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Pollution : critique des enquêtes publiques et des commissaires-enquêteurs

8 octobre 2009

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Un ami d’Eaux glacées, militant éprouvé de la cause environnementale, attire notre attention sur les graves insuffisances des enquêtes publiques préalables à l’autorisation d’activités industrielles polluantes. Et souligne notamment le rôle ambigu qu’y jouent les « commissaires-enquêteurs », trop souvent enclin à valider des dossiers qui exigeraient des débats réellement contradictoires, quasiment impossibles aujourd’hui.



« En matière de pollution, une question majeure semble délaissée par le Cniid et autres : le rôle - hélas fréquemment néfaste, des commissaires-enquêteurs, qui peut, quelques années plus tard, entraîner des catastrophes pour l’environnement et la santé.

Ces personnes n’ont pas toujours la compétence de leur carte de visite, maîtrisent mal les dossiers présentés et le contexte historique industriel (n’étant pas « du coin »), ne respectent pas toujours leur code d’éthique, sont rémunérés par les entreprises, et dépendent peu ou prou des Préfets et sous-Préfets, présidents de commissions… qui eux-mêmes dépendent du pouvoir politique.

Les séances des CODERST sont souvent consacrées aux tentatives de sauvetage de la part des administrations et préfets, qui pondent prescriptions sur prescriptions pas toujours suivies d’effets.

Quelques exemples précis en Beaujolais : Métaleurop, Régémat, UIOM, la décharge de déchets ultimes de l’Ave Maria, et surtout le cafouillage chronique dans la recherche de solutions à la contamination de l’eau distribuée à Villefrance-sur-Saône par les solvants chlorés et pesticides.

Cette question entre sans aucun doute dans la réflexion nécessaire sur la source des atteintes à l’environnement et à la vie.

Toute mission confiée par l’état aux gestionnaires des enquêtes publiques devrait, à mon sens, inclure obligatoirement au moins deux exposés-débats donnant la parole publiquement devant témoins aux parties en présence : pétitionnaire, commissaire-enquêteur, sous-préfet, associations et observateurs indépendants…

J’ai, dans le cadre de l’enquête publique C2P-ARNAS en avril 2009 demandé une explication publique, vu l’impact de la réalisation et le cadre historique : C2P est à 100% une filiale de Recylex-Métaleurop, coupable d’une contamination sévère de l’environnement du site caladois pendant 27 ans.

La réponse fut négative… »

Jean-Pierre Andry

Le Nizerand

69400 Arnas

Bientôt une Cour de l’environnement ?

Mais qu’on se rassure. En 2007, la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice a mené un groupe de travail relatif à la création de juridictions spécialisées en matière de droit pénal de l’environnement.

Ses membres ont relevé que l’amélioration de l’efficacité de la lutte contre les atteintes à l’environnement pouvait passer par des outils adaptés tels que la formation et la spécialisation de magistrats, la création de postes d’assistants spécialisés et l’utilisation de services d’enquêtes spécialisés pour enquêter et rechercher les infractions les plus graves.

Voir la réponse du ministère de la Justice publiée au JO le 9 mai 2009, à la question posée par Mme Karamanli Marietta (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Sarthe).

Marc Laimé - eauxglacees.com