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La Vendée va-t-elle dessaler de l’eau de mer ?

26 juillet 2010

par Marc Laimé - eauxglacees.com

La Gazette des communes soulignait, dans un article publié le 7 juillet 2010, que le dessalement est l’une des parades imaginées par le département pour accroître ses ressources en eau potable, mises à mal en période estivale. Une « parade » qui n’a pas fini de faire jaser…



Le conseil général de Vendée envisagerait de se doter d’une usine de dessalement d’eau de mer pour faire face à des besoins croissants d’eau potable, en particulier durant la saison estivale où ses ressources ont frôlé la pénurie à plusieurs reprises au cours des dernières années.

Cette unité constituerait une première dans l’Hexagone avec une capacité d’environ 30 000 m3/jour. Un syndicat mixte d’études est en cours de constitution incluant le syndicat départemental Vendée Eau mais aussi celui de l’énergie, le Sydev, car, comme le souligne M. Bernard Laubies, directeur de Vendée Eau, une des principales difficultés de ce projet réside dans l’énergie dont a besoin un tel équipement : sa consommation serait en effet 6 à 7 fois plus gourmande que pour le traitement d’une eau douce de surface…

Deux sources d’énergie, dites de compensation puisqu’elles n’alimenteront pas directement l’usine, tiennent à ce stade la corde : la houle et le courant marin, l’éolien semblant d’emblée exclu compte-tenu de l’hostilité du président du conseil général. Quant au photovoltaïque, la puissance requise gèlerait un grand nombre d’hectares.

Le coût de ce projet ne sera connu qu’une fois le choix technique fait, mais les élus ont cependant une petite idée de la dimension financière d’une telle affaire : l’unité de dessalement qui était prévue sur l’île d’Yeu, aujourd’hui abandonnée bien qu’inscrite au contrat de projet État-région 2007-2013, aurait nécessité une enveloppe minimale de 9 millions d’euros pour une capacité de 2 000 m3/jour.

Il faudra aussi aborder le volet environnemental du dossier en raison du problème posé par les saumures, rejetées généralement en mer.

La mission du syndicat mixte ira jusqu’à l’avant-projet détaillé, ultime étape avant la décision finale de réaliser ou non l’investissement. Si tel était le cas, l’usine pourrait être mise en service entre 2020 et 2030.

La Vendée a également dans ses cartons depuis plus de quinze ans un projet de construction de barrage, lequel serait son quatorzième ouvrage de ce type, mais ses vicissitudes juridiques en font aujourd’hui un serpent de mer même si des études se poursuivent.

La collectivité estime à 7 millions de m3 le volume d’eau potable qui lui manquera dès 2015.

Entre 1997 et 2009, la consommation est passée de 30 millions à 34,3 millions de m3/an (+ 14 %) et les abonnés de 258 000 à 336 000 (+ 30 %). »

Marc Laimé - eauxglacees.com