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Grande consultation nationale sur l’eau : un élu s’insurge

5 juin 2008

par Marc Laimé - eauxglacees.com

M. Charles Beauchamp, président de la commission Environnement du Conseil Général du Nord, membre du conseil d’Administration de l’Agence de l’Eau Artois Picardie, vient dans un communiqué de réagir à la campagne « L’eau c’est la vie, donnez-nous votre avis ». En annonçant notamment qu’il utiliserait le questionnaire pour faire remonter la juste exigence d’une participation des multinationales de l’eau au financement de la reconquête des milieux aquatiques. Cinglant.



"L’eau, sa préservation, sa gestion sont un enjeu du XXIème siècle.

La Directive cadre sur l’eau de l’Europe impose aux états de l’Union européenne de mettre en œuvre un programme d’actions visant à atteindre pour l’eau le bon état écologique au plus tôt en 2015, au plus tard en 2027.

Pour le bassin Artois Picardie, son montant est estimé à 4,7 milliards d’euros.

La Directive impose aussi la consultation du public. C’est ce qu’a engagé l’Agence de l’eau avec le questionnaire transmis aux habitants du bassin Artois Picardie, à la demande du ministère de l’Ecologie. Une opération qui n’est pas neutre pour le budget de l’Agence de l’Eau puisqu’elle s’élève à près d’un million d’euros.

Nul ne peut contester le bien fondé de l’objectif de bon état écologique. Mais, car il y a un mais, le texte européen transcrit en droit français par la loi du 21 avril 2004 n’apporte pas les moyens financiers pour y parvenir.

Le questionnaire propose d’ailleurs comme seule source de financement une augmentation annuelle de la facture d’eau de 30 euros pour atteindre le bon état écologique en 2027, et même une augmentation plus forte pour des actions plus rapides.

Le procédé utilisé est inquiétant et même pervers. Une fois de plus, les habitants, dont le pouvoir d’achat diminue de jour en jour, vont devoir supporter les conséquences financières d’une directive de l’Europe. C’est pourtant à cette Europe là qu’ils ont dit NON le 29 mai 2005 à une très forte majorité.

Une fois de plus, les multinationales de l’eau : Veolia, Suez et Saur, ne seront pas mises à contribution pour atteindre le bon état écologique. Elles réalisent pourtant des profits exorbitants avec la marchandisation de l’eau.

Si la participation financière des multinationales n’est pas prévue dans le questionnaire, les habitants peuvent s’emparer de ce débat afin de faire remonter cette juste exigence. C’est ce que je ferai."

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Marc Laimé - eauxglacees.com