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Protection des captages et droit de préemption : le retour des villages Potemkine…

28 juillet 2022

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Un projet de décret publié sur le site d’Ecophyto illustre encore une fois la politique bureaucratique des apparences, qui tient lieu depuis des lustres d’alibi environnemental à tous les conservatismes.



« Le projet de décret relatif au droit de préemption pour la préservation des ressources en eau destinées à la consommation humaine précise les conditions d’application des dispositions législatives du chapitre VIII du titre I du livre II du code de l’urbanisme relatives au droit de préemption pour la préservation des ressources en eau destinées à la consommation humaine (issues de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à l’engagement dans la vie locale et à la proximité de l’action publique et modifié par la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, dite loi « 3DS »).

Afin d’accroître les capacités d’action des communes et groupements de communes en charge du service d’eau potable, ces dispositions permettent à l’autorité administrative d’instaurer, au bénéfice de ceux-ci un droit de préemption des surfaces agricoles sises dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable. Ce droit leur permet d’acquérir préférentiellement les terrains sur le périmètre concerné.

Ce droit doit permettre d’accélérer l’installation de pratiques agricoles favorables à la protection de la ressource en eau. Il ne remet pas en cause la destination agricole des terrains préemptés.

Le projet de décret précise la procédure d’instauration du droit de préemption (autorité administrative compétente, composition du dossier de demande, avis sollicités sur la demande, publicité de la décision…). Il propose d’adapter, pour le droit de préemption pour la préservation des ressources en eau destinées à la consommation humaine, les dispositions déjà applicables pour les autres de droits de préemption dont bénéficient les collectivités et leurs groupements. »

https://www.ecophyto-pro.fr/actualites/lire/822/projet_de_decret_relatif_au_droit_de_preemption_pour_la_preservation_des_ressources_en_eau_destinees_a_la_consommation_humaine

Commentaire d’un praticien aguerri

Encore faut-il que les parcelles soient mises en vente, non ?

En plus, il y a des possibilités de contournement de ce droit de préemption.

Ça ne marchera pas ou ça va prendre 50 ans.

Et les agriculteurs qui sont majoritaires dans les instances locales, ils vont céder leur terrain ?

Encore un truc ingérable.

Pourquoi ne pas utiliser la DUP, déclaration d’utilité publique, comme pour certaines infrastructures, exemple aménagements routiers, avec possibilité d’expropriation.

Quand l’Etat veut passer une ligne TGV, il ne demande pas l’avis aux propriétaires des terrains, il les exproprie.

Il y a un aménagement foncier et les travaux se font (souvent avec un désastre environnemental).

Là c’est pour l’alimentation en eau potable de la population, c’est moins important qu’une route ou une ligne TGV ?

Marc Laimé - eauxglacees.com