Retour au format normal


La RGPP menace le service public de la météo

29 mai 2008

par Marc Laimé - eauxglacees.com

La direction de Meteo-France et le Meeddat ont élaboré un « plan stratégique » dans le cadre de la « Révision générale des politiques publiques ». Le plan devrait conduire à la suppression de plus de 25% des emplois et à la fermeture de plus de la moitié des centres départementaux de Meteo-France. Une véritable casse du service public météorologique dont les conséquences pourraient être dramatiques, notamment pour ce qui concerne la prévision des inondations.



Soutenus par les syndicats météos Solidaires, CGT et FO, les agents de Meteo-France ont publié en ligne une pétition pour appeler au soutien les usagers, les citoyens, les élus, ainsi que toute organisation (associations, syndicats, collectifs, etc.).

« De la surveillance du climat à la protection des personnes et des biens, le futur mérite un service public météo reconnu aux niveaux local et national.

« Météo-France est un établissement public à caractère administratif qui a pour missions l’observation et la prévision du temps, l’étude de l’atmosphère et du climat.

« La Direction de Météo-France a annoncé la fermeture de plus de la moitié des centres météorologiques (maintien d’environ 40 centres sur la centaine existant actuellement). Cette décision est guidée par la seule « logique comptable » de réduction des moyens pour les services publics qui se traduirait à Météo-France par la suppression de 1000 emplois (sur les 3600 actuels). Elle correspond également à la croyance de plus en plus aveugle dans les évolutions technologiques à venir. Cela n’est pas sans rappeler l’époque où l’on croyait naïvement que la modélisation numérique allait remplacer les prévisionnistes, alors qu’elle n’a fait que faire évoluer leur métier.

« D’autre part, la surveillance du climat et les missions de service public de Météo-France en terme de sécurité des personnes et des biens ont été reconnues incontournables notamment à l’occasion du grenelle de l’environnement. L’Organisation Mondiale de la Météorologie a d’ailleurs rappelé lors de la conférence de Madrid (Mars 2007) « qu’un euro investi dans la météorologie permet d’éviter sept euros de perte pour les sociétés confrontées à toujours plus de menaces météorologiques du fait du réchauffement climatique en cours ».

« Cette décision entraînerait une baisse significative de la qualité du service rendu et condamnerait la moitié des départements français à être privés de surveillance du climat et de prévision locale.

« Au côté des usagers, des agents, des élus, nous, signataires demandons : le maintien des moyens et des missions du service public météorologique (effectifs et budgétaires) le maintien de tous les centres météorologiques. »

Le site de la pétition « Sauvons la météo »

Les nombreux témoignages et soutiens recueillis dans le cadre de cette pétition sont particulièrement éclairants. Tous les débats et enjeux que suscite le démantèlement accéléré des politiques publiques y émergent. Les prestations de Meteo-France sont déjà pour partie payantes, est-ce normal ? Quelles seront les conséquences prévisibles de la purge autoritairement infligée à un service public méconnu ? Faut-il craindre à l’avenir que les victimes potentielles d’inondation ne puissent être évacuées à temps par la Protection civile ? Si c’était le cas les concepteurs de la RGPP porteraient une très lourde responsabilité face à des catastrophes qui ont déjà entraîné dans le passé des pertes humaines très importantes.

Voir l’ITW du P-D-G de Meteo-France et les réactions des syndicats

Marc Laimé - eauxglacees.com