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La vérité sur les forages, par Jean Lhermitte

8 mai 2023

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Un fidèle lecteur d’Eaux glacées nous a adressé une éclairante contribution à un sujet que l’actualité a rendu très sensible.



« Effectuer un forage est avant tout un travail pluridisciplinaire dans ses compétences.

La première étape est de déterminer le lieu en faisant appel à un sourcier, géologue, hydrologue, historien,...

Puis intervient le foreur « entreprise de travaux public » et enfin un électromécanicien spécialisé dans la « mécanique des
fluides ».

Personnellement, je ne connais que très peu de sociétés qui maîtrisent parfaitement ces trois disciplines, ce qui génère beaucoup de déconvenues, voire d’incidents.

En règle général, aucune garantie n’est apportée à la prestation et vu les coûts de ce type d’installation, il est ridicule d’imaginer que ce type de prestations
s’adresse principalement à une clientèle de particuliers.

Même si le particulier, dépourvu d’une connexion aux réseaux publics, a acquis son forage en nom propre, son exploitation reste destinée à des usages qui dépassent largement le cadre familial

La grande majorité des forages sont des « petits » forages en 4 pouces de diamètre, ceux là même qui échappent à tout contrôle.

Ces forages en 4" ont beaucoup évolué techniquement ces 30 dernières années.

Ils peuvent aujourd’hui avoir des « points de rendements » très élevés, jusqu’à 300m de profondeur et des débits qui peuvent dépasser les 15m³/h.

Ces forages à usage « domestique » occasionnent des prélèvements d’eau bien supérieure à 1 000 m3/an (seuil d’application des autorisations ou
déclarations au titre de la loi sur l’eau).

Facteur aggravant, bien souvent ils sont réalisés sans « tête de forage » garantissant leurs étanchéité à toute pollution et ils n’ont qu’un simple « clapet antiretour » comme dispositif de séparation des eaux, quand ils sont
couplés au réseau public.

Pour les pompes à chaleur géothermiques, ces forages en 4" sont souvent uniques.

La restitution nécessite normalement un deuxième forage, celui ci étant absent, elle se rejette dans le réseau pluvial !

Globalement, je regrette que tous les intervenants sur le sujet soient au mieux, des néophytes, voir des hypocrites. Mais que tous ces « corsaires » de l’eau se rassurent.

Les forages en 4" ont encore de beaux jours devant eux, car ils rassemblent une clientèle composée de collectivités, d’industriels, de paysans et de
notables. »

Marc Laimé - eauxglacees.com