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Sécheresse : des restrictions d’eau dans 6 départements et une vigilance dans 6 autres.

7 mars 2023

par Marc Laimé - eauxglacees.com

A l’issue d’une rencontre avec les préfets de départements, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a annoncé le lundi 6 mars des arrêtés sécheresse dans 12 départements, contre cinq actuellement, pour tenter de faire face à une sécheresse historique.



Six d’entre eux seront en alerte ou alerte renforcée, avec des restrictions d’eau extraordinairement précoces à la fin de la semaine.

Outre les Pyrénées-Orientales, le Var, l’Ain, les Bouches-du-Rhône déjà en alerte, la Drôme et l’Ardèche basculent également en alerte ou alerte renforcée.

De plus, les Yvelines, la Corrèze, le Vaucluse, la Sarthe et les Alpes-Maritimes rejoignent la Savoie en vigilance.

« On sonne le tocsin car nous sommes à la fin de la période de recharge, c’est-à-dire la période la plus favorable pour la recharge des nappes phréatiques » qui se termine début avril, assure Christophe Béchu. Même si les pluies sont abondantes d’ici là, il ne sera pas possible de recharger l’intégralité des nappes.

« On est partout en retard par rapport à l’année dernière : on a moins de pluie, les niveaux des nappes sont plus bas et il y a moins d’enneigement. C’est pourquoi nous sommes dans une très grande vigilance », a ajouté le ministre.

Depuis l’été 2021, tous les mois de l’année ont été déficitaires en pluviométrie, sauf quatre. Mi-février, 80 % des nappes phréatiques avaient un niveau plus bas que la normale, dont 20 % « très bas », selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières.

S’il a plu sur quelques territoires ces derniers jours, seule la Corse ne s’en tire pas trop mal. La somme des pluies constatées sur l’île depuis le 27 février « a été supérieure à la moyenne saisonnière. On a pris du retard partout ailleurs », détaille le gouvernement.

En outre, « on risque d’avoir des pluies un tout petit peu moins efficaces car les températures sont élevées et la végétation est en avance », alerte encore le ministre. Concrètement, une partie des pluies à venir vont servir aux plantes au lieu d’aller restaurer les nappes. Ces pluies, annoncées par Météo-France, constituent un « espoir », mais les inquiétudes demeurent sur le bassin méditerranéen et le couloir rhodanien où la pluie n’est toujours pas prévue.

Le ministre a aussi rappelé la nécessité de prendre « des arrêtés sans avoir la main qui tremble », tout en appelant à un suivi plus strict des nappes phréatiques pour éviter un délai trop long entre le franchissement des seuils (c’est-à-dire les niveaux bas de ressources en eau, prédéfinis pour déclencher les arrêtés) et le début des arrêtés.

« Chaque geste est utile, tout le monde peut agir à son niveau », a martelé le gouvernement. En moyenne, un Français consomme 149 litres d’eau par jour. « On gaspille sans s’en rendre compte ».

Le plan national sur la sobriété en eau, dévoilé dans quelques jours, devrait contenir une cinquantaine de mesures sur des questions de gouvernance, de lutte contre les fuites dans le réseau de distribution, en passant par la réglementation des eaux usées… Après un comité d’anticipation, réuni pour la première fois si tôt dans la saison, le ministre avait déjà convoqué fin février les préfets de bassin, équivalent des préfets de région pour la gestion de l’eau.

Ce lundi soir, Christophe Béchu réunissait les 100 préfets de départements, aux manettes des restrictions. Le gouvernement prévoit un nouveau point le 15 mars prochain pour d’éventuelles nouvelles consignes.

Lire aussi :

Utile rappel avant le flot de niaiseries sous lequel ne va pas tarder à nous ensevelir le gouvernement avec son "PLAN EAU" :

Canalisateurs de France pleure sa mère

http://www.eauxglacees.com/Canalisateurs-de-France-pleure-sa

Eaux glacées, janvier 2016...

Marc Laimé - eauxglacees.com