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Le SEDIF se déclare "stupéfait" par la "campagne" de Suez Environnement...


6 décembre 2008

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Par le biais d’un communiqué adressé à l’AFP le vendredi 5 décembre 2008, le Syndicat des eaux d’Ile-de-France s’indigne que Suez ait annoncé, certes par des moyens inaccoutumés, tout l’intérêt qu’elle portait au choix du futur mode de gestion du plus important contrat d’eau délégué en France. M. André Santini dénonçant la « concurrence libre et non faussée » ! Encore quelques jours avant qu’il ne prône la nationalisation de Veolia et Suez ?



Les masques n’en finissent plus de tomber. Alors que M. André Santini clame, contre toute évidence, que le choix arrêté par la majorité du bureau du syndicat en faveur d’une nouvelle délégation de service public, après 85 ans de règne de Veolia, n’avantagerait pas cette dernière, pourquoi donc dénoncer à hauts cris la prise de position d’une concurrente, qui se donne les moyens de se faire entendre, et ne se gêne d’ailleurs plus pour distiller à la presse tout le mal qu’elle pense de la mainmise de Veolia en Ile-de-France ?

De deux choses l’une. Ou la concurrence est l’alpha et l’omega de toutes choses, comme ne cesse de le proclamer M. Santini, surtout quand il s’agit de liquider le service public, et dans ce cas voir Suez venir concurrencer Veolia devrait tirer des larmes à notre irascible président.

Ou tout cela ne sont que foutaises, et l’entrée en lice de Suez menace désormais la rente de situation colossale de Veolia, au grand dam de notre président, plus mauvais joueur que jamais.

Point besoin de lire dans le marc de café pour se faire une opinion.

A tout le moins pareil dévoilement devrait, si besoin était, conforter toutes celles et ceux qui se mobilisent afin que le SEDIF soit désormais géré à l’avenir sous forme de régie publique, ce qui permettra au service de l’eau de faire l’économie des dividendes versés aux actionnaires de Veolia ou Suez. Et d’investir les coquettes sommes correspondantes pour améliorer la qualité du service, voire mener une politique sociale que la situation des plus démunis fait apparaître plus que jamais nécessaire.

On goûtera donc à leur juste « valeur » les cris d’orfraie relayés par l’AFP :

« Le Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) a exprimé vendredi "sa
stupéfaction" devant la campagne "totalement inopportune" menée par
Suez Environnement en vue du prochain appel d’offre pour la
distribution d’eau en Ile-de-France, selon un communiqué.



"Le Sedif considère que ses élus n’ont de leçon ni d’instruction à
recevoir de quiconque sur ce qui est bon pour le service public de
l’eau et sur le degré de démocratie qu’il doit comporter, qu’ils sont
seuls et les mieux placés pour apprécier", écrit le syndicat intercommunal.



Suez Environnement avait écrit fin novembre aux communes membres du
Sedif pour leur demander la division en lots de l’appel d’offre
déléguant la gestion de l’eau, "afin de permettre une réelle mise en
concurrence".



Le groupe estimait dans cette lettre que ne pas diviser le marché
donnerait "à l’opérateur sortant (Veolia, ndlr) un avantage
considérable".



"Seul un très petit nombre d’entreprises françaises ou étrangères
pourront se porter candidates", ajoutait Suez.



D’un montant de 371 millions d’euros par an, le contrat du Sedif
arrive à échéance fin 2010 et devrait faire l’objet d’un appel
d’offres début 2009. Il est attribué à Veolia (ex-Générale des Eaux)
depuis 1962 dans sa forme actuelle.

Il porte sur la production et la distribution d’eau potable en
Ile-de-France pour le compte de 144 communes et 4 millions
d’habitants, ce qui en fait le plus gros marché de l’eau en France,
voire en Europe. »

SEDIF : le dossier d’Eaux Glacées

Marc Laimé - eauxglacees.com