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Un patron-voyou, déjà condamné à un an de prison avec sursis, à l’origine d’une grave pollution de la nappe phréatique en Touraine !

5 mai 2009

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Selon la Nouvelle République du 3 mai 2009, la Préfecture d’Indre-et-Loire vient d’interdire pour les six mois à venir l’usage des eaux de la nappe phréatique dans les trois communes concernées par les rejets de l’usine Syntron-Protex, située à Auzouer-en-Touraine, près de Château-Renault, dans l’Indre-et-Loire.



L’ingestion des plantes arrosées avec de l’eau de la nappe souterraine de la Vallée de la Brenne pourrait, par la présence de certains composés… (sic !), se révéler un risque majeur pour la santé des habitants et des consommateurs.

Cette usine, dirigée par M. Robert Moore, patron-patriarche de Synthron-Protex, fabrique des produits chimiques à Auzouer-en-Touraine près de Château-Renault (Indre-et-Loire). Employant 130 salariés, elle est classée « Seveso 2 », et est régulièrement condamnée…

Une grève des salariés, d’une durée de trois semaines, avait l’an passé, attiré l’attention sur l’état de l’usine, et des conditions de travail déplorables.

L’entreprise Protex-Synthron a ainsi été condamnée récemment à payer 105 000 euros d’amende, et plus de 160 000 euros de dommages et intérêts, pour avoir causé une grave pollution de la Brenne, en 2004, comme l’avait relaté Gaëlle Dupont dans le quotidien Le Monde.

Cette condamnation suggérait, selon la journaliste, une évolution dans le rapport de force entre pollueurs et défenseurs de l’environnement. Le tribunal de Tours a donné également une nouvelle définition du préjudice écologique. Sa décision pourrait faire jurisprudence.

Par la suite, l’entreprise a souvent été rappelée à l’ordre par l’administration pour non-conformité (stockage désordonné de bidons contenant des déchets dangereux, sacs éventrés, sols recouverts de produits chimiques, etc.).

Il y a trois ans, en Caroline du Nord aux Etats-unis, dans le même type d’usine du groupe Protex-Synthron, 14 ouvriers avaient été blessés, dont deux grièvement, lors d’une explosion grave (consécutive à un incendie comme en Touraine), qui avait ravagé l’usine chimique.

En 1988, l’usine d’Auzouer avait, elle aussi, été en partie détruite par une explosion qui avait occasionné une grave pollution de la Brenne, et privé Tours d’eau potable pendant dix jours.

Un arrêté préfectoral en date du 6 mars 2008 prévoit la mise en place réglementaire d’un Plan de Prévention des Risques, destiné à prévenir la répétition de ce type d’accident.

On respire. A l’évidence le Préfet d’Indre-et-Loire aura pris connaissance de la circulaire de M. François Fillon, en date du 3 décembre 2008, qui entend promouvoir un Etat exemplaire en matière de développement durable.

Attendons juste de voir ce que va faire de cette usine-poubelle notre nouvelle administration eco-responsable…

D’ici à ce que l’hyperprésident qui ne rate jamais une occasion de stigmatiser les « patrons-voyous » décide de faire un exemple. On parie ?

A SONG

Les corons

Marc Laimé - eauxglacees.com