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Ségolène et l’eau : la brouillitude...

18 avril 2007

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Sœur Sourire en rajoute une louche dans la « bio-attitude », par le biais d’un entretien à paraître jeudi dans « Politis », affirmant souhaiter "impulser du plus haut de l’Etat une éthique de la protection de l’environnement", impliquant le respect des lois et la concertation ». Mais pour l’eau, hélas, Ségo a tout faux !



Notre (grande) Sœur Sourire souhaite donc la création d’un réseau écologique national et redit son intention de former un gouvernement intégrant un vice-Premier ministre chargé du développement durable et de l’aménagement du territoire. Jusque là ça ne mange pas de chips, et il lui sera donc beaucoup pardonné.

Il fera quoi le grand vizir rebelle ?

Il aura "en charge l’analyse des conséquences à long terme des propositions faites par les différents ministères et veillera à promouvoir une approche transversale pour mettre en synergie ces différentes propositions", précise-t-elle.

Aïe, aïe, aïe, on la voit d’ici l’approche transversale des synergies des propositions ! Même pas sur qu’il se balade à vélo d’un ministère à l’autre le vizir…

Sauver les cours d’eau

On dresse l’oreille quand elle est interrogée sur la mise en place d’un plan de sauvetage des cours d’eau français.

Notre grande sœur adorée à tous (et à toutes) juge "insuffisante sur bien des aspects" la loi sur l’eau adoptée en décembre dernier.

Bravo !

Sauf que, dans la foulée, elle n’estime pas "nécessaire" d’engager une nouvelle réforme, préconisant une "application stricte du principe « pollueur-payeur’".

Et voilà, les Ponts, les Mines, l’Engref, Suez et Veolia ne sont pas loin.

Avec notre LEMA, qu’il n’est donc pas nécessaire de flanquer à la poubelle, tout ce beau monde est parti pour tout privatiser, à donf !

Personne ne moufte.

On en reparlera bientôt.

Adoncques, pas de nouvelle loi.

Notre lointaine cousine Voynet a bien de raison de pester contre le mulot de TF1 et d’augurer que l’écologie ne va pas peser lourd dans le panier de Sœur Sourire !

Car comment faire règner l’ordre juste de l’eau, sans en avoir les moyens ?

Evidemment la dream-team à Désirs d’Avenir ils ont autre chose à glander que d’ausculter cette fichue Loi sur l’eau, qui est à elle seule une catastrophe, monumentale, environnementale, finale, terminale !

Mais voyons donc voir comment Sœur Sourire retombe sur ses pattes.

Enfin essaie.

Elle veut par ailleurs "donner la priorité à la prévention des pollutions", avec un programme national de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.

"Ce plan interdira définitivement les substances les plus dangereuses" et "engagera des actions concrètes pour une réduction de 25% de la consommation de principe actif d’ici 2012", indique-t-elle.

Vaudrait mieux pas commencer à penser que ça sera les futurs emplois jeunes super-justes bricolés par Mme Meda qui vont aller se coltiner la FNSEA !

Là on rêve, enfin on cauchemarde. Voir la Bretagne…

"Plus généralement, c’est en renforçant les contrôles, en veillant à une application stricte des lois et des règlements, et en sanctionnant sévèrement les manquements, que nous pourrons progressivement améliorer la situation de nos cours d’eau mais aussi de nos nappes phréatiques", note la candidate.

Au fond le vrai programme de l’ordre juste de l’excellence environnementale, c’est peut-être l’enrôlement dans des pensionnats verts à encadrement militaire des 300 000 sauvageons qui vont se faire les accros aux pesticides au nunchaku ?

Si c’est avec cela que la prétendante à l’Elysée va "faire de la France un pays d’excellence gouvernementale"...

Ce qui « implique une exemplarité de l’Etat pour tout ce qui concerne le respect des lois de protection de l’environnement et leur mise en oeuvre rigoureuse", poursuit-elle.

"Je proposerai, en coordination avec les collectivités locales et les associations de protection de l’environnement, la création d’un réseau écologique national, s’appuyant sur les espaces protégés existants (parcs nationaux, réserves naturelles, sites Natura 2000)".

Proposons, proposons, çà ne mange pas de pain (bio).

"Je veux impulser du plus haut de l’Etat une éthique de la protection de l’environnement et du respect de nos territoires. Je serai très ferme sur ce sujet", prévient-elle.

On est prévenu, c’est tout vu. Du flanc.

Sans une nouvelle loi sur l’eau, priorité gouvernementale absolue, Mme Royal, si elle était élue, devrait faire face à une crise environnementale majeure avant la fin de son mandat.

On vous aura prévenu.

En plus avec l’un des deux autres, ce sera pire.

On est mal barrés.

Marc Laimé - eauxglacees.com