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Est Ensemble (38) : pourquoi le PS de Seine-Saint-Denis s’incline-t-il devant le grand capital (Veolia) ?

28 novembre 2010

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Le dossier est déjà tellement accablant qu’on se prend à opiner à l’idée « qu’il ne faut pas tirer sur une ambulance ». Quand l’ambulance est un "Humvee" de Veolia « en mission humanitaire » à Bagdad, on se ravise !



Pourquoi diable la « gauche », enfin la majorité PS, et une partie de leurs alliés PC et autres électrons « prisonniers », soi-disant de gauche, genre la mairesse de Romainville toute acquise aux vertus du transport pneumatique et souterrain des déchets dans sa bonne ville par Veolia, cèdent-ils de concert aux oukases de l’Empire du mal : Santini-Frérot et associés ?

 Quitter le Sedif c’est faire exploser en vol le nouveau contrat de « régie intéressée rénovée » de Veolia, qui a impérativement besoin des 10% d’usagers d’Est Ensemble pour que le « Plan d’affaires » (affairiste) de Veolia ne tourne pas à la Berezina, avec les dégâts collatéraux y afférents, notamment pour les « communes de gauche » actuellement membres du Sedif, qui verraient le montant de leur facture exploser dans des proportions… veoliesques.

 Quitter le Sedif, c’est ouvrir la boite de Pandore des « combinaziones » qui régentent depuis des décennies la répartition, très politique, du contrôle des grands syndicats techniques de la région parisienne et de l’Ile-de-France. Imaginons qu’Est Ensemble ne retourne pas au Sedif : le nouveau contrat de Veolia explose en vol, ce qui est avéré. Imaginons dès lors les dégâts collatéraux et représailles sanglantes en cascade :

 au SIAAP

 au Syctom

 au Sigeif

 au Sipperec

 au STIF

 aux pompes funèbres… (1).

Règlement de compte

 Quitter le Sedif, c’est abandonner tout espoir de voir Veolia construire son nouveau siège social (3000 emplois annoncés) … à Aubervilliers ou à Saint-Denis, comme l’entreprise s’y est engagée, avant de remporter le nouveau contrat du Sedif…

 Quitter le Sedif, c’est offrir une victoire inconcevable à Dominique Voynet et à EE-Les Verts, victoire qui menacerait l’hégémonie - acquise au prix du sang (« rouge ») -, du PS sur la Seine-Saint-Denis.

 Quitter le Sedif c’est ouvrir la saison de la « vente à la découpe » du même (Sedif), qui ne manquerait pas de s’ensuivre.

 Quitter le Sedif, c’est permettre à Anne le Strat et à Eau de Paris de devenir un acteur public incontournable à l’échelle de l’Ile-de-France, acteur public qui menacerait dès lors très concrètement le condominium Veolia-Suez, autant dire voter pour la fin du monde…

Et c’est ainsi que dans leur très grande sagesse, les conseillers PS et affidés d’Est Ensemble ne vont pas manquer d’enterrer sous moult pelletées de gravats toute hypothèse de justice, d’égalité et de fraternité en convolant, raison supérieure oblige, en de coupables noces avec Veolia.

Ce qui pose in fine, avec une très violente acuité, la question des « valeurs » que sont supposés incarner les dits représentants du peuple "de gauche"…

(1) : Lire "Main basse sur la ville", in Megalopolis n°3, juin 2010.

A SONG :

Arbetlose Marsch – « Le chant des chômeurs »

Lire aussi :

Est Ensemble : le dossier d’Eaux glacées

Marc Laimé - eauxglacees.com