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SEDIF : M. André Santini s’en prend violemment aux défenseurs de la gestion publique au Syndicat des eaux d’Ile-de-France

10 mars 2009

par Marc Laimé - eauxglacees.com

L’affaire du Sedif n’en finit décidément pas de susciter des remous. Après les tensions qui ont accompagné tout au long de l’année 2009 la procédure de choix du futur mode de gestion du plus important syndicat des eaux français et européen, loin de savourer sa victoire après la vote majoritaire des délégués qui ont décidé de reconduire la gestion privée le 11 décembre 2008, M. André Santini poursuit de son ire les élus qui ont combattu sa dilection affichée pour la gestion privée. A Montreuil, le Sedif prétend interdire à la municipalité dirigée par Mme Dominique Voynet d’affecter un terrain, propriété du Sedif, à l’accueil de famille Roms qui survivent dans des conditions très difficiles dans la ville. Il intime aussi l’ordre au maire (PS) de Clamart, M. Philippe Kaltenbach, très engagé en faveur de la gestion publique, de « s’excuser » auprès de ses collègues élus des propos qu’il aurait tenus, reproduits par un hebdomadaire… Les masques tombent. Et pareilles pratiques n’honorent pas l’actuel secrétaire d’Etat à la Fonction publique, qui n’a par ailleurs eu de cesse depuis quelques mois d’assimiler ses contradicteurs à… « l’ultragauche » !



Le communiqué de la Mairie de Montreuil

« Depuis trois semaines, le Syndicat des Eaux d’île de France, en liaison avec la société Veolia, multiplie les actions contre l’installation provisoire, dans des caravanes, de familles roms sur un terrain du Sedif mis à disposition de la ville de Montreuil depuis 1988.

Le prétexte : la présence de ces personnes sur ce terrain constituerait une menace grave pour l’approvisionnement en eau du Nord-Est parisien !

Malgré un premier rejet de leur demande d’arrêt des travaux d’aménagement par le tribunal administratif, les services du Sedif et de la société Veolia ont par la force barré l’accès à ce terrain et en ont fait clôturer les accès par une société privée.

De ce fait l’aménagement des blocs sanitaires et des locaux collectifs, prévus pour les familles et les enfants et financés notamment par le Conseil Régional d’île de France, a dû être interrompu et le transfert des familles différé.

Il faut savoir :

 Que les familles appelées à s’installer sur ce terrain sont aujourd’hui entassées dans des boxes inconfortables qui présentent de très sérieux problèmes de sécurité.

 Qu’elles participent d’un projet de Maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale, en cours de signature avec l’Etat, destinée à assurer leur insertion et leur relogement dans des conditions dignes.

 Que le terrain en question, ouvert à tout vent, était depuis des années soumis à des intrusions répétées. En y installant pour quelques mois ces familles, la Mairie de Montreuil entend au contraire l’aménager, en organiser l’accès dans de bonnes conditions de sécurité, mettre en place un système de garde adapté.

Il est évidemment impensable qu’il s’agisse là d’un signal du Président du Sedif et de la société Veolia, donné au détriment des Roms, dans le but de faire payer à la Maire de Montreuil sa position constante en faveur du retour en régie publique d’un gros contrat de gestion de l’eau francilien.

La Mairie de Montreuil usera évidemment des procédures et recours de droit pour recouvrer l’usage de ce terrain aux fins envisagées, et cela dans le respect des familles roms, du voisinage et de la sécurité des installations qui ne sont nullement menacées.

Mais avant d’en arriver à un conflit sans objet, elle appelle le Sedif et la société Veolia à ouvrir une discussion de fond, à prendre en compte les arguments de la Ville de Montreuil qui est évidemment prête à étudier toutes les mesures complémentaires que le Sedif pourrait être amené à proposer. »

Voir aussi :

Un nouveau communiqué de la ville de Montreuil

Contact :

Yves Miramont

Chef de Cabinet

Mairie de Montreuil

Tel. : 01 48 70 63 61

Le courrier de Philippe Kaltenbach à André Santini

Dans un courrier mis en ligne sur le site du Sedif, M. André Santini sommait l’hebdomadaire Marianne de publier un droit de réponse à un article publié dans son édition du 24 au 30 janvier 2009 :

(…)

« Marianne fait état de propos émanant de M. KALTENBACH, selon lesquels « le scrutin à bulletin secret a permis à des élus achetés de voter à l’inverse de leurs engagements » le 11 décembre dernier.

Je n’ose penser un instant, qu’un maire ait pu insulter aussi gravement des élus issus du suffrage universel, et de ce fait incontestablement légitimes.
 


Je l’ai officiellement sommé par courrier de démentir ses paroles, et de présenter à ses collègues, au plus tôt, des excuses. »

En réponse M. Kaltenbach, ainsi mis en cause, a fait tenir le courrier ci-après au président du Sedif.

Le courrier de M. Philippe Kaltenbach (1)
Le courrier de M. Philippe Kaltenbach (2)

Marc Laimé - eauxglacees.com