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Forêt : vers la privatisation de l’ONF

4 décembre 2020

par Marc Laimé - eauxglacees.com

Le ministère des Finances veut imposer à l’Office national des forêts la filialisation des missions d’intérêt général et le transfert à la sous-traitance de leurs travaux forestiers.



Révélé depuis quelques jours, ce projet induirait, selon les syndicats, la suppression de plus de 600 emplois et une fragilisation de la protection environnementale.

Après avoir déjà imposé en 2020 à l’Office la filialisation de ses activités concurrentielles – la nouvelle filiale devrait voir le jour en début d’année prochaine –, le ministère des Finances veut franchir une nouvelle étape dans le démantèlement de l’établissement créé en 1966.

Bercy exigerait en effet, selon le quotidien Libération, que le prochain contrat d’objectifs et de performances pour la période 2021–2026 mette en œuvre la filialisation des missions d’intérêt général, cette fois, et la mise en sous-traitance au privé de leur activité.

En plus des suppressions de postes, l’État réfléchit donc à confier la gestion des forêts communales à des prestataires privés et à supprimer la consultation de l’ONF en cas de défrichement... Or, selon les travailleurs forestiers, une gestion durable de la forêt dépend du maintien d’un service public forestier fort.

« Ça fait un moment que ça couve », réagit un expert forestier. « C’est scandaleux... Introduire des notions de rentabilité par la privatisation des tâches est une catastrophe. Dans leur traque aux fonctionnaires, c’est la fin des forêts domaniales où la vraie sylviculture donnait du temps au temps... à la vitesse des arbres.. L’ordonnance de Colbert en 1669 fait partie des trésors de notre pays. Il est vrai qu’ls seraient prêts à vendre Versailles aux Chinois, si ça n’est pas déjà fait ! La forêt, tout le monde s’en fout...

Or sur un plan purement technique, en sous-traitant les interventions (entretien et travaux) et en laissant les marchands de bois choisir ce qu’ils veulent acheter (j’avais entendu parler de cette possibilité), pas sûr que nos forêts soient plus belles que celles qui nous ont été léguées.

Par ailleurs si le volet social va être douloureux, il y aura aussi le volet économique. L’ONF risque de vendre moins cher et d’augmenter ses charges par la sous-traitance.

Pour éviter qu’elles ne soient supérieures à la masse salariale il suffit de zapper certaines interventions techniques, car en allégeant la technique, on diminue les frais. En négligeant des phases techniques, les effets seront observés après 2060, donc tout va bien.

Autre faute, le volet environnemental. Nous sommes pourtant à un virage qui nécessiterait d’investir dans l’expertise et la biodiversité. Recherche de nouvelles techniques pour affronter les effets du changement climatique (Forêt domaniale de Vierzon coupée à blanc sur une grande partie car chênes morts sur pied).

Les penseurs parisiens aux manettes élaborent en fait une stratégie perdant-perdant. »

https://www.onf.fr

http://www.regardactu.com/2018/08/a-tous-les-amoureux-de-la-nature-et-de-la-foret.html

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/decret-relatif-a-la-simplification-de-la-procedure-a1941.html

http://www.snupfen.org

https://www.onf.fr/onf/+/f4::contrat-dobjectifs-et-de-performance-2016-2020-de-lonf.html

http://www.snpaonf.com/images-et-fichiers/Autres-dossiers/file/Rapport_ONF_IGAPS.pdf

http://www.fncofor.fr

http://www.sosforet.org/cgt-foret

http://www.fncofor.fr/appel-a-refonder-4_3090.php

https://www.fne.asso.fr

Marc Laimé - eauxglacees.com