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Est Ensemble (17) : le bureau d‘études dresse un bilan « globalement positif » du retour en régie… dans la banlieue sud de Rouen !

27 octobre 2010

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Pourquoi le bilan « globalement positif » de l’extension de la gestion de l’eau en régie dans la banlieue sud de Rouen, établi par le cabinet Calia Conseil, missionné à cet effet, apparaît-il absolument hors d’atteinte pour Est Ensemble ? Encore un mystère dont nous ne doutons pas que tant les élus fortement mobilisés sur cette affaire que les usagers et leurs associations ne manqueront pas de la poser aux dits représentants de Calia Conseil, notamment lors des prochaines réunions du Conseil communautaire, des 9 et 23 novembre prochain… Faute de quoi il sera définitivement acquis que, décidément, les galériens du 9-3 sont voués par décret divin, des nonces Santini et Frérot, à abonder « ad vitam aeternam » les caisses pontificales du Sedif…



A force de manger à tous les rateliers, on se prend inévitablement des coups de bâton, vieil adage dont ne vont pas manquer de vérifier sous peu la brûlante actualité les désormais célèbres olibrius de l’audit dont les récentes cabrioles finissent par inquiéter les plus vaillants supporters.

Oyez, oyez, ça vaut son pesant de moutarde. Les célèbres zauditeurs, nous l’avons vu en long, en large et en travers depuis cet été, nonobstant leurs fastueux émoluments, n’ont eu de cesse de tenter de convaincre la bande à Citizen Kern que se tirer du Sedif c’était caïman coller le choléra à 400 000 zeks du 9-3 qui n’en demandaient pas tant.

Loïs et Clarke, auditeurs

Loïs et Clark, auditeurs


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Alors préparez-vous à vous gondoler en voyant comment les mêmes, tout aussi fastueusement rétribués pour vanter le retour en régie de la banlieue sud de Rouen, nous tressent des couronnes à Fabius imperator, qui a lourdé les grandes compagnies de son fief…

Là, faut se pincer pour y croire.

Car, à en croire nos amis de Calia, à Rouen, la régie c’est génial !

Bon, là pour une fois on est d’accord avec eux ☺

Mais voyons un peu ce que nos très inconstants zauditeurs viennent de bailler par devant l’Observatoire de l’eau de la banlieue sud de Rouen, lors d’une intervention qui s’est tenue le 21 octobre 2010.

Adresse toute particulière à Messieurs Guglielmi, Lagrange et à la mairesse de Romainville, là faut être attentif, c’est du lourd, si l’on en croit le compte-rendu établi par nos amis du Collectif Eau publique de la banlieue sud de Rouen…

« Un point unique à l’ordre du jour de la réunion de l’Observatoire du 21 octobre :
la présentation d’une étude du cabinet Calia Conseil
sur le bilan provisoire de l’extension de la régie (depuis le 1er
janvier 2010),
à la banlieue sud et aux plateaux est de l’agglomération rouennaise.



« Les auteurs de cette étude nous ont d’emblée avertis qu’il fallait
rester prudent avec les résultats de leur travail, puisqu’il
intervient dix mois seulement après l’extension de la régie directe,
ce qui est peu pour dresser un bilan exhaustif et précis.


« Néanmoins, ce "bilan d’étape" dégage des tendances, et il est très
encourageant pour tous les partisans du service public. Il laisse en effet apparaître que l’extension s’est déroulée dans de
bonnes conditions techniques, avec une amélioration du service rendu
à l’usager, et que l’opération a permis de dégager des sommes
importantes permettant d’augmenter les capacités d’investissement.



 Du point de vue des indicateurs techniques et de qualité du service.



 L’extension de la régie s’est traduite par le doublement du nombre
d’abonnés (même si le nombre d’agents et de cadres attachés au
service n’a pas doublé quant à lui). Le nombre d’appels d’abonnés a
donc logiquement augmenté, mais on observe la diminution des délais
de traitement de ces appels et la baisse des interruptions de service
non programmées.

En parallèle, la régie a mis en place les systèmes
de paiement mensualisés et par internet.


La qualité de l’eau distribuée est restée équivalente (bonne qualité
chimique et bactériologique d’après les normes de la DRASS) et une
équipe "diagnostic réseau" a été mise en place pour détecter et
réparer rapidement les fuites sur le réseau. Ses interventions sont
déjà nombreuses et efficaces.


Pour résumer, le grand défi technique que représentait l’extension de
la régie directe a été surmonté, les services et les personnels
concernés ont réalisé un beau travail.



 Du point de vue des indicateurs financiers.


 
L’extension de la régie se traduit logiquement dans un premier temps
par une augmentation de ses charges (pour financer les
investissements de départ), mais on se rapproche déjà des objectifs
fixés en 2009, notamment parce que les économies d’échelle et la
mutualisation des moyens commencent à jouer.


Par ailleurs, on note une augmentation importante de la capacité
d’investissement de la régie.
En clair, les économies réalisées par le retour au public permettent
de dégager des sommes qui seront dorénavant affectées à
l’investissement.



 Le point sur différents "chantiers" en cours.



 Concernant le personnel et sa gestion : 55 agents de Veolia ont été intégrés (tous ceux qui le souhaitaient).
Des cadres ont au contraire choisi de rester chez Veolia. La régie a
reconfiguré son encadrement et le recrutement d’un cadre est en cours.
L’étude de Calia souligne que le travail d’harmonisation des
conditions de travail et de rémunération n’est pas achevé, mais ses
auteurs expliquent que toute fusion, tout rapprochement de
structures, dans le public comme dans le privé, prend du temps, et
qu’il faut se donner les moyens de bien faire plutôt que de faire vite.
En attendant, nos informations confirment que les salariés passés à
la régie en sont satisfaits, même si tous les problèmes ne sont pas
réglés.



 Concernant le "contrat d’objectif et de moyens"
Celui-ci devrait fixer les objectifs et les moyens fixés à la régie
par la collectivité. Un contrat était en préparation, mais la
naissance de la CREA a retardé et reporté les choses.



 Concernant les formes et modalités de la régie.


La réflexion n’ pas avancé sur la forme de la régie (actuellement
régie à simple autonomie financière). Régie à personnalité morale ?
Mise en place d’une société publique locale (SPL) ? En tous cas, la
question est posée et va être débattue.



 Et l’avenir ?


 
L’étude de Calia n’abordait pas le bilan de la Lyonnaise des Eaux sur
le secteur nord-ouest de l’agglomération rouennaise (une étude est en
cours, mais ne sera présentée que lors du prochain Observatoire), et
ne faisait aucune projection sur une éventuelle extension de la régie
directe à ce secteur.
Mais elle nous a donné des éléments (de même que la discussion qui
s’en est suivie) qui nous semblent intéressants à noter :



 dans le cadre du retour au service public, la marge du délégataire
privé est réaffectée aux investissements, et ce ne sont pas des
sommes négligeables.


 les économies d’échelle fonctionnent d’autant mieux que l’on
agrandit le territoire sur lequel on intervient.


 les délégataires ont recours à la sous-traitance interne à leur
groupe, ce qui renchérit les prestations alors que la régie peut en
faire elle même ou faire faire dans de meilleures conditions
financières.



Voilà qui nous donne des arguments pour l’extension du service public
au secteur nord-ouest !
Toutes les collectivités qui sont revenues en régie publique ont fait
les mêmes constats.

Ca se confirme : l’intérêt général, c’est le service public ! »

Nous commençons à penser de manière insistante que les zauditeurs, eux aussi, participent de ce complot international de l’ultra-gauche qui vise à vendre le Sedif à la découpe. Comment, sinon, comprendre cette invraisemblable hagiographie de la gestion en régie ?

Nous poursuivons l’enquête.

Lire aussi :

Le SEDIF pour les Nuls

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 mars 2010.

Est Ensemble (1) : l’audit pour les Nuls

Les eaux glacées du calcul égoïste, 15 septembre 2010.

Est Ensemble (2) : la tentation du passage en force

Les eaux glacées du calcul égoïste, 16 septembre 2010.

Est Ensemble (3) : l’audit fantôme

Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 septembre 2010.

Est Ensemble (4) : le retour des godillots

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 septembre 2010.

Est Ensemble/Sedif (5) : la bataille continue

Les eaux glacées du calcul égoïste, 27 septembre 2010.

Est-Ensemble (6) : pitoyable instrumentalisation d’un audit bidon dans le quotidien économique (en faillite) La Tribune

Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.

Est-Ensemble (7) : "L’obscur rédacteur de la Tribune" pète un câble

Les eaux glacées du calcul égoïste, 30 septembre 2010.

Est-Ensemble (8) : l’audit contesté au feu du débat public ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 2 octobre 2010.

Est-Ensemble (9) : Les Echos favorables à la gestion publique ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 octobre 2010.

Est-Ensemble (10) : de Waterloo à Austerlitz

Les eaux glacées du calcul égoïste, 5 octobre 2010.

Est Ensemble (11) : Gestion de l’eau en Seine-Saint-Denis : Sedif ou Eau de Paris ?

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 octobre 2010.

Est Ensemble (12) : Coup de théâtre !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 18 octobre 2010.

Est Ensemble (13) : l’analyse d’une historienne

Les eaux glacées du calcul égoïste, 20 octobre 2010.

Est Ensemble (14) : Réaction d’élus de Bondy à l’analyse d’une historienne

Les eaux glacées du calcul égoïste, 21 octobre 2010.

Est Ensemble (15) : Montreuil plébiscite la gestion publique

Les eaux glacées du calcul égoïste, 23 octobre 2010.

Est Ensemble (16) : Réponse de l’historienne aux communistes de Bondy

Les eaux glacées du calcul égoïste, 24 octobre 2010.

Est Ensemble (17) : le bureau d’études dresse un bilan "globalement positif" du retour en régie... dans la banlieue sud de Rouen !

Les eaux glacées du calcul égoïste, 27 octobre 2010.

Marc Laimé - eauxglacees.com