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Les Dents de la Mer l’été prochain en Bretagne ?

31 mars 2010

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Selon l’association Terra Natura, sise à Pordic, dans les Côtes d’Arrmor, un scénario, digne des plus grands films catastrophe, se dessine sur les plages bretonnes cet été. Désormais interdits de pêche, le requin-taupe et le chien de mer menaceraient de s’attaquer aux baigneurs près des côtes. Du moins ceux qui auront bravé les algues vertes… Et ce n’est pas parce que l’affaire est révélée par un « maasaï breton »qu’il s’agit d’une blague du premier avril !



Selon un communiqué de Terra Natura, « la fermeture récente des quotas d’aiguillat (Squalus acanthias) et de requin-taupe (Lamna nasus), proches cousins du célèbre Grand Blanc (Carcharodon carcharias), pourrait avoir des conséquences inattendues et préjudiciables à la fréquentation touristique, déjà en dent de scie depuis plusieurs années. »

La France vient en effet de connaître un vif débat, dans le cadre du Grenelle de la Mer, autour de la question de l’ajout de ces deux espèces à l’annexe II de la Convention sur les espèces migratrices, comme l’atteste le document publié en annexe de la contribution du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins au Grenelle de la mer :

« Concernant le requin taupe commun, et l’aiguillat ces espèces viennent d’être ajoutées à l’annexe II de la CMS (Convention sur les Espèces Migratrices). Cela implique que ces espèces sont dans un statut défavorable de conservation qui nécessite pour leur gestion un effort de coopération entre les parties. Suivant l’avis du CIEM, la pêche de ces deux espèces est ainsi encadrée au niveau de la Politique Commune des Pêches par le biais d’un quota de pêches ainsi que de tailles maximales de captures pour protéger les individus matures. Les quotas de ces espèces ont subi en 2009 une très forte réduction de 50%. Le requin taupe est par ailleurs étudié par le biais d’un programme scientifique d’observations à la mer et de collecte de données biologiques mis en uvre par l’APECS à l’initiative du CLPMEM Yeu, de l’OP Yeu et du CNPMEM. Ce programme permet un suivi précis de la pêcherie palangrière saisonnière traditionnelle de l’île d’Yeu. « 

Les marins pêcheurs, prenant acte de cette décision, ont néanmoins mis en garde contre les dangers de prolifération de ces squales près des côtes et dans les estuaires.

Ainsi M. André le Berre, président du Comité régional des pêches de Bretagne, confiait-il à Terra Natura : "Les quotas mis en place depuis trente ans permettaient de protéger mais aussi de réguler les populations, leur permettant ainsi de trouver leur nourriture au large. Je crains maintenant qu’elles ne se rapprochent des plages !".

L’aiguillat, appelé aussi « chien de mer » parce qu’il chasse en meute, possède des dents acérées et un aiguillon vénéneux sur le dos.

Le requin taupe est réputé pour ses attaques sournoises.

Ces deux espèces peuvent atteindre de 1 à 3 mètres de long.

Le 28 mars, un aiguillat de 1,30 m a été remis à l’eau par un chalutier Bigouden dans les parages des Glénans. Vivant, comme le prévoit la réglementation.

Il est encore temps d’agir, les affaires maritimes prennent cette affaire très au sérieux, conclut Terra Natura.

Et pour nos amis pêcheurs, à l’instar de leurs homologues américains, peut-être bientôt devront-ils... nous faire payer l’eau au prix du homard...

Contact :

Association Terra Natura

BP 148

22190 Pordic

Côtes d’Armor

Vincent Doucet

Port. : 06 76 77 70 28

Mel : vincent.doucet@terranatura.fr

Dominique Perrot

Port. : 06 78 37 46 83

Contact presse pêcheurs : 06 64 19 98 02

Marc Laimé - eauxglacees.com