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Abbeville : l’appel au secours de deux femmes, empoisonnées par une grave pollution atmosphérique, dans l’indifférence générale…

27 octobre 2009

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Eaux glacées s’est déjà fait l’écho de très graves pollutions dont étaient victimes des particuliers qui ne parvenaient pas à se faire entendre des autorités pourtant en charge de leur protection. Aujourd’hui ce sont deux femmes, une mère et sa fille, résidant à Abbeville, dans la Somme, dont la santé est gravement mise en danger depuis plusieurs mois par une pollution chimique d’origine atmosphérique, dont toutes les autorités qu’elles ont alertées avouent leur impuissance, pas même à combattre, mais seulement à identifier !



Deux informations reçues aujourd’hui à quelques minutes d’intervalle éclairent d’un jour cru le « village Potemkine » de l’environnement que nous cessons de dénoncer.

Un communiqué de presse, qui nous informe que la Direction générale de la recherche de l’Union européenne organise, les 3 et 4 novembre prochains à Bruxelles, le « Symposium ACCENT », qui « vise à contribuer au dialogue entre science et politique, et à fournir la base scientifique pour l’élaboration des politiques dans les domaines de la qualité de l’air et changement climatique. »

Fort bien.

Mais surtout un message dont nous avons vérifié le bien fondé, et dont le contenu nous engage à tout faire pour qu’il ne demeure pas sans réponse.

Aussi nous engageons nous à harceler le MEEDDM aussi longtemps que cette situation intolérable n’aura pas pris fin.

Donc, les suites sous peu.

Vous allez comprendre pourquoi :

« Depuis plusieurs mois, nous subissons une pollution atmosphérique (odeurs de brûlés et de produits chimiques), essentiellement le soir et la nuit.

Nous avons alerté la mairie, le préfet, la DDASS, l’ATMO, (°) pour qu’un dispositif puisse être installé et un relevé effectué, afin d’identifier le produit et identifier le pollueur.

Depuis mai dernier, nous nous battons seules, ma mère, âgée de 70 ans, et moi.

Cette pollution affecte gravement notre santé : nausées, vomissements, irritations des yeux, des voies respiratoires...

Un spécialiste que nous avons consulté a confirmé une intoxication par des produits chimiques. Seulement voilà, pour faire des recherches il faut connaître la famille de la molécule.

Nous avons même consulté des laboratoires pour savoir si, en pratiquant des analyses de sang et d’urine, on ne pourra pas connaître l’agent. Impossible sans connaître le type de produit.

La police et les pompiers sont eux aussi impuissants. Ils ont constaté la pollution, mais ne savent pas à quelle substance on a affaire. De plus, ils ne disposent pas du matériel adéquat.

L’ATMO ne peut se déplacer sans l’intervention de la mairie, et traîne les pieds depuis mai.

Nous avons voulu déposer plainte, mais on nous a d’abord dit que le dossier était en cours d’examen par les services communaux.

Nous n’en pouvons plus, et avons dû nous résigner à quitter notre maison pour aller dormir à l’hôtel et chez des amis. Cette situation n’est plus viable à long terme financièrement, psychologiquement, et sur le plan de notre santé.

Nous souhaiterions pouvoir faire réaliser cette analyse de l’air par nos propres moyens, pour savoir exactement à quoi nous sommes exposées depuis plusieurs mois. Ou, à défaut, que des tests sanguins puissent nous apporter une piste.

Nous avons mené nos investigations, et tenu un calendrier en notant les heures auxquelles nous sommes les plus exposées. Cette pollution est essentiellement nocturne, et nous n’avons pas d’usine proche de chez nous.

Cependant le produit libéré dans l’atmosphère est très fort. De plus, nous sommes les deux seules personnes du secteur à se manifester, les autres habitants du quartier ne veulent pas s’en mêler !

Même le médecin traitant que j’ai consulté se trouve démuni. Sans l’identité du produit, rien ne peut se faire !

Nous avons déposé plainte la semaine dernière au commissariat d’Abbeville, et depuis nous attendons… »

Le journal de bord des victimes

Contact :

Mme Jacqueline Wepierre

Mel : hanna-may@netcourrier.fr

(°) ATMO Picardie : en Picardie, la surveillance des polluants atmosphériques et l’information relative à la qualité de l’air sont confiées à une association regroupant l’Etat, les collectivités locales, les industriels, des associations et des experts impliqués dans la protection de l’environnement.

Cet organisme est agréé par le ministère en fonction de critères techniques (qualité des mesures), et d’organisation (transparence de l’information donnée au public).

ATMO Picardie est l’une des 35 associations de surveillance de la qualité de l’air. Elle fait partie du réseau national ATMO, et participe au programme national de surveillance de la qualité de l’air.

Sa structure associative demande un fonctionnement et un financement multipartite. Son financement est assuré par les subventions et cotisations de ses membres, et les fonds de la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP).

Marc Laimé - eauxglacees.com