle illustre une fois de plus le coupable laxisme des collectivités, qui se laissent trop souvent, et parfois « à l’insu de leur plein gré », joyeusement rouler dans la farine par des entreprises passées expertes dans l’art d’optimiser leurs marges bénéficiaires, au détriment d’usagers qui n’en peuvent mais…
Le prix de l’eau n’est plus une bataille entre le délégataire de service public et la municipalité aujourd’hui dirigée par M.Claude Gilardo, élu en mars 2008. Mais renvoie, selon la municipalité actuelle, à « une responsabilité politique du maire de l’époque et de son négociateur, M. Jean-Michel Rousseaux », souligne l’article d’Alain Revello dans le quotidien varois.
« En prenant à bras-le-corps le dossier du prix de l’eau, Claude Gilardo ne pensait certainement pas découvrir un tel pot au rose.
« Le 25 janvier 2007, j’ai voté la délibération autorisant la signature du maire sur l’avenant au contrat de l’eau, pensant que les consommateurs brignolais seraient heureux de payer moins cher ce service. On nous avait vanté les mérites de Jean-Michel Rousseaux, ses qualités de négociateur pour obtenir la baisse du prix de l’eau. Aujourd’hui, nous avons la preuve que les usagers ont été floués ».
Et le nouveau maire de Brignoles de rajouter : « J’ose espérer que les élus de l’époque se sont, eux aussi, fait avoir ».
Des coefficients qui entrent en vigueur en mars 2008
« Les services municipaux et, notamment, l’ingénieur en charge du dossier, ont donc passé trois semaines à recalculer et vérifier « des formules abracadabrantesques, fournies par Veolia destinées à permettre la variation du prix de l’eau année par année ».
« Un travail gigantesque au terme duquel « le résultat est sans appel », lâche Claude Gilardo quelque peu désabusé par la « supercherie ».
« Dans l’avenant signé en 2007, certains coefficients, basés sur l’augmentation de la population, avaient vocation à augmenter le prix de l’eau contractuellement à compter de mars 2008 ».
"Comment ne pas imaginer la tactique un an avant les élections ? Épaulé par ses techniciens, le maire de Brignoles s’avance un peu plus dans les explications.
« La clause en question permettait de faire baisser le prix de l’eau pour une année avant d’entraîner une augmentation de 14 % une fois les élections passées. Chacun appréciera et les citoyens jugeront aujourd’hui de la candeur tragique ou de l’incompétence notoire des élus qui ont négocié cet avenant ».
2007 : baisse de 14 % 2009 : hausse de 14 % !
« Difficile, en effet, de ne pas s’étonner des propos de Jean-Pierre Guercin en mars 2007 lorsqu’il écrit aux Brignolais.
« L’avenant signé à l’issue d’une négociation contractuelle ardue de près d’une année prévoit ainsi une baisse de la part fermier de l’ordre de 14 % sur les consommations d’eau hors taxes et redevances ».
« C’est en somme la politique du verre à moitié vide et du verre à moitié plein. On baisse avant les élections, on rehausse après. Dans l’entourage du maire, on ne semble pas étonné.
« La pratique serait courante et force est de constater que la hausse facturée par Veolia est contractuelle, donc légale. Impossible de revenir sur le passé ».
« Sans tarder, Claude Gilardo a repris contact avec les dirigeants de Veolia pour envisager la suite et notamment la facturation à venir.
« Nous entendons négocier rapidement et sereinement avec les nouveaux responsables de Veolia afin d’obtenir une baisse significative du prix de l’eau. Cette diminution me paraît inévitable afin de rétablir l’équilibre ».
« Le rendez-vous est fixé au 30 octobre, le lendemain d’un conseil municipal que l’on attend avec impatience. »